4.2. Les lésions des parties molles
4.1.1. Les lésions cutanées
La face interne de la diaphyse tibiale est directement sous
cutanée, ce qui explique la fréquence des fractures ouvertes.
L'ouverture cutanée et l'infection qui en résulte ont des
conséquences péjoratives sur la consolidation, voilà
pourquoi une fracture ouverte de jambe impose une série de gestes
urgents comme : la prévention du tétanos par une
sérothérapie, l'antibiothérapie, un parage et fermeture de
la plaie, une immobilisation de la fracture,... (ROLLAND E. et al.,1995).
CAUCHOIS et DUPARC ont individualisé trois types
d'ouverture cutanée :
a) Type 1 : c'est une lésion cutanée
bénigne. La plaie est sans décollement ni contusions et les
berges saignent bien après excision économique ;
l'évolution de ces lésions vues précocement est favorable
après stabilisation du foyer.
b) Type 2 : il existe des diverses lésions
cutanées ayant en commun le risque de nécrose cutanée
secondaire en regard du tibia, les plaies délimitant des lambeaux de
vitalité douteuse, il existe un décollement pré tibial et
la plaie associées à une contusion plus ou moins
sévère et étendue.
c) Type 3 : elle est caractérisée par
l'existence d'une perte substance présidial en regard ou à
proximité du foyer de fracture. (MASQUELET AC et al.,1995).
Vers les années 1970, GUSTILLO constate le manque de
précision du type III décrit par CAUCHOIX et DUPARC et propose la
classification suivante :
1°. Le type IIIA : est caractérisé par
une attrition étendue des parties molles qui n'empêchent pas,
cependant, la couverture du foyer de fracture. Dans cette sous type, la
référence à l'élément cutané n'est
pas importante et l'essentiel étant la couverture du foyer.
2°. Le type III B : est marqué par une perte
de substance étendue des parties molles exposant le foyer de fracture.
L'os à proximité du foyer est lui-même deperiosté.
Dans cette sous type il y a une contamination massive.
3°. Le type IIIC : correspond au type IIIB
compliqué par une lésion artérielle responsable d'une
lésion artérielle responsable d'une ischémie du membre.
D'où, la frontière de gravité se situe donc en
réalité dans le type IIIA et IIIB (MASQUELET AC et al., 1995).
4.1.2. Les lésions musculaires
Elles sont extrêmement variables en fonction de la
violence du traumatisme et de l'importance du déplacement. Elles sont
souvent modérées, une simple contusion musculaire, ou une
attrition musculaire localisée cependant que le périoste est
décollé ou déchiré. La destruction des masses
musculaires et de leurs artérioles est responsable d'une ischémie
osseuse compromettant la consolidation osseuse, d'une ischémie
cutanée et d'une ischémie du membre par la suppression des
circulations collatérales(BOURAMDANE NAIMA, 2007).
Il peut aussi arriver dans les lésions musculaires une
simple déchirure du muscle par un fragment de la fracture, un
traumatisme musculaire modéré accompagné d'un
hématome intramusculaire et lorsque cet hématome est volumineux
il peut provoquer un Syndrome des loges de la jambe(MENADI A.,
2007).
Dans les fractures de jambe par écrasement musculaire,
on peut avoir une destruction complète du muscle qui peut entrainer une
insuffisance rénale fonctionnelle par libération de myoglobine
dans le sang puis organique(MENADI A., 2007).
4.1.3. Les lésions vasculo-nerveuses
1°. Vasculaires : les fractures de jambe restent les
grandes pourvoyeuses de lésions vasculaires. Celles-ci surviennent quasi
constante sur les fractures ouvertes. Il peut s'agir de contusion, compression
ou rupture vasculaire. Il faut craindre la lésion de l'artère
poplitée en cas de fracture métaphysaire haute «
Fracture à gangrène de WATSON JONES » surtout
si le traumatisme a été violant et à haute
énergie(MENADI A., 2007).
2°. Nerveuses : Les lésions nerveuses traumatiques
sont peu fréquentes dans les fractures de jambe et la sciatique
poplitée externe peut cravater le col du péroné. Les
lésions nerveuses ischémiques sont irréversibles et
compliquent toute interruption prolongée du flux
artériel(BOURAMDANE NAIMA, 2007)
On peut aussi avoir :
- Neurapraxie : compression simple.
- Axonotmésis : section d'un ou plusieurs axones sans
que le nerf ne soit complètement sectionné.
- Neurotmésis : perte complète de la
continuité du nerf(DAHMANI O. et al.,2009).
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