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Politiques agricoles et sécurité alimentaire au Togo (1977-2008).

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par Halourou MAMAN
Université de Lomé - Master en Histoire économique et sociale 0000
  

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2.3. La traction animale comme moyen de mécanisation agricole

Pour les autorités du pays, la mécanisation agricole devait se réduire à la traction animale, après l'échec de la tentative de motorisation agricole lancée dans le cadre de la révolution

140 Par l'ordonnance n° 12 du 16 février 1974, le Togo promulguait la réforme agrofoncière.

141 Direction générale du plan, 1990, Installation des jeunes agriculteurs, évaluation et actions futures, pp. 9-10.

142 Direction générale du plan, 1990, Installation des jeunes agriculteurs, évaluation et actions futures, pp. 1011.

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verte143. En effet, la volonté des autorités togolaises de transformer l'agriculture traditionnelle en une agriculture modernisée utilisant les machines rencontra une forte résistance des paysans 144(par exemple, l'essouchage de parcelle par le bulldozer coûtait entre 60 et 80 000 FCFA145, ce montant paraît insupportable pour le petit paysan togolais) aggravée par une mauvaise gestion des matériels acquis pour la cause. La situation étant aggravée par les faillites répétées des structures en charge de la gestion de ces matériels modernes, en l'occurrence la société de GEMAG146, qui avait réduit à néant tout le matériel agricole du passif dont elle hérita. En 1988 lors de sa liquidation, il n'existait que trois machines de génie rural, dont une presse hydraulique, une tronçonneuse, et une grue PPM 3609147.Cette situation avait amené l'Etat togolais à donner la priorité à l'attelage dans le cadre de la NSDR, qui avait alors reçu une attention particulière et méritée, en recevant de multiples projets pourvus d'un volet traction animale estimé à une trentaine sur toute l'entendu du territoire148.De nombreuses initiatives ont été menées pour vulgariser cette technique moderne intermédiaire, notamment la publication d'un bulletin technique du PROPTA dénommé « Force animale » qui sensibilisait médiatiquement les populations sur les bonnes pratiques de l'utilisation des animaux de trait. Des concours de la culture attelée étaient souvent organisés dans plusieurs localités du pays. En juillet 1987, l'Association française des volontaires de progrès (AFDP), avait organisé un concours de culture attelée à l'endroit de 7 groupements des préfectures du Zio et de l'Avé, dont le meilleur prix revenait au groupement de Todomé de Tsévié avec une enveloppe de 50 000 FCFA sur carnet de la CNCA149. Ces initiatives entreprises ça et là ont permis d'accroître le nombre d'attelage dans le pays, mais pas à un niveau souhaitable, car en 1985-1986, on ne dénombra que 4 195 paires de boeufs de trait, dont 3 214 dans la seule Région des Savanes, 637 dans la Kara, 257 dans la Région Centrale, 55 dans les Plateaux et 32 seulement dans la Maritime150. Plusieurs causes expliquent cette situation. Entre autres, le coût très élevé d'une paire de boeufs, estimé à 325 000 FCFA, ce qui paraît péniblement

143 Nous en avons fait cas largement dans le chapitre précédent.

144 L'une des raisons de ce échec en était l'inadaptation des terres aux bulldozers et tracteurs mis à la disposition des paysans.

145Ministère du développement rural, 1986, Séminaire-atelier sur la NSDR, document 6, moyens techniques de production, p.20.

146 Gestion des matériels agricoles.

147 Fiduciaire conseil de l'Afrique de l'Ouest (FICAO), faillite GEMAG, assemblée des créanciers, du 7 juin 1991, annexe 5.

148 Ministère du développement rural, 1986, Séminaire-atelier sur la NSDR, document 6, moyens techniques de production, p.18.

149 Force animale, n ° 2, Octobre 1987, p. 10.

150 Ministère du développement rural, 1986, Séminaire-atelier sur la NSDR, document 6, moyens techniques de production, p.19.

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supportable pour un paysan togolais, sans le recours à un crédit, lequel n'est octroyé qu'à un agriculteur intégré à un groupement, chose jusque-là méconnu par la plus part des ruraux du pays. Aussi, la formation des encadreurs qui devaient assister les paysans n'incluait souvent pas le volet attelage comme le reconnaissent certains documents officiels : «...Aujourd'hui, nombreux sont encore les encadreurs qui n'ont aucune notion de la technique de la traction animale »151.L'une des raisons expliquant la décroissance du nombre d'attelage au fur et à mesure qu'on va au sud, est la diminution de l'effet du pastoralisme du nord vers le sud. L'élevage (surtout de bovins) prospère dans le nord plus que dans le sud. De plus, les sols sont plus légers au nord qu'au sud. Mais pour mieux réussir cette traction animale, il fallait d'abord, entretenir un bon matériel animal.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus