5.2. Querelles liées à la chefferie
traditionnelle, comme obstacles à l'autopromotion communautaire des
populations du canton d'Anfoin
A la différence du village
d'Anfoin-Apédomé (Chef lieu de canton) où se trouve le
Chef Canton, il faut reconnaître que dans la plupart des autres villages
du canton, ainsi que les fermes dépendantes de ces
agglomérations, il existe des querelles sur la désignation et la
reconnaissance de l'autorité d'un Chef du village. Tout porte à
croire que le mode de succession au trône, qui est pour la plupart des
cas héréditaire, est en train d'être contester par les
familles d'une même communauté. Aujourd'hui, toutes les familles
veulent succéder au trône. Aussi, l'autorité politique en
est à la base des divergences et des querelles itinérantes.
Sous le prétexte de conférer le pouvoir de
décision aux populations locales pour leur propre développement,
dans une dynamique de décentralisation des collectivités locales
et à des fins électoralistes pour le maintien au pouvoir, on
assiste à la création ici et là des cantons qui ``poussent
comme un champion'' dans la Préfecture des Lacs. Des villages autrefois
regroupés dans un même canton, se retrouvent séparer et
ériger en canton avec des Chefs qui sont nommés.
Le canton d'Anfoin n'en fait pas exception. Auparavant, il
regroupait les villages comme : Anfoin-Apédomé, koliafo,
Anamé, Logopé, Tokpo, Melly-Domé, Avélé,
Koutigbé Hangoumé, Melly-Digbé, Apétokondji,
Assagba- Kopé et les fermes dépendantes de cette
agglomération. Aujourd'hui, avec les prémisses de la
décentralisation en cours au Togo, l'Arrêté
interministériel N°001/2013/ MDBBAJEJ/MATDCL portant application du
décret N° 2012-005/PR du 29/02/2012, réduit les villages du
canton à 4 (Anfoin-Apédomé, Koutigbé,
Assagba-Kopé et Hangoumé). Le tableau 3, 4 et le graphique
2, nous donne une lecture de l'existence de querelle et de division sur la
chefferie traditionnelle. En effet, l'examen du tableau 3 montre que 60,5 % des
personnes interrogées reconnaissent l'existence de querelles sur
l'élection de la chefferie dans les villages du canton d'Anfoin. Le
problème de chefferie se pose sur le mode de désignation du chef
du village. Il s'agit souvent des mésententes opposant des
différends quartiers d'un même village sur le choix à
porter sur un chef du village. C'est ce qui nous confirme, 38,9 % des
enquêtés.
Cependant, il existe au Togo, deux modes de désignation
d'un Chef traditionnel obéissant aux us et coutume. La
désignation d'un chef traditionnel doit respecter la tradition d'une
localité et devrait se faire par voie de succession
héréditaire ou par voie de consultation populaire. C'est ce que
confirme la loi N° 2007-002 du 08 janvier 2007 relative à la
chefferie traditionnelle et aux statuts des chefs traditionnels au Togo, en ses
articles 10, 11 et 12 qui ont été cité dans la revue de
littérature de cette étude. Mais aujourd'hui, l'ordre est
renversé dans certaine localité en l'occurrence dans la
Préfecture des Lacs, où l'autorité politique crée
et nomme les Chefs canton et les Chefs de village, sans tenir compte de
l'histoire et des réalités socioculturelles des populations,
occasionnant des querelles et des divisons. C'est cet aspect de la question,
que traduit le tableau 4 où, bon nombre de personnes interrogées
sont contre le mode de nomination du Chef par l'autorité politique.
Devant la situation ainsi décrite, l'autorité
des Chefs n'est pas respectée. C'est ce que montre le graphique 2
où sur les 175 personnes interrogées, 120 personnes affirment que
l'autorité des chefs des villages est contestée.
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