IV - INTÉRÊT
DU SUJET
Le thème objet de la présente recherche
dévoile un intérêt double à la fois scientifique
(A) et social (B).
A-Intérêt
scientifique
Ce thème s'intéresse à une
réalité érudique, celle de la judiciarisation des droits
de la défense dans la phase préparatoire du procès
pénal au Cameroun. L'absence de définition formelle de cette
phase rend notre étude encore plus utile, à travers notamment
l'identification des droits de la défense au cours de la phase
d'information judiciaire. Alors, il s'établit dans notre esprit de
s'intéresser à la présence des droits de la défense
dans l'information judiciaire. Ces droits sont-ils protégés au
même degré à la phase préliminaire, celle de
l'instruction préparatoire ou encore la phase de jugement ? Ou
sont-ils pareils à toutes ces phases judiciaires ? Au mieux,
comment expliquer l'existence des droits de la défense dans
l'information judiciaire ? Alors que nous ne sommes pas devant les
juridictions de jugement où l'exercice des droits de la défense
aurait tout leur sens à travers le principe du contradictoire.
Cette recherche s'intéresse aux travaux scientifiques
menés jusqu'ici par la doctrine. Ceux-ci se sont longtemps
appuyés sur la législation antérieure à la loi de
2005 pour analyser la procédure pénale camerounaise.
Notre travail s'inscrit dans une approche actuelle et
évolutive de notre procédure pénale. Il permet de
déterminer et de faire un état des lieux des droits de la
défense au cours de l'information judiciaire dans notre pays, depuis
l'entrée en vigueur du Code de Procédure Pénale.
B-Intérêt
social
Les termes « droits de la
défense » et « information
judiciaire » demeurent méconnus du grand public. Ces
termes constituent en fait un luxe pour la plupart des camerounais. On est
parfois porté à croire que ces expressions constituent l'apanage
des praticiens et professionnels du droit. La plupart des camerounais ignorent
la nature et la consistance des droits de la défense dans l'instruction
préparatoire.
L'intérêt de notre étude est d'abord
pédagogique, il s'agira pour nous de porter à la connaissance des
camerounais les différents droits de la défense dans cette phase
d'avant procès afin que nul n'en ignore. Car nous savons le plus souvent
que le malaise social est avant tout mental. Alors, si les citoyens ont
connaissance de leur droit, mieux, ils s'approprieraient, mieux, ils pourront
s'en prévaloir devant les juridictions.
Ensuite, l'intérêt de notre travail est culturel,
il s'agit de susciter dans les mentalités et les moeurs camerounaises
une véritable culture juridique. Il importe en effet de convaincre
chaque camerounais qu'il pourrait être un potentiel justiciable. Les
droits de la défense, c'est l'affaire de tous et non seulement
l'histoire des personnes inculpées. Le but est d'intéresser
l'ensemble des populations à la compréhension et à
l'implication de ces droits dans la phase préparatoire du procès.
Ceci pourrait également permettre de calmer la vindicte populaire
observée ces dernières années dans notre pays.
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