Conclusion partielle
Après analyse des différents points, il ressort que
le département de Dakoro présente un
climat de type sahélien semi-aride au sud et
sahélo-saharien au nord. L'économie de ce département
repose sur les activités agricoles, l'élevage, l'artisanat et le
commerce. La Moyenne vallée de la Tarka présente d'importantes
potentialités favorables à l'élevage et elle joue un
rôle stratégique pour les éleveurs en transhumance vers le
nord.
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CHAPITRE III : SYSTEMES DE MOBILITE PASTORALE ET LES
ENJEUX FONCIERS
Ce chapitre s'articule autour des différents
systèmes de mobilité pastorale qui est la porte d'entrée
de cette étude et les principaux enjeux fonciers autour de la Tarka
ainsi que les difficultés liées à cette
mobilité.
3.1 Principaux systèmes de mobilité
pastorale
Le système mobile à faible ancrage
foncier : il est mis en oeuvre par les pasteurs Mbororo et
Wodaabe des zones d'Eggo et de Bermo qui élèvent des troupeaux
avec une composition à dominante bovins. Pendant les années dites
normales avec une production fourragère suffisante, ils
s'éloignent très rarement de leurs sites d'attache (mares et
puits traditionnels), c'est le nomadisme. Par contre, en année de
déficit fourrager, ils se replient dans des sites stratégiques
souvent très éloignés de leur terroir d'attache (commune
Bermo) souvent jusqu'aux pays étrangers (Nigéria, Tchad et
Cameroun, etc.).
Ces éleveurs disposent d'un encrage foncier faible en
zone pastorale qui leur permet d'avoir des puits traditionnels ou le
contrôle des vallées. Les relations de réciprocité
sont développées dans ce système du fait de l'ouverture
dans l'accès aux ressources pastorales. Ils partagent d'excellentes
relations avec les pratiquants des autres systèmes.
Le système agropastoral avec un ancrage
foncier souvent fort est surtout pratiqué par des Peuls
Katchinawa (Afagaye, Puits de Bahago) et certains Haoussa de la bande sud du
département. Ils possèdent des troupeaux importants
généralement diversifiés composés de bovins, ovins,
caprins, camelins et asins. Ce système tend à évoluer vers
une certaine intégration agriculture élevage (stockage des
résidus de cultures et de la paille de brousse, culture attelée,
etc.). C'est le véritable système de transhumance d'hivernage,
avec toutefois une fixation au niveau des terroirs d'attache pendant la saison
sèche.
Le système d'agro éleveurs
: ce sont des éleveurs de divers groupes
socioprofessionnels en décapitalisation suite à des
sècheresses répétitives ou certains ménages qui se
lancent dans un élevage naisseur (Gadabédji, Dakoro). Ils
pratiquent plus une agriculture combinée soit au petit élevage
(caprins et ovins) et d'autres activités (petits commerce, exode,
salariat agricole, etc.).
Le système mixte à faible ancrage
foncier : mis en oeuvre par des pasteurs Oudawa (Farfaru de
Korahan, Bero Marafa, etc.) qui élèvent essentiellement les
bovins et les ovins. Leurs déplacements sont circonscrits entre les
sites de saison de pluies et ceux de saison sèche situés plus au
sud dans les vallées plus humides de Goulbi, de la basse vallée
de la Tarka et de
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Tchinkahi au Nord Nigeria. Certains mouvements prennent de
l'ampleur et de l'amplitude d'une véritable transhumance
transfrontalière.
Le système de grande mobilité des
bergers moutonniers : Ces éleveurs passent habituellement
la saison des pluies dans les espaces ouverts de la zone pastorale du
département de Dakoro ou le sud de la région d'Agadez. Compte
tenu de tarissement des mares temporaires à la fin de saison de pluie,
ces éleveurs descendent plus au sud dans leurs terroirs d'attache pour
la vaine pâture situés soit au sud de la région de Maradi
ou au Nigéria pour passer la saison sèche.
Sur leur parcours, ils valorisent le pâturage vert et
les mares. Ces moutonniers se déplacent sans famille ni bagage et sans
matériels d'exhaure ; ce qui leur permet de se déplacer à
un rythme rapide afin d'éviter, autant que possible, les
dégâts champêtres et d'accéder au pâturage
avant l'arrivée d'un grand nombre d'éleveurs. Ces peuls n'ont pas
d'encrage foncier. Mais ce système sollicite la présence du
marché sur les parcours d'où la multiplication des escales. En
cas de dégâts champêtres, ils quittent nuitamment la zone.
Ce système est basé uniquement sur les liens sociaux et de bon
voisinage.
Le système camelins : ce
système pratiqué par les Touareg (Gadabéji et Azagor) se
caractérise par un mouvement pendulaire. En effet, les éleveurs
disposent d'un terroir d'attache avec une maitrise foncière en zone
pastorale et se déplacent souvent sans famille. Ils pâturent en
saison de pluies non loin du terroir d'attache (Tiguitou Gadabedji), en saison
sèche certains de ces éleveurs partent en transhumance
jusqu'à Bassaré (Nigeria) pour profiter du pâturage
ligneux.
Le mouvement est amorcé après la récolte
à partir de la zone pastorale (Gadabeji, Azagor,...) vers le
Nigéria (généralement) où ils restent 4 à 5
mois. Ils ne reviennent sur leur terroir d'attache qu'en début
d'hivernage. Ces éleveurs choisissent des bons moments pour la
remonté et la descente leur permettant d'éviter les taxations
abusives liées aux dégâts champêtres.
Compte tenu de certaines contraintes climatiques, ce
système commence à prendre de l'ampleur. Il est axé
surtout sur un élevage camelin associé parfois aux petits
ruminants et au commerce d'animaux. Ces commerçants touareg natifs de
Gadabeji, qui résident à Maradi
achètent les animaux des éleveurs en
période de sécheresse ou de crise dans la zone pastorale moins
chers pour les élever avec des aliments bétail et les vendre
très chers après la saison de
pluies. Ces Touareg confient leurs propres troupeaux au berger
tout en faisant cette pratique. Cette dernière prend de plus en plus de
l'ampleur et demande beaucoup des moyens financiers.
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Les systèmes observés et rencontrés sur
le terrain sont entre autres le système mixte avec encrage foncier, le
système d'agro éleveur, le système agropastoral à
faible encrage foncier et le système camelin. Ces éleveurs ont
des points d'attache avec un encrage foncier fort ou faible et possèdent
diverses stratégies dans l'occupation de l'espace qui seront
détaillées très prochainement.
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