I.3.2. Le sous-emploi
C'est la situation d'une personne occupée en dessous de
sa qualification et de la rémunération requise pour l'emploi
(Peretti, 2000). La plupart de demandeurs d'emploi subissent cette situation et
aspirent à une insertion professionnelle durable.
Il y a aussi sous-emploi lorsqu'une personne qui est en
activité ne jouit pas du plein emploi en ce qui concerne soit la
durée, soit la productivité. En d'autres termes, une personne est
sous-employée lorsque la durée ou la productivité de son
travail est inférieure à son niveau de plein emploi. Il y a donc
deux façons de définir le sous emplois:
23
? Le sous-emploi lié aux problèmes du
marché du travail :
Concerne les personnes qui acceptent de travailler avec un
horaire réduit ou qui acceptent d'occuper les postes de travail qui sont
de moindre qualifications et par conséquent ils acceptent d'avoir un
salaire inférieur à celui qui correspond à sa
qualification afin d'éviter d'être au chômage. Ce type de
sous-emploi est appelé «chômage déguisé»
mais actuellement, il est qualifié de sous-emploi visible.
? Le sous-emploi lié aux problèmes des
technologies ou de développement économique :
Il s'agit des personnes qui travaillent à temps plein
mais qui utilisent des instruments de travail qui ne correspondent pas à
leur niveau de qualification. Ce sous-emploi conduit à une faible
productivité de l'individu. Il est qualifié de sous-emploi
invisible. Prenons le cas d'un secrétaire qui n'a pas d'ordinateur dans
son bureau.
I.3.3. Le chômage
Le chômage est le phénomène
macroéconomique qui affecte le plus directement et le plus gravement les
individus. Pour la plupart des gens, la perte d'un emploi signifie
réduction du niveau de vie et détresse psychologique. De ce fait,
on ne s'étonnera pas, dès lors, que le chômage soit
fréquemment au centre des débats politiques.
En effet, Selon la définition du BIT dont la
dernière modification remonte à la treizième
Conférence internationale des statisticiens (Longatte jean, Vanhove
Pascal) du travail en 1982, les chômeurs comprennent toutes les
24
personnes ayant l'âge de travailler qui, durant la
période de référence (sept derniers jours
précèdent l'enquête) sont :
? Sans travail, c'est-à-dire dépourvu d'un
emploi salarié ou non salarié ;
? disponibles pour travailler dans un emploi salarié ou
non salarié ;
? à la recherche d'un emploi, c'est-à-dire
qu'ils ont pris des dispositions spécifiques au cours d'une
période de référence donnée. Ainsi, La recherche
d'un travail est caractérisée par les actions suivantes:
l'inscription à un bureau de placement public, le dépôt
d'une candidature auprès des employeurs, les réponses à
des annonces spécialisées, les contacts auprès des
relations personnelles et les démarches en vue de la création
d'une entreprise (recherche de terrain, d'immeubles, d'équipements, de
ressources financières, de licences, etc.).
L'analyse économique pure emmène à
définir le chômage comme une situation du marché du travail
où un déséquilibre apparaît entre l'offre et la
demande de travail. Ce déséquilibre se traduit par une offre de
travail supérieure à la demande du travail. En d'autres termes,
le chômage se manifeste par un excédent de la main-d'oeuvre
disponible par rapport aux disponibilités d'emplois qu'offre le
système productif.
25
I.3.3.1. Typologie du chômage
La science économique distingue plusieurs types de
chômage selon leurs causes. Partant, nous examinons ci-dessous quelques
sortes d'entre eux. Il s'agit notamment de: chômage frictionnel,
chômage structurel, chômage conjoncturel et enfin établir la
différence qui est entre le chômage volontaire et involontaire.
I.3.3.1.1. Le chômage frictionnel
L'une des raisons du chômage est que la rencontre entre
les travailleurs et les emplois demande du temps. En ce sens, le chômage
frictionnel se traduit par la fraction du chômage total expliquée
par le temps nécessaire à la recherche d'un emploi.
