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Enjeux fonciers et stratégies d'acteurs autour de la moyenne vallée de la Tarka (Dakoro/Maradi).

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par Moustapha HIYA MAIDAWA
Université de Niamey - Master 2013
  

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2.4 Elevage

L'élevage, avec 646 443,25 UBT en 2011 (DDRA, 2012) dont 42% de bovins (figure 1), est la deuxième activité économique du département. Il est pratiqué sous trois formes : sédentaire, nomade et transhumant. L'élevage sédentaire est dominant dans la zone agricole et agro-pastorale. Il s'agit d'une forme d'intégration de l'activité agricole et de l'élevage. Quand à l'élevage nomade, il est pratiqué par les peulhs et les Touareg de la zone pastorale ; fondé sur la mobilité des hommes et des animaux pour l'exploitation des pâturages naturels et des points d'eau. L'élevage transhumant est le plus important dans le département de par les

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effectifs des troupeaux concernés. Il utilise l'ensemble de la zone pastorale et agricole à travers un mouvement pendulaire et cycliste.

300 000,00 250 000,00 200 000,00 150 000,00 100 000,00

50 000,00

0,00

 

EFFECTIF EN UBT

Figure 1: Répartition du cheptel en UBT par espèce

Source : DDRA, 2012

Cette figure fait ressortir que les bovins sont les plus dominants dans le département de

Dakoro avec 42% suivit des camelins et les caprins avec respectivement 33% et 12%. Les espèces les moins représentées sont les ovins avec 8%, les asins 5% et les équins avec 1%. Cela montre le rôle important que joue le département de Dakoro en matière d'élevage au Niger en général et dans la région de Maradi en particulier.

2.5 Activités non agricoles

Il s'agit du commerce et de l'artisanat. L'activité commerciale occupe une bonne partie de la

population. Ce qui fait la spécificité de Dakoro, c'est la part importante que tient la vente du bétail dans l'économie du département. Le secteur de l'artisanat regroupe une gamme d'activités. Il concerne tous les groupes ethniques, en particulier les Touareg spécialisés dans la bijouterie, le travail de cuir, la confection des nattes. Ces activités se font dans la plupart des cas dans le village artisanal de Dakoro. En effet, ces activités constituent une source de revenus pour les éleveurs victimes des crises pastorales.

2.6 Présentation de la vallée de la Tarka et son rôle stratégique

La vallée de Tarka (figure 2) est une zone à vocation pastorale qui traverse le département

d'Est en Ouest sur 115 km de longueur et environ 6 km largeur du Sud au Nord (Forum sur la Tarka, 2012).

A l'origine Tamasheq le nom de la vallée peut être considérée comme un des indicateurs de l'antériorité de la présence des Touaregs dans la vallée. Ainsi, selon le secrétaire permanent

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de la cofodep, le mot «Tarka » signifie « quelque chose de si abondant qu'elle finit par se décomposer ». Les premiers occupant ont, désigné par-là l'abondance des arbres et du pâturage qui caractérisait la vallée et ses pourtours à l'époque.

La Tarka est un écosystème qui subit les assauts répétés des agriculteurs attirés par la qualité de ses sols ferrugineux tropicaux et hydromorphes très favorables aux cultures. Les pasteurs convoitent également cette vallée à cause des ligneux fourragers très appétées : Acacia raddiana (Kandilli), Balanites aegyptiaca (Adoua), Acacia Senegal (Akwara), très dominante ; viennent ensuite Faidherbia albida (Gao), Acacia seyal, Bauhinia rufescens (Dirga) et Hyphaene thebaica (les doumiers). La profondeur des puits ne dépasse guère 50 mètres et cela permet l'épanouissement d'une flore importante. Les mares sont très pauvres en eau car elles sont temporaires.

Du fait de l'instabilité du climat et surtout des activités anthropiques, la vallée de la Tarka connaît une dégradation accélérée.

Dès 1937 on note la colonisation de cette vallée par les sédentaires ; avec l'installation des villages sédentaires et « zongos » (Matoya, Tambarawa Dargué, Roumbou...). A cette même date l'administration coloniale en place a émis le voeu de voir cette installation interdite afin de protéger le pâturage.

Sur le plan hydrologique la vallée de la Tarka est subdivisée en trois (3) parties :

V' la Haute vallée : dans le département de Tanout qui constitue la partie la plus vaste ;

V' La Moyenne Tarka ou la vallée centrale: qui s'étend de Dakoro jusqu'à Bouza

V' la Basse vallée : qui commence de Bouza à Madaoua jusqu'à la frontière du Nigéria.

La Moyenne Tarka au niveau du département de Dakoro constitue notre zone d'étude.

Autrefois, cette vallée regorgeait un important peuplement riche en biodiversité floristique et animale. Cela a suscité un afflux des agropasteurs depuis les années 1920 (date probable d'installation des premiers champs).

L'exploitation abusive conjuguée à l'avancée du front agricole, a occasionné la dégradation accélérée des ressources naturelles de cette vallée. Ce qui constitue une préoccupation tant pour les populations riveraines, que pour l'Etat et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF).

Sa position géographique et sa vaste zone pastorale font de Dakoro un carrefour des éleveurs venant du Nigeria, d'Agadez, de Tanout, de Zinder et du Sud Maradi en saison de pluies et en période de soudure.

Les éleveurs partent en transhumance, vers le Nord jusqu'à la région d'Agadez. A l'allée comme au retour, la vallée constituait une aire où les animaux pouvaient se reposer pendant

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deux à trois mois, voire beaucoup plus pour certains. Par son immensité et l'absence d'autorité indigène, la vallée de la Tarka fut une zone où il est facile de se soustraire aux charges administratives pendant la période coloniale. Les rares populations étaient les touaregs et les nomades peuls qui faisaient paître les troupeaux.

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Figure 2: Localisation du département de Dakoro et de la vallée de la Tarka Source : Centre régional AGRHYMET

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote