B. Les ressources humaines
La disponibilité des ressources humaines peut
constituer un meilleur déploiement des observateurs sur le terrain. Mais
cependant, une mission de monitoring doit recruter un personnel pour se
déployer sur le terrain. Cette ressource humaine, est souvent issue soit
des membres des organisations qui sollicitent observer les élections,
soit parmi la population. Dans le cadre de l'élection
présidentielle du 11 octobre 1992, l'ONG américaine NDI, sur
invitation du gouvernement a déployé un panel d'experts
internationaux, appuyés par des acteurs locaux de la
société civile, des partis politiques. Ces observateurs se
déploient sur le terrain, dans une zone bien délimitée par
une accréditation131 qu'ils reçoivent du MINATD, pour
les OSC nationales et internationales. Par contre, pour déployer leurs
observateurs, les OIG comme le Commonwealth, la Francophonie, l'Union africaine
ou encore tout autre représentation diplomatique
accréditée au Cameroun, une invitation du Cameroun suffit et fait
office d'accréditation ; c'est le cas de l'OIF à l'occasion de l'
élection présidentielle du 11 octobre 2004, à la suite de
l'invitation des autorités de la République du Cameroun, par une
lettre en date du 7 mai 2004 de Son Excellence François-Xavier
Ngoubeyou, alors ministre d'Etat chargé des Relations
Extérieures. Le Secrétaire Général de l'OIF, Son
Excellence Abdou Diouf a décidé d'envoyer une mission
d'observation au Cameroun pour cette élection
présidentielle132, mission que présidait un ancien
Président de la République par intérim, ancien Premier
Ministre et ancien Président de la Haute Cour Constitutionnelle de
Madagascar, composée de personnalités d'Afrique133.
Pour les organisations locales qui s'impliquent dans le monitoring des
élections présidentielles, leur personnel se recrute tout d'abord
parmi leurs membres, et aussi parmi des citoyens de différents horizons,
par des appels à candidatures pour le recrutement des observateurs pour
une élection ou une autre. Dans le cadre de l'élection
présidentielle du 11octobre 2011, l'ONG Un monde avenir (1MA) a
lancé un appel à candidature pour recruter des
observateurs134 ; il existe un profil type que ces organisations
recherchent chez les personnes qu'elles recrutent, mais une fois retenus et
pour leur assurer une meilleure qualité de la collecte d'informations le
jour du scrutin, les observateurs doivent suivre une formation et celle-ci
porte sur le cadre juridique applicable à l'élection
présidentielle, sur les techniques d'observation des élections,
les différentes opérations électorales ou encore le
contentieux électoral135. Toujours dans le cadre de cette
élection présidentielle, la CNDHL a reçu un renforcement
de capacités de la part des experts de l'OIF, qui portait
essentiellement les techniques de l'observation des
élections136. Ces formations permettent à tous les
observateurs d'être imprégnés à la fois sur
l'environnement de l'élection présidentielle et, par
conséquent, de bien comprendre leur rôle, leurs
responsabilités sur le terrain. C'est le même scénario pour
toutes les autres organisations locales impliquées dans le monitoring
des élections. Cependant, les OIG, elles, ont besoin d'un personnel
assez compétent pour leurs missions. Pour elles, la compétence
131 Voir en annexe la procédure d'obtention des
accréditations au MINTAD pour déployer des observateurs sur
le terrain.
132 L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF),
Le rapport de la mission d'observation de l'élection
présidentielle du 11 octobre 2004, p. 4.
133 Idem.
134 Cf. Les termes de références d'1MA, pour la
sélection des observateurs électoraux pour l'élection
présidentielle du 09 octobre 2011. Voir aussi en annexe
les conditions à remplir ainsi que les pièces à fournir
pour faire partir d'une mission nationale de monitoring des
élections.
135 Lire à ce sujet CNDHL, Le rapport
général sur l'observation de l'élection
présidentielle du 11 octobre 2004, p 11.
136 Idem.
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Le monitoring des élections
présidentielles au Cameroun de 1992 à 2011
présente un critère majeur requis pour faire
partie d'une mission de monitoring des élections présidentielles.
Si le critère de compétence n'est pas forcément
obligatoire pour les observateurs nationaux, à l'inverse des
observateurs internationaux, tous sont soumis à l'indépendance,
à l'impartialité et surtout à la
neutralité137.
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