B-L'ATTRIBUTION DES RESSOURCES HUMAINES SUFFISANTES ET
QUALIFIÉES DANS LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES CAMEROUNAISES
En principe, la justice doit être dotée
des ressources humaines suffisantes et qualifiées afin d'assurer
l'accès à la justice à tous les citoyens camerounais.
À cet effet, le personnel judiciaire à savoir les magistrats, les
greffiers et les auxiliaires de justice doit recevoir une formation de
qualité et jouir de meilleur traitement de travail. On
s'intéressera donc à l'exigence de l'augmentation du personnel
judiciaire, le renforcement de leur formation et de leur
rémunération (1), ce renforcement des
capacités professionnelles passe aussi par l'adoption par les
institutions judiciaires des capacités et des techniques
managériales modernes (2).
1-L'exigence de l'augmentation du personnel judiciaire, le
renforcement de leur formation et l'amélioration de leur
rémunération
L'amélioration du traitement du personnel judiciaire,
le renforcement de leurs capacités ou de leur formation et
l'augmentation des effectifs pourraient constituer des garanties pour les
droits de la défense dans la phase pré-jugement. Il se pose donc
une nécessité de « quantité »
et de « qualité » du personnel dans nos
institutions judiciaires. Ainsi, parler de quantité du personnel, c'est
de procéder au recrutement systématique des magistrats, des
greffiers et quant au personnel de l'administration procéder à
des recrutements en grand nombre. Au Cameroun, le recrutement des personnes
à la fonction de magistrat est effectué par voie de
« concours », lancé chaque année par la
fonction publique et les examens sont organisés par l'ENAM. On
s'interroge bien évidemment sur le principe de méritocratie dans
cette école. C'est une école où le principe de
l'équilibre régional est appliqué.
Dans la pratique, on peut réaliser que de nombreux
étudiants provenant des universités du territoire
national« s'essayent » à ce concours.
Certains étudiants de droit de l'Université de Yaoundé II
(SOA) l'appellent le « congrès ».On peut
donc réaliser les effectifs élevés de ces postulants, mais
très peu sont retenues pour suivre les formations dans les
carrières judiciaires. Il n'est pas exclu que l'ENAM (les
élèves magistrats) puisse envisager des formations
alternées avec d'autres écoles ou formations en l'occurrence
l'École Supérieure Nationale de Police (les élèves
commissaires, les élèves officiers, les élèves
agents de police), le Barreau Nationale des avocats (les élèves
avocats), l'ordre d'huissiers (les élèves huissiers) et d'autres
domaines tels les experts comptables (les élèves en
comptabilité),l'ordre des médecins (les élèves
médecins) ; par le moyen des stages académiques,
professionnels et même par le canal des stages de recyclage
récurant du personnel judiciaire. En effet, cette formation doit
être adaptée aux exigences modernes de la société.
De nos jours, disposer d'une formation pluridisciplinaire serait d'un atout non
négligeable pour le personnel judiciaire.
L'État doit donc procéder à la formation
du personnel judiciaire dans les domaines de droits de l'homme,
d'éthiques, de moralité sociale, d'informatique, d'internet, de
management, de monitoring, la liste reste exhaustive. Nous soulignons que
l'augmentation des effectifs participe à la construction d'autres palais
de justice, la dotation de ces institutions du matériel de travail de
pointe et l'assurance de la gestion de l'augmentation de la masse salariale.
L'amélioration des conditions du traitement du
personnel judiciaire doit pouvoir s'illustrer par l'augmentation des salaires
significatifs. En effet, au regard du coût élevé de la vie
au Cameroun aujourd'hui, les salaires doivent être aussi adaptés
aux réalités économiques modernes de notre pays. Par
exemple les émoluments des magistrats, des avocats devraient être
revus à la hausse. Ceci encouragerait les uns et les autres à
produire des rendements optimaux dans le fonctionnement de la justice. Le
développement des capacités et des techniques de bonne
gouvernance et managériales moderne dans les juridictions camerounaises
contribueraient à l'amélioration des critères de
« performance »dans nos institutions
judiciaires.
|