2. Cadre technique de la NSDR
Les initiatives prises sur le plan technique dans le cadre de
la NSDR marquées par un contexte de déséquilibre financier
de l'Etat pouvaient se résumer en quatre principaux volets : Les
intrants, l'accès à la terre et l'installation des jeunes, la
mécanisation par l'attelage et l'amélioration du matériel
animal.
2.1. Les intrants agricoles face à la subvention
dégressive de l'Etat
L'engrais est le plus souvent évoqué en premier
lieu lorsqu'on parle des intrants. Au Togo, les mesures d'approvisionnement en
engrais menée dans la NSDR alla plutôt à l'encontre de
l'objectif de ladite politique. En effet, le gouvernement opta pour la
subvention dégressive 135(Maman 2011 : 107).Cette politique
commença timidement par la réduction du taux de subvention qui
était passé de 50 % dans les années 1970 à
seulement 28 % à partir de 1987 pour s'annuler en 1989.136 La
conséquence de cette politique a été immédiate.
Elle a porté un grand coup aux producteurs qui étaient
habitués à l'utilisation d'engrais. Aussi les importations des
engrais ont-elles aussi baissé comme le montre le tableau 4.
135 Depuis 1970, avec l'institution de l'engrais FAO, l'Etat a
toujours subventionné l'engrais à près de 50%. Mais avec
le déséquilibre économique des années 1985, il
s'est vu contraint de supprimer ses fonds qu'il allouait au secteur engrais
à partir de 1889. (MDR, 1990 : 26).
136(MDR, 1990 : 26).
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Tableau n° 4: évolution en tonne des
importations d'engrais au Togo de 1989 à 1991
Années
Produits
|
1989
|
1990
|
1991
|
Urée 46 %
|
9 400
|
7 450
|
5 000
|
NPK 15-15-15
|
7 000
|
8 225
|
3 249
|
NPKSB 12-22-12-5-1
|
16 500
|
18 000
|
6 500
|
Source :
DESA137, 1993, Recueil des données
socio-économiques sur le secteur rural (1990-1991), p. 20.
Au vu de ce tableau, la politique de subvention de l'Etat fit
baisser l'importation d'engrais, en premier lieu l'engrais vivrier nommé
Urée 46 %, qui est l'élément essentiel pour la croissance
des spéculations vivrières telles que le maïs et le sorgho.
Son importation chuta de 9 400 tonnes en 1989 à 7 450 tonnes en 1990
puis à 5 000 tonnes en 1991, soit un taux de décroissance de
46,80 %. Une telle situation réduit considérablement le nombre de
cultivateurs utilisateurs d'engrais ; ce qui agit inévitablement sur les
surfaces engraissées. Ainsi, à la fin de la récolte le
grenier du paysan ne pouvait plus lui permettre de garantir sa
sécurité alimentaire, alors que les activités
génératrices de revenus en milieu rural sont rares. L'Etat mit en
place pour pallier ce fléau, une politique d'encouragement de
l'utilisation des engrais organiques (fumier, compost...) qui ne donna pas
satisfaction. Quant aux autres intrants constitués essentiellement de
produit phytosanitaires chimiques tels que les pesticides, ils sont en grande
partie consommés par les cotonculteurs et les café-cacaoculteurs,
au grand dam des producteurs des produits vivriers. La politique de l'Etat dans
ce domaine consista à la libéralisation de leur exportation et de
leur distribution. Mais il est clair que cette politique rencontra la forte
résistance de SOTOCO qui était devenue presque«
imprivatisable »138.
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