CHAPITRE QUATRIEME
LA STRATEGIE NATIONALE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE AU
TOGO DE
1996 A 2008
La dernière décennie du XXèm
siècle a été pour le Togo une période trouble,
marquée par les crises sociopolitiques issues de l'avènement de
la démocratisation, et le départ de ses principaux bailleurs de
fonds. Le pays s'est alors vu dans l'obligation d'engager sous tutelle de ses
principaux partenaires économiques (la BM, et le FIDA notamment) des
réformes structurelles de toute son économie. Réformes qui
n'épargnèrent donc pas le secteur de la production agricole, qui
pourtant constituait une cheville ouvrière de l'économie puisque
faisant vivre plus des 2/3 de la population et occupant plus de 60 % des actifs
de celle-ci. Au même moment le défi de la sécurité
alimentaire restait une entière préoccupation du pays qui
n'hésita pas à pendre de nombreuses initiatives aussi bien
nationales que régionales en la matière, car le problème
de la sécurité alimentaire à l'heure de la mondialisation
restait un fléau transfrontalier. Par rapport à cette donne, il
se pose alors la question de savoir, quelle a été la
stratégie du Togo pour contrer l'insécurité alimentaire de
1996 à 2008 ? Pour répondre à cette question, nous
analyserons d'abord l'effet du désengagement de l'Etat dans le secteur
productif et de la libéralisation économique et leurs effets sur
la production agricole ; ensuite, la politique intégrée de l'Etat
en matière de lutte contre l'insécurité alimentaire, de
même que les projets initiés en la matière ; et enfin
l'état de la sécurité alimentaire au Togo à
l'horizon 2008.
1. Le PNASA et la restructuration du ministère
en charge de l'agriculture
Après une période d'absence de financement
extérieur, qui avait vu souffrir l'agriculture togolaise, le Fond
international de développement agricole (FIDA) et la Banque mondiale
(BM) dans la logique de désengagement et de libéralisation
économique, avaient financé un Projet national d'appui aux
services agricoles (PNASA) qui créa le Ministère de
l'agriculture, de l'élevage et de la pêche (MAEP) dont le
mécanisme d'intervention tourne autour de trois principaux organes. Il
s'agit du Secrétariat général (SG),174 de
l'Institut du conseil et d'appui technique (ICAT)175 et de
l'Institut togolais de recherche agronomique (ITRA)176.
174 Décret n°97-108/PR du 23 juillet 1997.
175 Ibid.
176 Ibid.
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1.1. Le Secrétariat général et le
rôle régalien de l'Etat
Le Secrétariat Général est l'organe
d'animation, de coordination et de supervision des programmes des services
centraux et des établissements sous tutelle technique dudit
Ministère. Il coordonne les activités de 6 directions centrales
subdivisées en 22 divisions et de 5 directions régionales que
sont les Directions régionales de l'agriculture, de l'élevage et
de la pêche (DRAEP). Les 6 directions centrales sont les suivantes:
Direction de l'agriculture (DA), Direction de la planification et des
ressources humaines (DPRH), Direction de l'aménagement et de
l'équipement rural (DAER), Direction des statistiques, de l'informatique
et de la documentation (DSID), Direction de l'élevage et de la
pêche (DEP) et Direction de l'administration et des finances (DAF). Au
Secrétariat général sont rattachés des organismes
tels que la Société togolaise de coton (SOTOCO), l'Office
national des abattoirs frigorifiques (ONAF) et l'Observatoire de
sécurité alimentaire (OSAT).
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