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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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4. Des stratégies de communication participative

La présentation, d'une part, de la communication participative pour le développement, à travers ses caractéristiques, ses défis et ses enjeux et, d'autre part, de l'importance que les médias ont dans la mise en oeuvre de cette approche du développement nous amène à la question suivante : dans un tel contexte, quelles sont les stratégies définies par les partenaires au développement, les acteurs étatiques et les partenaires organisationnels?

4.1. Les partenaires au développement encouragent les efforts de communication

Nous avons précédemment démontré l'importance de la communication dans une approche participative pour le développement. Cependant, la communication n'est qu'un volet de cette approche. En effet, les efforts en matière de communication participative doivent être supportés par des initiatives concrètes en faveur d'un changement ; et elles doivent particulièrement être accompagnées de volontés politiques, et soutenues par des ressources financières et matérielles appropriées.

Le principe de participation dans le domaine du développement - que ce soit au niveau des stratégies, des programmes ou des projets de développement - est désormais plébiscité par l'ensemble des acteurs du développement : gouvernements, organismes, bailleurs, OSC et communautés cibles. Pour ces acteurs, il est important d'encourager la participation dans les efforts de développement au niveau des projets et des programmes, afin de renforcer le savoir et les capacités locaux. Mais il est également primordial de promouvoir la participation au niveau étatique afin d'assurer une meilleure appropriation des stratégies de développement par tous ces acteurs. C'est ainsi d'ailleurs que la Déclaration de Paris (2005) et le Plan d'action d'Accra (2008)6(*) ont mis l'appropriation au centre de leurs préoccupations (OCDE7(*), 2008).

À travers ces déclarations, les partenaires nationaux (étatiques et organisationnels) se sont engagés à promouvoir l'appropriation des programmes de développement par les communautés, pour une meilleure efficacité de l'aide au développement. Il s'agit de mettre en place des mesures et des stratégies spécifiques allant dans le sens d'une meilleure pratique de la communication participative, et la promotion de ces principes auprès des décideurs publics - principaux artisans du développement. Les partenaires se sont engagés à travers ces deux feuilles de route à donner davantage de place aux approches participatives. Ils se sont engagésà systématiquement associer l'ensemble des acteurs du développement à la formulation des stratégies nationales de développement. Ils soutiennent aussi l'idée que les pays aient le contrôle sur les stratégies nationales de développementqu'ils définissent eux-mêmes.Ces deux feuilles de routes encouragent également la participation de toutes les parties prenantes à la définition de ces stratégies, notamment la participation des communautés, à travers l'implication de la société civile et du secteur privé.

Par ailleurs, le plaidoyer pour une approche participative du développement trouve écho jusque dans les instances onusiennes. Tous les deux ans, une table ronde portant sur la communication pour le développement est organisée par les agences onusiennes ainsi que leurs partenaires au développement. Il s'agit là d'une occasion de partager des expériences et de réfléchir à des solutions pour soutenir les efforts de développement. Lors de ces tables rondes, la mobilisation des décideurs publics pour renforcer les stratégies nationales de communication pour le développement ainsi que le rôle des médias dans la définition et la mise en oeuvre de ces stratégies sont discutés (UNDP & World Bank, 2009). Car, la communication participative a besoin d'un soutien stratégique, technique et financier afin d'avoir des résultats significatifs. Il est essentiel que les principes de la communication participative soient pris en compte dans toute stratégie de développement étatique ou organisationnelle (exemple : DSRP8(*), UNDAF9(*), etc.).