De même, il est composé des travailleurs ayant
quitté leur emploi pour en rejoindre un autre soit certain ou
assuré, soit facile à trouver compte tenu de l'état du
marché. Sans conséquence sociale dramatique, il est un indicateur
de mobilité professionnelle et de dynamique économique, il reste
très limité lorsque la conjoncture est mauvaise (on ne
démissionne pas d'un emploi, sans avoir la proposition certaine, en
période de sous-emploi en masse).
En outre, ce genre de chômage intervient
également lorsque les structures qui sont chargées de donner les
informations sur les vacances de postes et les candidatures (demandeurs
d'emploi), ne font pas correctement leur travail. En conséquence, cela
résulterait un manque de transparence d'information sur le marché
d'emploi.
26
I.3.3.1.2. Le chômage structurel
Il est le chômage résultant de la rigidité
des salaires et du rationnement des emplois c'est-à-dire au salaire en
vigueur, l'offre de travail excède la demande. En effet, les
travailleurs concernés attendent que de nouveaux emplois soient rendus
disponibles au salaire en vigueur. Par la rigidité des salaires, nous
voulons dire les salaires qui ne s'ajustent pas en vue d'équilibrer
l'offre et la demande de travail. (Mankiw, 2003).
Ainsi, la figure 1.2 montre pourquoi cette rigidité des
salaires induit du chômage structurel.
Graphique 1.2 : La rigidité du
salaire réel induit un rationnement des
emplois.
Salaire réel
Demande
Nombre de travailleurs embauchés
Nombre de
demandeurs d'emploi
Offre
Salaire réel Rigide
Nombre de chômeurs
Travail
Ce graphique stipule que quand le salaire réel est
supérieur au niveau qui équilibre l'offre et la demande, la
quantité offerte de travail excède la quantité
demandée. A ce moment, les entreprises répartissent
parcimonieusement les
27
emplois disponibles entre les travailleurs candidats, ce qui
fait que le taux d'acquisition d'emploi diminue et le taux de chômage
augmente.
D'ailleurs, nous signalons que trois sources qui expliquent
cette rigidité des salaires c'est-à-dire les facteurs qui font
que les entreprises ne réduisent pas les salaires qu'elles sont
prêtes à payer. Il s'agit des raisons suivantes: les
législations sur le salaire minimum, le pouvoir de négociation
des syndicats des travailleurs et les salaires d'efficience.
I.3.3.1.2.1. Les sources explicatives de la rigidité des
salaires réels
a. Les législations sur le salaire minimum
Les lois sur ce salaire obligent les entreprises à
payer à leurs travailleurs un salaire minimum décent. Cependant,
cette obligation légale permet aux travailleurs les moins
qualifiés et des moins expérimentés de gagner un salaire
supérieur à celui qui correspond à leur niveau de
productivité marginale, soit à leur niveau d'équilibre.
Ainsi, la conséquence en est une réduction de la demande des
entreprises pour ce type de travailleurs. Ce c'est qu'on appelle l'effet de
désemploi.
b. Le pouvoir de négociation des syndicats.
En présence d'organisations représentatives des
travailleurs et des employeurs, ce sont les négociations collectives
entre les unes et les autres qui déterminent les salaires, plutôt
que l'offre et la demande d'équilibre. De ce fait, il est
constaté que le résultat en est souvent un salaire
supérieur au niveau d'équilibre, l'entreprise décidant sur
cette base de quantité de travailleurs qu'elle souhaite employer.
Généralement, en conséquence, cette quantité
diminue, alors que le chômage augmente.
28
De plus, le chômage résultant de ces
négociations entre organisations représentatives des travailleurs
et des employeurs est source de conflits entre deux groupes de travailleurs,
les « insiders » qui veulent dire travailleurs occupés dans
l'entreprise et les « outsiders » c'est-à-dire travailleurs
souhaitant être employés par l'entreprise. Les premiers
s'efforcent de maintenir élevés les salaires payés par
leur entreprise, alors que les seconds pourraient entre dans l'entreprise, mais
à un salaire inférieur. Les intérêts des uns et des
autres sont clairement divergents. Ainsi, l'impact de tout processus de
négociation sur les salaires et sur le niveau d'emploi dépend de
manière cruciale de l'influe relative de chacun de ces deux groupes.
c. Les salaires d'efficience
Les théories du salaire d'efficience proposent une
troisième source potentielle de rigidité des salaires, qui
s'ajoute aux législations sur le salaire minimum et au taux de
syndication.
