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Les obstacles à  l'autopromotion communautaire des populations à  la base du canton d'Anfoin au Togo.

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par Kossi Mawulé ATCHOTIN
Université de Lomé - Master recherche en sociologie du développement 2014
  

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2.2.3. Cadre théorique de référence

Pour comprendre les obstacles à l'autopromotion communautaire de la population du canton d'Anfoin, il est nécessaire de se référer aux théories d'Emile Durkheim, de Georg Simmel, à la thèse diffusionniste développée par Boas, Sapir et Balandier G. et enfin à la théorie du changement social développée par Rocher G.

2.2.3.1. Théorie de la division du travail social

Durkheim E. (2007), témoin de la naissance de la société industrielle et, pour qui l'étude des formes de la solidarité sociale relève de la sociologie, s'est posé la question de savoir, comment s'unissent les hommes dans une société qui s'individualise sans cesse. Il définit ainsi deux formes de solidarité sociale. La première, dite solidarité mécanique, correspondant à une société dans laquelle les individus sont semblables et partagent d'une même manière et d'une même intensité les éléments constituant la conscience collective. Cette forme de solidarité est le reflet des sociétés traditionnelles où la spécialisation et la division des tâches sont très faibles (Durkheim E., 2007 : 35-78).

La seconde forme de la solidarité est dite organique et est caractéristique des sociétés modernes dont les signes distinctifs sont la spécialisation, l'interdépendance et la complémentarité des tâches des individus. Dans le processus de transformation d'une société traditionnelle à une société moderne, les individus, entendus comme sources autonomes de pensée et d'action, se particularisent. Cette dynamique de singularisation des individus conduit à la modification radicale de la vie sociale avec comme toile de fond, l'affaiblissement progressif et inéluctable de la conscience collective. Ce qui fait que les individus ne partagent plus tous les mêmes croyances et que celles-ci ne s'imposent plus à eux avec la même intensité (Id : 79-102).

2.2.3.2. Théorie des relations sociales

Simmel G. (2009), s'inscrivant dans la même logique que Durkheim E., il distingue deux sortes de relations sociales : les relations affectives et les relations rationnelles. Selon lui, ces dernières ont pris une importance considérable dans les sociétés modernes du fait de la multiplication des relations marchandes et la ville constitue à ses yeux la forme d'organisation sociale la plus propice aux relations fondées sur la rationalité. Avec la rationalité, l'action devient téléologique et se caractérisent par la coordination rationnelle des moyens à une fin et, partant, par la combinaison intelligente de la causalité et de la téléologie. Ainsi, la dialectique de la réification des rapports sociaux et de la libération formelle de l'individu indiquant que la monétarisation, la dépersonnalisation et la fonctionnalisation des relations sociales entraînent la libération des relations de dépendance personnelle. De même, la dialectique de la rationalisation et de la perte de sens montre que la monétarisation et l'intellectualisation de la vie ouvrent la voie à la prédominance des moyens sur les fins et aux sentiments modernes de déracinement et d'absurdité (Id : 81).

L'institutionnalisation de l'économie monétaire qui est le fondement de toute activité économique stimule encore davantage le processus d'individualisation basé sur l'unicité qualitative et le caractère irremplaçable qui est caractéristique des milieux urbains (Ibid : 11, 36, 41). L'auteur arrive à la conclusion selon laquelle, la monnaie, une fois devenue une fin en soi, exerce une grande influence sur les contenues de la société et, en particulier, sur la façon de penser et de percevoir le monde. Les passions et les sentiments s'effacent devant les calculs rationnels et la recherche des intérêts. Auparavant interpersonnelle, la monnaie comme la ville ont bouleversé les relations sociales pour leur donner un contenu impersonnel.

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