0.1. Revue de la littérature pertinente sur les
déterminants de la consommation des boissons alcoolisées chez les
élèves de l'école secondaire
0.1.1. Les déterminants de la consommation d'alcool
chez les adolescents
Il est établi une distinction entre 2 formes
d'alcoolismes. Il s'agit de l'alcoolisme aigu et de l'alcoolisme
chronique. Lalcoolisme aigu est
caractérisé par l'ivresse. A partir de taux d'alcoolémie
comprit entre 0,3 et 0,5g/L dans le sang, les premiers effets de l'ingestion
d'alcool se font sentir: l'ouïe diminue de 15%, la vision
périphérique et la faculté d'estimer les distances sont
réduites de 50% et l'attention diminue de 30%.Des risques de coma, voire
de décès apparaissent au-delà de 5 g et parfois même
avant. L'alcoolisation aiguë peut aider certains individus à
écarter provisoirement, ou même à affronter des
difficultés, à se départir d'une timidité ou d'une
anxiété, l'alcool facilitant les échanges
(8).
L'alcoolisme chronique est défini par une
dépendance physique et psychique qui se caractérise en
général par une injection quotidienne et exagérée
d'alcool. Il est considéré comme révélateur d'un
stress physiologique ou social. La dépendance s'installe au terme d'une
durée variable: l'individu ne peut supporter que son taux
d'alcoolémie soit inférieur à un certain seuil qui
augmente avec le temps et l'accoutumance (8).
Au départ, l'alcoolique peut faire preuve d'une bonne
tolérance à l'alcool, buvant plus que les autres et
présentant moins d'effets secondaires. Par la suite, il va se mettre
à boire même si cela va à l'encontre de ses propres
intérêts, comme si l'alcool était devenu plus important que
ses relations personnelles, son travail, sa réputation ou même sa
santé physique. Il perd alors très facilement tout contrôle
sur sa consommation et devient incapable de dire quelle quantité
d'alcool qu'il a consommé à un moment donné, s'il a bu,
s'il n'a pas bu... La dépendance devient telle que la prise d'alcool se
fait tout au long de la journée pour éviter d'être en
manque. L'alcoolisme chronique est favorisé par certains facteurs. Il
s'agit des facteurs familiaux, les facteurs socio-économiques, les
facteurs culturels, les facteurs psychologiques et les facteurs de
dépendance physiologiques (9).
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S'agissant des facteurs familiaux, une proportion
significative d'alcooliques ont vécu durant leur jeunesse en milieu
alcoolique; la consommation d'alcool est perçue comme normale, car elle
était habituelle. Quant aux facteurs socio-économiques,
l'alcoolisme peut être perçu comme un moyen de compensation face
à des difficultés sociales, économiques ou
professionnelles. Les relations spécifiques en milieu professionnel
peuvent expliquer l'alcoolisme de certaines personnes: les usages de certaines
professions favorisent la consommation d'alcool car elle est liée
à des représentations de l'individu (virilité,
puissance...) ou à des notions de « savoir-vivre » ou de
convivialité (8).
Parlant des facteurs culturels, les éléments
relatifs aux aspects relationnels signalés à propos de
l'alcoolisme aigu se retrouvent ici. Dans certains groupes la consommation
d'alcool est banalisée et constitue un facteur d'intégration; de
même le refus de consommer conduit à une marginalisation. Pour les
facteurs psychologiques, l'alcool peut être un recours contre
l'émergence d'une angoisse; il semble apparaître comme une
possibilité de fuir du réel, une fuite de la
réalité sociale. L'alcool semble compenser l'insatisfaction des
besoins sociaux.
S'agissant des facteurs de dépendance physiologique,
l'ingestion régulière d'alcool augmente la tolérance du
buveur, les effets escomptés ne sont obtenus qu'avec des doses de plus
en plus importantes (9).
L'évolution vers l'alcoolisme dépendrait de
l'intervention de deux groupes de facteurs il s'agit des facteurs
déterminants liés aux individus et des facteurs favorisants
liés à l'environnement. Parlant des sujets touchés par
l'alcool, on retrouve toujours l'une ou/et l'autre des deux causes
déterminantes que sont, la méconnaissance des effets nocifs des
boissons alcoolisées sur l'organisme et certaines « disposition
» ou « perturbation » psychiques. La méconnaissance
diminue avec le niveau d'instruction mais elle est néanmoins aussi fort
courante dans les populations possédant un très bon niveau
d'instruction générale. Selon les individus, elles peuvent aller
du simple plaisir mal contrôlé de façon occasionnelle
jusqu'aux grandes perturbations psychiques permanentes où est
recherché l'effet psychotrope de l'alcool. Des troubles de nature
névrotique, essentiellement la dépression et l'angoisse, sur
lesquelles, bien entendu, peuvent jouer les situations conflictuelles dont les
conflits familiaux, conjugaux, professionnels. Le déficit intellectuel
congénital ou acquis peut être une cause d'alcoolisation par
manque de discernement; entraînement, réduction des
facultés de contrôle. Ce déficit se manifeste le plus
souvent à l'âge adulte mais il se voit fréquemment
dès l'enfance, du fait des boissons alcooliques consommées par
les femmes enceintes ou par les enfants eux-mêmes dans certaines couches
de la population (9).
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Les facteurs d'environnement qui conditionneraient
particulièrement les gens à consommer des boissons alcooliques
sont extrêmement divers et d'une importance considérable tel que
la pression sociale du lobby du vin et des autres boissons alcooliques.
Plusieurs millions de gens vivent de la production et du commerce des diverses
boissons alcooliques. Un énorme secteur de l'agriculture, de
l'industrie, et du commerce est ainsi organisé pour faire consommer les
produits (9).
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