2.2. Le PSTP139comme moyen de mise en application de la
réforme agrofoncière ou d'employabilité des jeunes
La réforme agrofoncière du Togo instituée
en 1974140 et dont le but visait la
libéralisation des terres au profit de quiconque voudrait la mettre en
valeur, permet à l'Etat de disposer d'un
137 DESA : Direction des statistiques
agricole est devenu depuis 1997 DSID : Direction des statistiques de
l'informatique et de la documentation.
138 Engagée depuis les années
1980, c'est tout récemment que SOTOCO fut privatisé et
transformée en NSTC (Nouvelle société cotonnière du
Togo).
139 Programme spécial de travaux publics
à haute intensité de main-d'oeuvre
76
domaine foncier national pour le développement du pays.
En effet, des études ont révélé que les terres
incultes ou faiblement occupées étaient estimées à
1 600 000 ha141, et qu'il y a encore de la place
pour d'importants projets de colonisation agricoles et d'installation des
jeunes agricoles. Mais dans un contexte d'austérité
budgétaire, il saisit alors l'occasion du PSTP/ jeunes financé
par le Bureau international du travail (BIT), pour procéder à la
colonisation des terres incultes ou faiblement occupées sur toute
l'étendue du territoire. Ce programme utilisait les potentialités
locales en main-d'oeuvre pour faire exécuter manuellement de
préférence aux engins mécaniques à chaque fois que
cela s'avère possible dans les conditions de rendement, prix et
délai acceptables, des infrastructures d'emplois à moyen et long
terme. Concrètement, dans une zone où peuvent être
installés des jeunes, le projet fait réaliser des travaux
d'infrastructures (pistes, hydraulique, constructions) ou d'aménagement
de terrain (défrichement, essouchage, boisement) par les jeunes
inemployés ou sous-employés des environs (en créent ainsi
les emplois temporaires) afin d'installer des jeunes volontaires à des
postes de production agricole (emploi de moyenne ou longue durée).Ce
projet devait permettre, de contrôler l'exode des jeunes,
d'améliorer sensiblement les conditions de vie en milieu rural, et de
provoquer une redistribution monétaire parmi les moins favorisés
ou alors de créer des emplois induits (fabrication des outils agraires
ou pour les travaux, entretien, commercialisation). Ainsi, en 1986, le projet
avait déjà installé 68 jeunes, consolidé 126
autres, et aidé plus de 100 jeunes femmes à accroître leur
possibilité de production, de transformation et de
commercialisation142.
Il est tout à fait clair que l'Etat a voulu utiliser ce
projet pour mettre les jeunes désoeuvrés au travail, et pour
rendre effectif l'ordonnance n ° 12 du 16 février 1974 promulguant
la réforme agrofoncière restée jusque-là à
l'étape de texte. Mais malheureusement, à la fin du projet en
1989-1990, consécutive à l'arrêt de financements, l'Etat
n'avait pas pris le relais, et les jeunes ruraux installés de même
que ceux en cours de formation pour l'installation sont laissés à
eux-mêmes.
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