2.2- CADRE THEORIQUE
2.2-1 Clarification des concepts
Gouvernance locale : c'est un
système d'administration et de gestion locale dans lequel l'ensemble des
acteurs sont appelés à coordonner leurs efforts dans la
conception, la mise en oeuvre et le contrôle des actions de
développement local ; Selon le PNUD, elle comprend un ensemble
d'institutions, de mécanismes et de processus par lesquels les citoyens
peuvent exprimer leurs intérêts et leurs besoins, négocier
leurs différences et exercer leurs droits et leurs obligations au
niveau local. Elle implique donc un partage du pouvoir dans le processus
décisionnel. Elle doit contribuer de façon significative
à la décentralisation démocratique, à la
réduction de la pauvreté et à la gestion durable des
ressources naturelles locales. La gouvernance locale est aussi entendue
comme « un processus permettant aux élus
locaux de bien gérer les affaires publiques suivant les dispositions
juridiques en vigueur et avec une certaine transparence et visibilité.
Cette gouvernance suppose que les élus responsables de la commune
mettent tout en oeuvre pour la promotion de l'économie locale et un
épanouissement de la vie communale ».
On distingue plusieurs types de gouvernance. Pour le CIRD, il
existe quatre niveaux de gouvernance à l'échelle locale :
politique, administratif, économique budgétaire et financier.
La gouvernance politique locale explique le processus de prise
de décisions dans l'exercice d'une gestion démocratique
locale ; quant à la gouvernance administrative locale, elle
implique la gestion des services publics locaux, la gestion de l'état
civil, la gestion des ressources humaines et la tutelle administrative alors
que la gouvernance économique locale apporte un éclairage sur
quelques démarches en matière de mobilisation des ressources
internes et externes au niveau local, en matière de gestion du
patrimoine foncier communal. Enfin la gouvernance budgétaire et
financière locale explique les procédures de présentation
du budget de la commune, l'exécution et le contrôle de ce budget.
Au niveau de chacune de ces formes de gouvernance, la communication doit servir
de cordon ombilical reliant tous les acteurs, les amenant à parler la
même langue afin de converger leurs efforts aux mêmes buts.
Développement local :
c'est la promotion du changement dans une localité, dans une commune.
Selon Albertini (1981), « le développement local n'est pas
la croissance économique, mais un mouvement culturel, économique,
social qui tend à augmenter le bien-être d'une localité....
Il doit valoriser les ressources d'un territoire par et pour les groupes qui
occupent ce territoire. » Le développement local est
donc une initiative des citoyens et permet la promotion économique,
sociale et culturelle de leur milieu par la valorisation des
potentialités du terroir.
Selon Guidou (1984), « le développement
local est l'expression de la solidarité locale créatrice de
nouvelles relations sociales et la manifestation de la volonté des
habitants d'une micro-région de valoriser les richesses locales, ce qui
est créateur de richesse économique ». Le
développement local dans une commune ne peut donc se passer de la
participation des citoyens qui sont les bénéficiaires de cette
action. C'est une forme alternative de développement qui consiste
à rechercher localement et avec le concours des populations,
l'amélioration significative de leur situation. Cette démarche
passe par un sentiment d'appartenance au territoire et l'émergence d'une
dynamique collective démontrant la capacité d'un groupe à
identifier ses ressources et à prendre en main son destin. (Amadou,
2008). C'est le résultat de l'ensemble des initiatives d'une
communauté pour l'amélioration du quotidien et des perspectives
d'avenir, une dynamique au sein de laquelle la participation de tous les
acteurs est prépondérante.
Participation : selon le dictionnaire
Le Robert pour tous, c'est l'action de prendre part à quelque
chose. C'est le rôle que l'on joue dans un ensemble. La notion de
participation dans la gestion a donné naissance à beaucoup de
théories et concepts : l'approche participative, le
développement participatif, le développement communautaire,
démocratie participative, démocratie de proximité...
toutes ces théories développées visent la même
finalité : l'implication de tous les acteurs du
développement et surtout la responsabilisation des citoyens des actions
de développement. La participation est pour une personne ou une
communauté, le fait de prendre part à une décision,
à son exécution et à la jouissance de ses
résultats. Elle doit s'observer au niveau de toutes les instances de
gouvernance locale et peut être financière, matérielle
comme en main d'oeuvre.
La participation peut connaître divers
degrés :
* La transparence : Les instances qui
détiennent le pouvoir se limitent à informer et rendre compte des
décisions prises, de leur processus et de leurs résultats. C'est
le degré le plus faible de la participation. Les populations ne peuvent
guère influencer les décisions, contribuer à
l'exécution et profiter des résultats.
