3. La communication au
centre de la participation
Dans une approche participative du développement, la
communication doit être un outil de facilitation de la participation. Un
outil qui permet de lutter contre l'exclusion des communautés quant aux
efforts de développement mis en oeuvre. Pour ce faire, elle doit
consolider la coopération avec les communautés, en vue de
renforcer leur autonomisation pour un développement durable. Promouvoir
la participation passe donc par la promotion d'outils de communication
efficaces afin de garantir un développement inclusif qui traduise les
réelles préoccupations des communautés.
3.1.Les enjeux de la
communication participative pour le développement
Les enjeux de la communication participative pour le
développement peuvent être résumés en trois
concepts : appropriation, autonomie (empowerment) et
durabilité (sustainability).
En effet, afin que la participation des communautés
soit effective et profitable, il est impératif que celles-ci
s'approprient les problèmes de développement, qu'elles se
reconnaissent autant dans la définition du problème que dans les
solutions proposées, mais également dans la mise en oeuvre des
stratégies de développement. Car, cela est sans conteste la
garantie de l'autonomisation des communautés, qui est - à notre
sens - le premier intérêt de la mise en place de stratégies
de communication participative. En effet, l'autonomisation des
communautés joue assurément un rôle fondamental dans
l'atteinte des objectifs de développement. Elle donne aux
communautés la capacité de se prendre en charge ; ce qui est
assurément un point essentiel à la pérennité des
efforts de développement (McCall, 2010).
Comme nous l'avons mentionné plus tôt, un des
points essentiels de la communication participative est de promouvoir la
participation effective et suivie des communautés. Il faut pour cela un
renforcement des capacités des individus, afin de les mobiliser, et
également pour garantir une participation bénéfique en
terme de résultats atteints. Il faut prendre en compte pour cela non
seulement les intérêts et les besoins exprimés par les
communautés, mais également leurs capacités à
prendre en main leur propre développement. Si les communautés
sont intégrées et que leurs besoins sont pris en compte, leur
appropriation des efforts de développement est pratiquement acquise
(FAO, 1989).
À partir de là, un autre enjeu de la
communication participative est la promotion du dialogue; c'est un
élément fondamental de l'expression des communautés. Il
s'agit de permettre aux communautés de s'exprimer, de partager leurs
besoins et leurs intérêts, mais également leurs
expériences. Il s'agit plus précisément, dans une approche
participative de la communication et du développement, d'appuyer les
individus à découvrir les moyens qui leur permettent de se
définir et de partager leurs expériences afin d'être des
acteurs autonomes. En effet, le renforcement des capacités des
communautés suppose également la promotion de leurs idées,
et par conséquent la promotion d'une communication dont l'objectif est
l'autonomisation des individus.
Le dialogue communautaire s'opère de fait par le biais
des outils de communication - dont les médias. Ces derniers sont au
coeur de la participation communautaire, puisque ce sont eux les outils de
mobilisation et d'expression des communautés. En effet, les
médias permettent, d'une part, l'accès à l'information,
mais également la médiation et le dialogue entre les
différents acteurs dudéveloppement. Grâce aux
médias, les communautés sont informées des
problèmes les concernant, et elles ont également des plateformes
d'expression et de coopération - avec leurs partenaires -. Les
médias sont ainsi des instruments de promotion d'idées et de
partage d'expériences somme toute indispensables à
l'élaboration de stratégies de communication participative.
Il apparait dès lors indéniable que des efforts
soient déployés - associés aux efforts de
développement - dans le sens d'un renforcement des capacités des
infrastructures médiatiques - et plus largement des structures
médiatiques. En effet, il est primordial que les médias aient la
capacité et la responsabilité de contribuer à la promotion
de l'implication des communautés aux efforts de développement.
Il est toutefois essentiel que les médias
accèdent à certaines conditions fondamentales qui leur permettent
de jouer leur partition dans les efforts de développement (McCall,
2010). Au nombre de ces conditions : (1) il est essentiel d'avoir des
médias indépendants puisque cela garantit la transparence du
dialogue et de l'intervention ; (2) Il faut que les médias soient
proches des communautés, il s'agit notamment d'encourager les
médias locaux/communautaires ; (3) il faut qu'il y ait un
environnement médiatique fédérateur ; (4) il est
nécessaire d'avoir des médias responsables qui garantissent non
seulement la liberté d'expression, mais qui encouragent également
la participation effective des communautés dans les débats
portant sur les sujets les concernant, et donc leur participation aux processus
de décisions. L'accès aux médias est donc une condition
fondamentale pour l'autonomisation des individus.
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