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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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3.2. Les structures de communication : outils de promotion de la participation

S'il est admis que garantir un environnement favorable aux structures de communication est fondamental dans l'atteinte des objectifs de développement, les processus d'utilisation de ces structures dans les stratégies de développement le sont tout autant. En effet, l'objectif de développement justifie la démarche utilisée quant à l'utilisation des médias. Dans l'approche participative, tout comme dans l'approche diffusionniste, les médias sont utilisés à des fins de développement, toutefoisselon des processus différents. En effet, tandis que dans l'approche diffusionniste, les médias sont un outil de transmission de connaissances en vue d'un changement de comportements ;dans l'approche participative, les médias sont plutôt un outil d'échange et de partage des connaissances, de coopération et d'intégration.

Il nous semble important de présenter succinctement l'utilisation des structures de communication dans une approche diffusionniste du développement afin de mieux discernerl'utilisation que la communication participative fait des médias (Mefalopulos&Tufte, 2009, p.9). Dans une démarche diffusionniste, rappelons-le, les médias sont considérés comme des moyens utilisés en vue de transmettre des informations à un public cible. Ainsi, les stratégies de communication mises en place identifient le public cible et planifient un plan médiatique.De fait, les médias de masse sont les canaux de communication privilégiés par l'approche diffusionniste ;puisqu'ils permettent d'atteindre un large public et de transmettre des messages préconçus. L'approche diffusionniste s'inspire d'une communication de persuasion proche des campagnes publicitaires, car elle fait usage de la télévision, de la radio et des brochures comme canaux de transmission des messages (Waisdbord, 2001). Partant des objectifs qu'elle se fixe, il est naturel que l'approche diffusionniste use des médias comme d'un canal de transmissions d'informations. Toutefois, l'utilisation desstructures de communication exclusivement comme canal de transmission annihile les échanges liés à la communication. Et c'est justement ces échanges que l'approche participative juge fondamentaux quant aux processus de développement.

Pour les programmes de développement qui s'inscrivent dans une approche participative, les structures de communication sont perçues comme des outils de promotion de la participation. Il ne s'agit pas d'user des médias pour diffuser des informations, mais plutôt de considérer les médias comme des acteurs dudéveloppement, puisqu'ils ont pour mission de promouvoir le dialogue et la participation des communautés. Il convient toutefois de préciser que l'approche participative ne se désintéresse pas complètement de la fonction d'information des médias, elle se sert plutôt de cette fonction comme d'un tremplin qui permet d'attirer l'attention des communautés sur certains enjeux. Les médias sont l'outil que les stratégies participatives mettent à la disposition des communautés en vue de renforcer leur implication dans les efforts de développement.

Un point essentiel à débattre, ici, est de savoir s'il existe certains types de médias privilégiés par la communication participative. En fait, la communication participative plaide pour une variété dans l'usage des médias. En effet, tous les types de médias peuvent se justifier dans une démarche participative. La FAO, agence de référence pour ce qui est de la communication participative, défend d'ailleurs l'idée que « No single medium isbetterthananyother. circumstances and the requirements of the developmentprojectdictatewhichshouldbeused. Audience researchconcerningwhatmedia the people have access to and whichenjoycredibility, and whatisactuallyavailable or couldberealisticallyestablished, greatly influence the choice. However, itshouldberememberedthat a message arriving in a slightlydifferentform and throughdifferentchannels has the most impact in helping people towardsbehavioural change. Hence, multi-mediaapproaches are usually the most effective » (FAO, 1989). Cette analyse justifie amplement que les stratégies de communication liées au développement ne doivent pas uniquement se focaliser sur un type de médias.

Toutefois, il est important de souligner que les médias communautaires, notamment les radios, sont devenus des supports de communication emblématiques de l'approche participative. Cela s'explique par le fait qu'il s'agit là de médias proches des communautés.