*La consultation : L'instance de pouvoir
demande l'avis des personnes concernées et tient compte de leur
réaction. La participation reste faible surtout pour ce qui est de
l'exécution et des résultats.
*La concertation : Diverses instances de
pouvoir échangent leurs avis (sur un pied d'égalité et
prennent ensemble des décisions). La participation est plus importante,
mais ne dépasse guère le domaine de la prise de
décision.
*L'implication : Instauration d'une
dynamique participative généralisée, au quotidien,
pilotée par la collectivité locale, plus qu'une offre de
participation ponctuelle proposée par une institution autour d'une
problématique précise.
*La collaboration : En plus de la
concertation au niveau de la décision, les instances se partagent
également le travail. Une conception collective du projet
s'établit dès le départ entre divers acteurs du
territoire. Les pouvoirs publics acceptent d'entrer dans une dynamique commune
de réflexion et de choix d'orientations partagées avec d'autres
acteurs. Il ne s'agit plus de participer à la conception de projets ou
à la décision à leur propos, mais bien de participer
à leur mise en oeuvre concrète. C'est un niveau de participation
plus élevé.
*Le soutien : L'intervention ne se fait
plus que sous la forme d'un appui (contributions, conseils, aides, etc.)
à une initiative qui appartient à d'autres. La participation des
personnes concernées est maximale
Communication locale : la
communication tout simplement est le fait de communiquer, de faire savoir
quelque chose à quelqu'un. Elle est un processus dynamique au cours
duquel deux/plusieurs individus ou deux/plusieurs organisations ou encore
individu(s) et organisation(s) échangent et partagent des informations,
des idées, des opinions, des sentiments ou des réactions.
En terme de gouvernance, la communication appelée
locale est un ensemble d'actions entreprises par une commune dans le but de
favoriser l'adhésion de ceux qui vivent et/ou circulent dans l'espace de
proximité, mobiliser et d'impliquer l'ensemble des acteurs locaux
(décideurs et citoyens). Selon la FAO (2002) citée par Amadou,
elle est « l'utilisation du processus de communication, des
techniques et des médias pour aider les gens à prendre conscience
de leur situation et des options à leur disposition pour toute action de
changement, à résoudre le conflit social et à travailler
vers un consensus, à aider des gens à planifier l'action de
changement et du développement durable, à aider les populations
à saisir les connaissances et les qualifications en vue
d'améliorer leurs conditions et celles de leur communauté et
améliorer l'efficacité des établissements
publics ». Elle consiste en « l'utilisation de
façon planifiée et organisée des techniques et des moyens
de communication (médiatiques ou non médiatiques) pour promouvoir
le développement, à travers un changement d'attitudes et/ou de
comportements, en diffusant l'information nécessaire et en suscitant la
participation active et consciente de tous les acteurs y compris des
bénéficiaires au processus ». C'est donc une
communication qui doit se traiter dans une logique de proximité, de
transparence, de continuité, d'actualité et de modernité.
Il existe plusieurs types de communication dans la gestion locale :
La communication exécutive dont le but
est de donner de la lisibilité aux choix stratégiques et à
l'action communale. Elle aborde aussi la communication financière
(budget, coûts de projets), les activités du conseil municipal ou
communal, du Maire... utilisant des moyens comme les publications,
émissions interactives, séance d'écoute des citoyens,
boites à idées...
La communication interne: Pour assurer une
circulation efficace de l'information au sein de l'équipe communale.
Elle suppose la circulation de manuel de procédure, organigramme, notes
de formations, gestion des réclamations, notes de services, rapports,
réunions, messagerie interne et autres... en vue de l' efficience et
l'efficacité de l'administration locale.
La communication de service pour mieux faire
connaitre aux populations les services et les prestations rendus par la commune
à travers les émissions radio, guides, dépliants...
La communication relationnelle pour mobiliser
les populations et autres acteurs de développement. Le premier
responsable de la commune puisse aller en tournée dans les
arrondissements, les quartiers et les villages dans le but de la participation
citoyenne et la proximité.
La communication civique pour le
renforcement de la citoyenneté (habitant > citoyen), pour
l'acquisition des comportements civiques et fiscaux à adopter aux
populations grâce aux campagnes d'information et de sensibilisation
organisées périodiquement.
Le marketing territorial qui est une forme de
communication s'occupant de la promotion du territoire communal auprès
des Partenaires Techniques et Financiers dans la promotion d'une image positive
de la commune, le partage des expériences afin d'attirer plus de
capitaux externes.
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