0.1.2. Principaux résultats des études
menées sur les déterminants de la consommation des boissons
alcoolisées par les élèves de l'école
secondaire
Actuellement plusieurs études sur la consommation des
boissons alcoolisées chez les élèves de l'école
secondaire à travers le monde. L'étude menée en Copenhague
en 2009, dans le cadre de l'enquête sur le comportement de santé
des enfants d'âge scolaire, dans laquelle il s'est agi de
déterminer auprès des jeunes, la fréquence de la
consommation d'alcool, l'âge de leur premier état
d'ébriété et le nombre de fois qu'ils se sont
retrouvés dans cet état d'ivresse, a conclu au fait que la
prévalence de consommation d'alcool et d'ivresse hebdomadaires
augmentait d'une manière significative avec l'âge, de13 à
15 ans, aucune différence n'a été observé entre les
deux sexes, et la prévalence était variable selon les pays. Il a
été constaté que toutes les régions accusaient des
taux similaires d'environ 1% à l'âge de 11 ans, cependant les taux
de consommation d'alcool en Autriche et au pays de Galles étaient
supérieurs à 25% chez les adolescents de 15 ans, tandis qu'ils
dépassaient à peine 10% en Norvège et au Portugal, ce qui
a laissé entrevoir que le contexte socio-environnemental pourrait
être modifié en faveur d'un meilleur état de santé
chez les jeunes en matière de consommation d'alcool. Ces
résultats ont indiqué que l'adolescence constituerait une
période clé d'intervention, et que le rôle de responsables
politiques serait d'édifier un environnement social qui soutienne les
décisions des jeunes en matière de santé (10).
Très peu d'études ont été
réalisées sur l'influence de la situation familiale sur la
consommation d'alcool. Une étude faite aux Etats Unis affirme que les
personnes mariées auraient davantage tendance à boire
régulièrement que les personnes non mariées. Cette
différence serait liée au comportement social de ces deux
catégories de personnes (11).
Une autre étude sur l'évaluation de la
prévalence de la consommation d'alcool chez les patients jeunes d'un
établissement privé, a montré au cours d'une enquête
réalisée auprès de 600 patients hospitalisés
à Caluire dans le Rhône, en avril 2009, l'échantillon des
364 patients, était constitué de 26,9% de sexe féminin (98
patients) et 73,1% de sexe masculin (266 patients). Cette étude a abouti
à la conclusion telle que 18,36% de patients de sexe féminin
versus 25,56% de sexe masculin était
~ 18 ~
positifs à la consommation d'alcool. Ces
résultats ont indiqué que le sexe masculin était trois
fois plus nombreux que le sexe féminin à consommer de l'alcool
que ce soit en fréquence et quantité consommée d'une
manière générale, en ivresse et en consommation
problématique (12).
Une étude menée en France par l'institut
national de statistique d'étude économique sur la sociologie de
la consommation chez les jeunes adolescents l'entrée dans la
consommation d'alcool a montré qu'elle se faisait souvent dans un
contexte familial, que ce soit à la maison ou au restaurant.
L'étude a montré que 70% des jeunes ont déclaré
consommer pour la première fois en famille, entre 13-14 ans. La
consommation restait ainsi «encadrée» par des adultes. Plus on
grandissait, moins on consommait en famille et plus on consommait en-dehors de
chez soi : chez des amis ou au café. Entre 19 et 20 ans, les
trois-quarts de l'échantillon consommaient plutôt hors de leur
domicile, le week-end et le soir. Les jeunes consommaient principalement le
week-end, pour 90% d'entre eux et, avec l'âge, le vendredi prenait la
place du dimanche. Fait surprenant, c'est plutôt le goût et
l'occasion offerte de boire que le prix qui motivaient la consommation de telle
ou telle boisson. Du côté des garçons, le fait d'avoir un
parent ayant fait des études supérieures était susceptible
de favoriser la consommation de boissons alcoolisées. De même, la
pratique d'un sport semblait augmenter la fréquence de consommation.
