CHAPITRE 2 : FRACTURES DE
DEUX OS DE LA JAMBE
1. DEFINITION
Les fractures de jambe sont des ruptures de la
continuité d'un ou des deux os de la jambe situées à trois
travers de doigts au-dessous de l'interligne du genou et à trois travers
de doigts au-dessus de l'interligne tibio-tarsienne (BUISSON et al.,2003).
C'est aussiune fracture diaphysaire et
métaphyso-diaphysaire, extra articulaire, d'un ou des deux os de la
jambe (CASTELAIN C. et al.,2000).
2. ETIOLOGIES ET
MECANISMES
1.1. Les étiologies peuvent être multiples selon
qu'il s'agisse d'un traumatisme, où d'une pathologie qui fragilise l'os.
a) Les causes traumatiques sont :
- Les accidents de la voie publique
- Les accidents de sport.
- Les accidents de travail.
- Les
accidents du domicile(POILLEUX F., 1968).
b) Les causes pathologiques sont :
- Une ostéoporose
- Une tumeur ostéolytique. La fracture peut faire
découvrir la tumeur. Le plus souvent il s'agit de métastases mais
parfois, de simples kystes osseux peuvent entraîner des fractures, chez
l'enfant par exemple(LERAT JL, 2009).
1.2. Le mécanisme d'une fracture de jambe peut
être de deux types :
1. Mécanisme direct :
Agent traumatisant vient frapper l'os qui cède au point
d'impact.Le mécanisme explique l'importance des lésions
associées des partiesmolles, en particuliers l'ouverture cutanée
qui est extrêmementfréquente (POILLEUX F., 1968).
2. Mécanisme indirect :
Une contrainte mécanique imposée à l'os
détermine sa rupture à distance du point d'application des
forces, ainsi on distingue :
a) Fracture par compression axiale.
b) Fracture par flexion
c) Fracture par torsion(POILLEUX F., 1968).
3. EPIDEMIOLOGIE
La fréquence des fractures de la jambe des hommes est
le double de celle des femmes et dans la plupart des cas ces fractures c'est
post traumatique(BOUTELIER P., 1999).
Selon RAGGUENEAU JL et JARRIGE, le taux représente
25,8% (RAGGUENEAU JL et JARRIGE, 1978).
Chez nous à Lubumbashi, les fractures de deux os de la
jambe sont très fréquentes. Le sexe masculin en constitue la
victime préférentielle avec 77% de cas ; et 63,22% de ces
fractures sont provoquées par les accidents du trafic routier(KAPE,
2011).
4. ANATOMOPATHOLOGIE
4.1. Les lésions osseuses
a) Le tibia
- Fracture transversale : le trait de fracture est plus
ou moins perpendiculaire à l'axe diaphysaire. Le trait siège
à un niveau variable mais plus volontiers en zone médio
diaphysaire. Sa cause est le plus souvent la flexion responsable d'une fracture
transversale des deux os de la jambe ; le trait siège au même
niveau sur le tibia et le péroné(THOREUX JY NORDIN, 1995).
- Fracture spiroïde : elle est toujours secondaire
à un traumatisme indirect de torsion. Le trait de fracture
péronier siège dans le prolongement de la spire tibiale. Le
déplacement du foyer de fracture se traduit selon le cas par un
chevauchement, un raccourcissement, une rotation, une angulation ou une
translation.
Une variété particulière de fractures
spiroïdes du tibia est la fracture demi-spire décrite par
BOEHLER(THOREUX JY NORDIN, 1995).
- Fracture oblique : le trait est oblique avec une
inclinaison variable par rapport à l'horizontale. Il existe les
fractures obliques courtes qui sont proches des fractures transversales et les
fractures obliques longues dont l'axe est proche de celui de la diaphyse et
s'apparentent aux fractures spiroïdes(BEL MOYEN, 1996).
- Fracture à troisième fragment : il y a
par torsion et en coin de flexion.
1. Par torsion, c'est une fracture spiroïde mais
l'énergie du traumatisme est plus importante et le troisième
fragment est le plus souvent de siège postéro interne dans le
tiers inférieur du tibia et le péroné est toujours
fracturé. Ce troisième fragment garde ses attaches
périostées et consolide habituellement en cas de traitement
orthopédique(THOREUX JY NORDIN, 1995).
2. En coin de flexion sont plus fréquentes que les
fractures par torsion, c'est un mécanisme indirect en flexion. Le
fragment détaché est souvent de siège antéro
externe dans le tiers moyen de la diaphyse (THOREUX JY NORDIN, 1995).
- Fracture bifocale : c'est une fracture à haute
énergie, il s'agit généralement de fracture transversale
ou oblique courte, isolant sur une longueur variable un segment
intermédiaire du tiers moyen de la diaphyse tibiale. Son
mécanisme causal est toujours violant rendant compte de la
fréquence des lésions ouvertes(BONNEVIALE, 2003).
- Fracture comminutive ou fracas : ce sont des fractures
présentant une comminution de tout un segment du cylindre osseux tibial
sur une hauteur variable avec absence de contact entre les deux fragments. Le
plus souvent, elles s'accompagnent d'une ouverture cutanée avec
expulsion d'une esquille osseuse. On parle de fracture avec perte de substance.
b) Le péroné
Les fractures de la diaphyse péronière ne sont
responsables en règle que d'une douleur et d'une gêne
fonctionnelle modérées liées au rôle fiable du
péroné dans la transmission du poids du corps. Le traitement est
purement symptomatique dépendant de la gêne fonctionnelle et de la
douleur. L'abstention thérapeutique est possible (THOREUX JY NORDIN,
1995).
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