Selon ces théories, les salaires élevés
rendent les travailleurs plus productifs. C'est pourquoi les entreprises
renoncent à réduire les salaires en présence d'une offre
excédentaire de travail. On retient que, cette réduction
diminuerait certes leur masse salariale, mais elle pèserait
également négativement sur la productivité des
travailleurs et donc sur les profits des entreprises.
A la lumière de ce qui précède, la
signification du concept du salaire d'efficience dépend du niveau de
développement des pays. D'une part, dans les pays les plus pauvres, un
meilleur salaire permet aux travailleurs de se mieux nourrir, et donc
d'être plus productifs. En d'autres termes c'est un salaire qui se
définie en terme de couverture des besoins alimentaires. En effet, la
production
Il y a chômage lorsque l'offre du travail est
supérieure à la demande du travail. Cependant, du fait qu'il y a
une concurrence entre les employeurs pour
29
individuelle des travailleurs dépend du salaire
réel mesuré en termes de biens de consommation alimentaire.
D'autre part, dans les pays développés, les salaires
élevés réduiraient la rotation des travailleurs. Par
exemple, ces derniers quittent leurs emplois pour de nombreuses raisons entre
autres nous citons: une fonction plus intéressante ou mieux
rémunérée ailleurs, un changement souhaité de
carrière. Par conséquent, plus le salaire est
élevé, plus le travailleur est incité à conserver
son emploi. L'entreprise qui paie un salaire élevé réduit
la fréquence des départs volontaires et donc le temps et l'argent
que lui coûtent le recrutement et la formation de nouveaux
travailleurs.
I.3.3.1.3. Le chômage conjoncturel
Les cycles de la conjoncture générale font
qu'à certaines périodes la création d'emplois est
très importante, et au contraire, c'est-à-dire en période
de l'évolution négative de l'économie certaines
entreprises ont tendance à peu embaucher, voire à licencier
certains de ces agents. (Prager, 2002).
Autrement dit, cette catégorie de chômage est due
aux fluctuations de la conjoncture économique, en période
d'expansion économique la demande du travail augmente et le
chômage diminue par contre en cas de récession la demande du
travail diminue et le chômage augmente.
I.3.3.1.4. Le chômage classique
Il résulte de déséquilibre sur le
marché entre l'offre du travail qui est une fonction croissante du taux
de salaire réel soit L0 = f (w/p) > 0 et la demande du travail qui
est à son tour une fonction décroissante du taux de salaire
réel soit Ld = f (w/p) < 0.
30
attirer les travailleurs d'une part et une concurrence entre
les travailleurs pour être embaucher d'autre part, il y a la
flexibilité du salaire. De ce fait, s'il y a déséquilibre
entre l'offre et la demande du travail, on peut rétablir
l'équilibre par le mécanisme automatique de variation de salaire
à la hausse tout comme à la baisse. Alors que le chômage
volontaire provient du refus de travailler résultant d'un niveau
réputé trop bas des salaires ou de conditions de travail
jugées non acceptables.
I.3.3.1.5. Le chômage involontaire
Il se manifeste lorsque les individus acceptent de travailler
dans n'importe quelle occupation, n'importe quelle localité, à
n'importe quel taux de salaire différent de zéro.
Pour Keynes, les salaires nominaux sont rigides à la
baisse; ils ne peuvent descendre en dessous d'un minimum du fait de la
présence des syndicats. La demande de travail des entreprises baisse (en
raison d'anticipations pessimistes sur l'évolution de la consommation,
de l'investissement et des exportations) du fait de la rigidité des
salaires, l'offre du travail se maintient et il résulte un
chômage. Le chômage dans la conception keynésienne n'est pas
volontaire mais peut être le signe d'un équilibre de sous-emploi.
(Mambou, 2006).
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