Pour ce qui concerne les filles, les facteurs ont été
plutôt d'ordre psycho-environnemental : une communication difficile avec
les parents ou des difficultés d'adaptation scolaire. La famille
semblait être le facteur de régulation le plus évident
(13).
Une étude menée par GWEU Crawley dans son
articule sur l'alcoolisme et toxicomanie a estimé que 10 à 15% de
la population mondiale était dépendante de la communauté
et des dignitaires qui fréquentaient les Eglises. Cette population
était constituée des gens qui habitaient les maisons sur les
collines ou les bidonvilles à la lisière des villages, ou qui
dormaient dans la rue. Ils vivaient souvent seuls et avaient peurs, et souvent
en mauvaise santé. L'étude a montré que les
autorités religieuses vivaient sans se soucier de l'existence de ces
derniers. Cependant il a été constaté qu'une augmentation
pérennante du nombre de personnes qui deviennent dépendantes de
la drogue et de l'alcool. Les Eglises devraient s'interroger sur quelques-unes
des raisons pour lesquelles ces personnes sont devenues dépendantes des
drogues et de l'alcool (14).
D'autres études menées par l'UNICEF et l'OMS en
2011 ont montré clairement l'existence d'une relation entre les
résultats scolaires et la consommation d'alcool. Ces études ont
conclu au fait que l'alcool pourrait être à la fois le
résultat et la cause de l'échec scolaire. Les problèmes
scolaires, les attitudes négatives vis-à-vis de l'école et
le comportement difficile seraient souvent des déclencheurs et des
conséquences d'un abus d'alcool. Les résultats des études
ont souligné la fonction
~ 19 ~
compensatoire attribuée à l'alcool. En tant
qu'institution, l'école aurait une énorme influence sur le
comportement des enfants scolarisés : en dehors de la famille et des
groupes d'amis, il s'agit du lieu dans lequel ils passent la plus grande partie
de leur temps. L'école serait le lieu de socialisation le plus
important. En conséquence, la façon dont l'atmosphère
sociale et esthétique d'une école est perçue permettrait
de prévoir la consommation d'alcool chez les enfants d'âge
scolaire (15).
Au Congo Brazzaville, une étude transversale a
été faite par chez les adolescents de 10 à 19 ans sur la
prévalence de l'alcool et les facteurs déterminants. Sur 4315
enquêtés, 984 (22,8%) consommaient l'alcool. Cette consommation
était élevée chez les garçons sans
différence statistiquement significative avec la consommation de
garçon, elle apparaissait supérieure chez les plus
scolarisés. Pour le mode de consommation, les buveurs
modérés constituaient la majorité, la bière
était la boisson dominante à 95%, l'ivresse à 49,2%
(16).
En République Démocratique du Congo, la
consommation d'alcool par les jeunes adolescents, notamment des
élèves susciterait encore des préoccupations
particulières à Goma, car les adolescents seraient
constatés vulnérables aux dommages physiques, émotionnels
et sociaux causés par leurs propres consommations de l'alcool ou par
celle d'autres personnes. La fréquentation des débits de boissons
par les adolescents serait fortement interdite par l'autorité de la
place mais elle souffrirait actuellement du manque d'exécution. Parmi
les conséquences de cette consommation, il a été
constaté l'excès de la violence, des comportements sexuels
à risque, des accidents de circulation, des bagarres, des IST/SIDA. Il
est indéniable que l'alcool jouerait un rôle important dans leur
comportement. Les parents et la société et la famille seraient
insensibles à cette consommation d'alcool par les jeunes. L'étude
a déterminé que les promotions, les promenades des jeunes, les
rencontres avec les pairs, les manifestations des jeunes toujours
agrémentées par l'alcool seraient à l'origine de cette
forte consommation. L'étude a aussi montré que la composition de
la clientèle sur le plan professionnel était fort dominée
par les élèves et étudiants (les jeunes) à 50%
(4).
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