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Politiques agricoles et sécurité alimentaire au Togo (1977-2008).

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par Halourou MAMAN
Université de Lomé - Master en Histoire économique et sociale 0000
  

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3. La politique agricole intégrée face au défi de la sécurité alimentaire au Togo

Cette politique s'était traduite par l'adoption des politiques agricoles communes au niveau régional et sous régional, sans oublier les recommandations internationales en la matière.

3.1. La politique agricole de l'Union africaine (UA)

À la veille du troisième millénaire, l'insécurité alimentaire frappait la plupart les Etats africains, dont la cause principale était la défaillance des politiques agraires initiés dans différents pays. Afin de renverser la tendance du déclin du secteur agricole, sur le continent, les ministres africains en charge de l'agriculture ont adopté, à la XXIIèm Conférence régionale pour l'Afrique, le 8 février 2002 au Caire, une résolution sur les étapes clefs à considérer dans le domaine agricole dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

195 Gouvernement de la République du Togo, Appui à la mise en oeuvre du NEPAD-PDDAA, Programme national d'investissement à moyen terme (PNIMT), p. 11.

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(NEPAD)196. Pour mettre en oeuvre cette résolution, ils ont approuvé, le 9 juin 2002, le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA). La Déclaration sur l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique, ratifiée par l'Assemblée des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine réunis à Maputo (Mozambique) les 10 et 11 juillet 2003, a apporté un soutien politique fort au PDDAA. A cette occasion, les Chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés à adopter des politiques déterminées en faveur de l'agriculture et du développement rural et à y consacrer, dans les cinq années à venir, au moins 10% de leur budget. Le PDDAA définit un cadre général présentant les principaux axes d'intervention prioritaires pour restaurer la croissance agricole, le développement rural et la sécurité alimentaire en Afrique. Par essence, il a pour objectif de mettre en oeuvre les recommandations des conférences internationales récentes sur la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l'utilisation durable des ressources naturelles. Le programme repose sur cinq piliers, à savoir : extension des superficies bénéficiant d'une gestion durable des sols et de systèmes fiables de maîtrise de l'eau ;amélioration des infrastructures rurales et des capacités de commercialisation, pour un meilleur accès au marché ;augmentation de l'offre alimentaire et réduction de la faim ;recherche agricole, vulgarisation et adoption de technologies permettant une croissance durable de la production ; et Développement durable de l'élevage, des pêches et des forêts.

Le résultat attendu de ces initiatives était de faire augmenter les productions agricoles nationales de 6 %. Toutes ces mesures ne valent que par leur financement, et cela fut même le point phare de la PDDAA, adopté sur engagement à Maputo en 2003. Pour atteindre cet objectif, le Togo avait soumis à la FAO, en 2005 un projet de financement nommé Projet national d'investissement à moyen terme (PNIMT). Cinq années après (en 2008) Maputo (en 2003) et malgré l'appui de la FAO, le Togo ne réalisa pas l'objectif d'accorder 10 % de son budget au secteur agricole. En effet, pour atteindre cet objectif, l'Etat togolais estimait ce budget à 70 milliards de FCFA, ce qui le classait dans la fourchette des pays à revenus intermédiaires (10 % du PIB agricole)197. Or de 2003 à 2008 le budget agricole togolais bien qu'il soit en croissance n'atteignit même pas 23,33 milliards, c'est-à-dire le tiers des 70 milliards recommandés. En effet, le budget agricole était passé d'environ 8 milliards en 2004 à

196 Le NEPAD est né en juillet 2001 de la fusion du Plan Oméga et du Millenium African Plan, au cours de l'année 2000, et qui cherchaient à pallier le retard immense qu'avait pris l'Afrique en matière de développement sur la scène internationale. Il n'est pas une institution complètement autonome. C'est avant tout un projet, sous la tutelle de l'Union africaine. Son ultime but est de combler le fossé séparant l'Afrique du reste du monde.

197 République togolaise, revue diagnostique des dépenses publiques dans le secteur agricole, rapport final, p. ix.

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environ 21 milliards en 2008198, soit une croissance d'environ 162,5 % mais pas suffisant pour être dans les normes du PDDAA, alors que cinq pays de l'Afrique occidentale voisins du Togo avait réussi à réaliser cet objectif. Il s'agit du Burkina Faso, du Niger, de la Guinée, du Sénégal et du Mali199. En conséquence, la croissance attendue de 6 % ne fut pas au rendezvous. La tendance était plutôt à la baisse passant de 4,8 % en 1996 à 1,2 % en 2003200. Des mesures conjointes étaient aussi prises sur le plan sous-régional afin de bouter l'insécurité alimentaire hors des frontières.

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