Les prises de position de ces organismes montrent à quel point il est important de promouvoir auprès des décideurs publics les principes de la communication participative comme élément fondamental des efforts de développement. Il s'agit là d'ailleurs d'une des recommandations de la 9e table ronde (qui s'est tenue en 2004 à Rome).Cette recommandationappelle à ce que les principes de la communication participative soient désormais systématiquement pris en compte dans toute stratégie nationale. Cette même table ronde a aussi appelé à appuyer des initiatives pour promouvoir la communication participative, notamment la tenue d'un congrès mondial portant sur la communication pour le développement.La 6e Table Ronde organisée en 2001 avaitformellement reconnu l'importance de soutenir les médias et d'améliorer leurs situations tout en soulignant le rôle fondamental des médias communautaires dans la promotion de la participation des communautés locales (UNDP & World Bank, 2009).

Ces tables rondes témoignent de l'enjeu que représente la communication participative pour le développement pour les partenaires au développement ; elles ont finalement d'ailleurs mené à l'adoption d'une résolution10(*) par l'Assemblée générale des Nations unies.Adoptée en 1997, celle-ci appelle particulièrement les décideurs publics à encourager des actions allant dans le sens d'une meilleure application de la communication participative.Cet appel à la collaboration, à l'initiative et à l'engagement est sans nul doute un précieux soutien dans l'édification de structures de coopération et d'appui solides, stimulantes et évidemment nécessaires à une meilleure promotion et exécution de l'approche participative pour le développement.

Une grande partie des agences de développement se sont appropriées les fondements de la communication participative. C'est ainsi qu'UNICEF, par exemple, place la communication participativecomme élément central pour l'atteinte des OMD : elle encouragent les partenariats avec les médias et les initiatives de développement nationales (UNICEF, 2009). Par ailleurs, la FAO, agence onusienne forte d'une solide expertise dans le domaine de la communication pour le développement, offre depuis 40 ans une assistance technique aux États dans le domaine de la communication pour le développement (FAO, 1989). Elle soutient qu'un cadre institutionnel et politique est nécessaire pour consolider les efforts en matière de communication participative.

Au vu de l'engagement de tous ces acteurs et des recommandations qui en résultent, il est évident qu'une approche globale née d'une volonté politique affirmée est nécessaire pour que la communication pour le développement soit efficace à tous les niveaux. En effet, l'approche participative doit être au coeur des stratégies nationales. Nous partageons ici, l'avis de la FAO qui soutient que « Le problème est d'abord politique » (Fraser &Villet, 1994). Les initiatives de communication pour le développement ont besoin d'être encadrées par des stratégies nationales. Celles-ci doivent également avoir pour mission de renforcer les structures médiatiques puisqu'elles sont des partenaires fondamentalespour le succès des efforts de développement. Ainsi d'ailleurs, le PNUD11(*) avait soutenu, en 1991, dans son rapport sur le développement humain que « Les médias peuvent être un puissant allié pour la promotion d'un développement plus participatif » (PNUD, 1991, p.11).

Pour ces raisons, il est primordial que l'ensemble des partenaires au développement, des acteurs étatiques et non étatiques se mobilise pour renforcer le rôle des médias. La communication participative pour le développement doit de ce fait être un réel enjeu au niveau étatique ; et afin de répondre à cet enjeu, il est essentiel que celui-ci soit soutenu par tous les acteurs dudéveloppement.

* 6 La Déclaration de Paris (2005) et le Plan d'action d'Accra (2008) sont des documents-cadres qui promeuvent une amélioration de l'aide au développement grâce à la définition de stratégies qui encouragent l'appropriation et l'harmonisation de l'aide ainsi qu'un renforcement des capacités des partenaires. Le Plan d'Action d'Accra vient en fait en appui à la déclaration de Paris, en proposant des mesures qui accélèrent l'atteinte la réalisation des objectifs de la déclaration.

* 7 OCDE : l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques.

* 8 DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté.

* 9 UNDAF (ou PCAD) : United Nations Development Assistance Framework (ouPlan Cadre des Nations Unies pour le Développement).

* 10 Résolution 51/172 de l'Assemblé générale de l'ONU, article 6. 1997.

* 11PNUD : le Programme des Nations unies pour le Développement.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius