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Politiques agricoles et sécurité alimentaire au Togo (1977-2008).

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par Halourou MAMAN
Université de Lomé - Master en Histoire économique et sociale 0000
  

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2. la promotion d'une industrie agro-alimentaire basée sur la transformation des produits agricoles locaux

Cette politique répond au souci de créer dans le pays une industrie d'import-substitution, à même d'une part de mettre sur le marché à des conditions satisfaisantes pour les consommateurs, des biens alimentaires de première nécessité, de l'autre, d'oeuvrer dans le sens d'un développement autocentré. Deux principales sociétés de transformation ont été mises à contribution. Il s'agit de l'Office national de promotion, et de développement des cultures fruitières (TOGOFRUIT) et la Société nationale de développement des palmeraies et des huileries(SONAPH). En fait, ces deux sociétés ont été créées bien avant le lancement de la politique de la révolution verte. Il s'est donc agi d'une réorientation de leurs objectifs vers l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire.

94 Rapport annuel, DGDR, 1983, p. 149.

95 Ibid.

96 Y. Nagnango., ingénieur agricole, et Directeur exécutif de la Centrale des producteurs de céréales (CPC) du Togo, entretien du 28 mai 2014 à 12 h03, dans son bureau à Tsévié.

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2.1. TOGOFRUIT

L'Office national de promotion et de développement des cultures fruitières (TOGOFRUIT)97 créé en 1971, avait des objectifs qui épousaient les attentes de la politique de la révolution verte lancée vers la fin de la décennie 70. En effet, elle devait s'occuper dans un premier temps, de tout programme de recherche et d'adaptation du matériel végétal en vue de la vulgarisation, et de la conduite de toutes opérations arboricoles fruitières au Togo ; et dans un second temps, promouvoir la transformation, la conservation et la commercialisation des fruits issus de la production locale. Pour ce faire, elle créa divers postes (Kpalimé, Notsè, Sotouboua, Kara, ...) équipés de structures techniques de bases afin de créer et d'entretenir des pépinières. Lors du troisième quinquennat par exemple, la société avait pour objectif de faire la mise en place de 10 015 hectares de vergers répartis dans les cinq régions économiques du pays dont 380 ha pour la région maritime, 4 260 ha pour celle des plateaux, 2 185 ha dans la région centrale, 1 500 ha dans celle de la Kara et 1 690 ha pour celle des savanes98. Les essences fruitières qui devaient être développées sont les agrumes pour 1 445 ha, les ananas pour 1 715 ha, les avocatiers pour 810 ha, les anacardiers pour 3 000 ha, les bananiers pour 1 120 ha, les manguiers pour 1 650 ha, et d'autres divers fruits estimés à 275 ha99. Cependant, force est de constater qu'à la fin de ce quinquennat, l'objectif fixé plus haut n'a pas été atteint en matière de production, car le patrimoine de TOGOFRUIT en 1980 atteignait à peine les 4 089 ha, alors que les objectifs fixés étaient de 10 015 ha100.Le manque de suivi dans la réalisation de cette politique fruitière fut l'une des principales causes de ce fiasco. Exemple de l'institution de la journée de l'arbre en marge de cette politique, qui se résume à la livraison des plans, et leur mise en terre chaque 1er juin, sans aucun suivi (Agbévé, 2011 : 84).Mais la conservation des fruits fut de loin la plus grande difficulté de cette société fruitière, comme le relate un enquêté : « Cette politique s'est limitée seulement à la production. Le grand problème fut celui de la conservation de ses fruits ; il n'y avait aucun système de leur conservation. TOGOFRUIT se contentait de vendre les fruits aux bonnes femmes, quelques fois au Bénin voisin... la production était de la sorte qu'elle n'attirait aucun investisseur» (B. Akondo101).En définitif, la politique agro-industrielle sur la

97 TOGOFRUIT fut créée en Novembre 1971par décret n°213/71.

98 Ministère du plan et des mines, plan de développement socio-économique 1976-1980, p. 231.

99 Ibid.

100 Ministère du plan et des mines, plan de développement socio-économique 1981-1985, p. 88.

101 B. Akondo, ingénieur agricole, ancien Chef régional de la protection des végétaux à Kara, entretien du 24 mai 2014 à17h 05, à son domicile à Agoé.

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base de la production locale, ne bénéficia pas d'une bonne mise en application. Des projets évoqués ne furent donc pas réalisés, ceci n'est pas sans conséquence sur les résultats globaux de la révolution verte. Un autre volet de l'agro-industrie concernait les palmiers à huiles.

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