Au terme de notre essai et à la lumière des
résultats obtenus, nous retenons les aspects suivants :
L'ingestion d'aliment par les lapins de population blanche
est de 98,17g vs 94 vs 92,09g/j respectivement pour les trois aliments
expérimentaux : féverole, pois et soja, l'analyse statistique n'a
révélée aucun effet significatif de la source
protéique, cependant ces résultats s'avèrent globalement
modeste par rapport aux consommations enregistrées par BERCHICHE et
LEBAS (1988) avec un CMQ = 146g/jour avec un taux d'incorporation de 37% de
féverole. Cette sous - consommation peut être attribuée
à la forte concentration énergétique des aliments (3170
à 3322 Kcal/kg) et aussi à un probable déficit des
protéines de la ration en acides aminées essentiels (BERCHICHE,
1985 ; CARABANO et al, 2008).
Les indices de consommation sont globalement bon, ils sont de
3,55 et 3,39 vs 3,27 respectivement pour l'aliment féverole, pois et
soja.
La vitesse de croissance pondérale entre le sevrage et
l'abattage (77 jours) est équivalente entre les traitements
alimentaires. Elle est en moyenne de 30,78g/j. Nos résultats sont
équivalents à ceux rapportés par LOUNAOUCI et al,
(2008), mais ils sont inférieurs à ceux enregistrés par
BERCHICHE et al, (1995).
Le poids vifs atteint par les lapins à la fin de la
période d'engraissement est équivalent entre les trois lots, il
est supérieur à 2 kg : 2117 et 2152 vs 2158g respectivement pour
les lots féverole, pois et soja
L'incorporation de source locale de protéines n'a pas
influencé de manière significative les rendements à
l'abattage et la composition de la carcasse des lapins :
- A l'âge de 77 jours, les poids vifs à
l'abattage des lapins sont supérieurs à 2kg, la maturité
des carcasses dans les trois lots est de 59,43% en moyenne, nos
résultats sont conformes à l'optimum admis chez le lapin
(OUHAYOUN, 1990).
- Le rendement en carcasse froide des aliments testés
est particulièrement élevé, il est en moyen de 66,27 vs
60,9% (OUHAYOUN, 1990).
L'incorporation des graines des protéagineux à
des taux très élevés dans l'alimentation des volailles et
porcs nécessite un traitement physico-chimique pour inhiber les facteurs
anti-nutritionnels (tanins et facteurs anti-trypsiques). Chez le lapin, un de
tels procédés n'est pas envisagé compte tenu des
performances zootechniques obtenues au court de notre essai. Les travaux
antérieurs menés sur l'utilisation des protéagineux par
SEROUX (1984); BERCHICHE et al, (1989); BERCHICHE et al,
(1995 a et b) et LOUNAOUCI et al, (2008) ont confirmés la bonne
transformation par le lapin de ces sources vue ses particularités
digestives (insensible aux tanins et peu sensible aux facteurs
anti-trypsiques).