Les premiers programmes de développement participatif ont été pour soutenir le développement rural et agricole (McCall, 2010). Il s'agissait de renforcer les capacités des communautés rurales et d'introduire des innovations qui sont en accord avec leurs besoins et leurs intérêts. Dans ce contexte, dans les régions rurales, les radios communautaires ont démontré un grand potentiel à stimuler la participation au sein des communautés. En effet, le potentiel des radios communautaires dans les régions rurales s'est confirmé à plusieurs reprises ;puisqu'elles ont, d'une part, permis de sensibiliser les communautés en améliorant l'accès à l'information, etelles leur ont, d'autre part, donné l'occasion de participer aux débats et les ont incitées à se positionner comme des acteurs du développement.

Les médias communautaires répondent à plusieurs enjeux liés à la participation des communautés (Milan, 2009) ; ils favorisent également le dialogue communautaire :

- Ils viennent contrecarrer la faible représentation des communautés marginalisées dans les médias de masse. En effet, ils sont un remède à l'isolement des communautés.

- En tant que médias de proximité, parce qu'ils servent directement l'intérêt des communautés, ils leur permettent de s'approprier les canaux médiatiques ;les membres d'une communauté peuvent ainsi débattre entre eux, avec d'autres communautés et avec leurs partenaires locales et nationales;

- Parce qu'ils sont le reflet des communautés, ils les encouragent à s'exprimer davantage. Ils favorisent ainsi le dialogue et la participation.

- Ils favorisent une implication responsable des communautés, car ils encouragent l'engagement communautaire à travers le dialogue communautaire (Berrigan, 1981, p.5). Les communautés participent ainsi aux efforts de développement, en collaboration avec les différents acteurs dudéveloppement.

Les médias communautaires contribuent ainsi à ce que les communautés façonnent leur propre développement, et ils favorisent le dialogue entre les différents acteurs.

Ces médias sont bien plus que des médias de proximité. En effet, nous partageons, sur ce point, la position de France Berrigan dans son étude portant sur les médias communautaires et le développement, parrainé par l'UNESCO, en 1981. Selon elle, les médias communautaires sont des médias conçus de façon à pouvoir être utilisés par la communauté à des fins dont la communauté elle-même décide, Ce sont des médias auxquels « les membres de la communauté participent en tant que concepteurs, producteurs, interprètes. Ces médias sont les moyens d'expression de la communauté, plutôtque pour la communauté. La communication communautaire définit un échange de vues et d'informations, non pas un processus de transmission de l'émetteur au récepteur » (Berrigan, 1981, p.6). Le travail des médias communautaires a un réel impact sur l'autonomisation des communautés, ce qui est un élément fondamental d'un développement durable.

Pour une meilleure efficacité des structures de communication dans une approche participative, et par conséquent pour des stratégies de développement efficientes, il est nécessaire qu'il y ait des politiques d'accompagnement mises en place par les partenaires au développement, les acteurs étatiques et les organismes de développement.

Ces politiques d'accompagnement doivent être dirigées envers tous les types de médias ; en effet, dans une approche participative, autant les médias de masse que les médias communautaires ou les médias traditionnels5(*) sont pertinents dans les stratégies de développement.

Les médias sont d'excellents outils de promotion du développement, puisqu'ils sont également d'excellentes passerelles de médiations entre les communautés et les différents acteurs dudéveloppement (société civile, État, organismes, etc.). Ils doivent de ce fait être soutenus puisqu'en tant qu'outilsde partage d'information et de communication ils contribuent à l'atteinte des objectifs de développement participatif.

D'ailleurs, nombre des actes et déclarations portant sur la communication pour le développement encouragent la promotion du dialogue à travers un soutien effectif aux médias ; considérant que ces derniers sont une composante clé des stratégies de développement et qu'ils doivent par conséquent donner l'opportunité aux communautés de jouer un rôle actif dans les structures médiatiques (Panos London, 2007).

* 5Ceux liés à la communication orale : chants, théâtres locaux, spectacles, etc.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein