1.2 Le principe d'universalité de la loi
morale.
Selon Kant, la loi morale s'applique à tous les
êtres rationnels. Cette loi prend la forme d'un
impératifcatégorique que les êtres humains, qui ont des
besoins et des désirs naturels, peuvent éprouver comme une
contrainte. Pour appliquer cetimpératif à notre conduite et
identifier les règles qui sont des devoirs moraux, il faut selon Kant,
soumettre nos règles (ou maximes) au test d'universalisation. En
conséquence, agir moralement consiste à nous élever sans
cesse à la dimension de l'universel au détriment de nos pulsions
et sentiments égoïstes, d'où la formule kantienne de la loi
générale de l'universalité de la morale par cette maxime :
«Agis de telle sorte que la maxime de ta volontépuisse toujours
se vouloir en mime temps comme principe d'une législation universelle
».46
Ce principe signifie qu'une règle de conduite exprime
une exigence absolue s'il est possible pour un êtrerationnel d'accepter
que tous les êtres rationnels adoptent cette règle c'est à
dire que la règle soit universalisable.
Ce commandement de la raison pratique constitue un gage de
liberté car l'individu ne subit pas les desiderata de ses inclinations
extérieures. Ainsi, « La loi morale n'exprime donc pas autre
chose que l'autonomie de la raison pratique, c'est à dire la
liberté
46Kant (E), Critique de la Raison Pratique,
Paris. PUF 1943 p, 30.
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et cette autonomie est la condition formelle de toutes les
maximes, la seule par laquelle elles
47
puissent s'accorder avec la loi suprême »
A ce principe d'universalité de la loi morale, Kant
ajoute un principe relatif à la dignité humaine.
1 .3 Le principe de la dignité humaine.
La philosophie morale de Kant est toute
pénétrée d'une foi inébranlable dans la
dignité de la nature humaine. Cette notion sert de base à
l'édifice entier si ingénieusement construit et est
intitulée : « Agis de telle façon que tu traites
l'humanité aussi bien dans ta personne, que dans celle de tout autre,
toujours en même temps comme une fin, jamais comme un moyen.
»48Cette formule pose clairement le principe universel de
la dignité humaine. «L'homme n'est pas une chose dit Kant; il
n'est donc pas un objet qu'on puisse traiter simplement comme un moyen.
»49
La dignité morale de l'être humain c'est sa
rationalité qui le rend autonome et lui confère une
dignité absolue. Unêtre rationnel et autonome est une personne par
opposition à une chose qui peut avoir un prix mais ne possède pas
la dignité proche à la personne.
A travers cette formulation du principe de la dignité
humaine, Kant pose la personne comme une fin absolue pour l'action humaine.
Cela signifie que l'on ne doit pas traiter les personnes comme des choses.
Toute règle de conduite qui implique que l'on utilise une personne
strictement comme un moyen technique pour arriver à ses fins, est une
règle immorale.
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