4.2 - LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LES CAUSES DE
RISQUE
Elles concernent l'utilisation de semences à cycle
court et des techniques de restauration des sols, des techniques de
conservation de l'eau et des sols (DRS/CES).
4.2.1.- La diversification des variétés
cultivées
Pour répondre au contexte climatique actuel, les
populations préfèrent diversifier les variétés de
culture. De nos jours, elles utilisent de plus en plus les
variétés hâtives. Et selon les doyens du village, c'est
après les sècheresses des années 1983-1984 qu'ils ont
véritablement fait la connaissance des nouvelles variétés.
Par conséquent, certaines variétés héritées,
qui pour l'essentiel ont un cycle long sont en train d'être
abandonnées. C'est le cas du mil dont l'ancienne variété
avait un cycle de près de 4 mois ; elle est remplacée aujourd'hui
par une variété hâtive qui dure environ 3 mois. Quant au
niébé, son cycle est passé de 3 mois à 2 mois
environ. Cela fait que les paysans font souvent une double culture donc une
double récolte durant la saison. Ces dernières décennies,
on cultive à Belgou deux types de niébé : le
niébé fourrager pour les animaux et le niébé grain
pour l'alimentation humaine.
Selon la cellule « production végétale
» de l'INERA, la durée maximale du cycle des semences
améliorées cultivées au Sahel, du semis à la
maturité, n'excède pas trois mois. Ainsi, pour le sorgho, la
variété IRAT 204 a une durée de maturité de 75
à 80 jours ; pour le petit mil, les variétés IKMV 8201 et
la SOSAT ont un cycle de 90 jours, contre moins de trois mois pour la
variété GD. A cela s'ajoutent les variétés de
niébé KVx 61-1 dont le cycle dure également moins de 90
jours.
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4.2.2 - La pratique des nouvelles techniques agricoles
Les agriculteurs pratiquent certaines techniques agricoles
pour accroître les productions. Parmi les techniques existantes, les
semis en ligne, le respect de l'espacement entre les sillons et le
démariage des plants sont, selon le responsable de l'agriculture de
Belgou, des pratiques qui contribuent de façon significative à
l'accroissement des productions. En effet, si tout ce paquet est
appliqué, on a une bonne aération des champs; ce qui favorise un
développement harmonieux des céréales.
Depuis quelques années, le conseiller agricole tente de
convaincre les paysans d'adopter ces techniques. On a constaté dans
certains champs la mise en oeuvre de ces pratiques.
4.2.3 - Les techniques DRS / CES traditionnelles
Les techniques traditionnelles se composent de
dépôts de branches et de troncs d'arbres, du paillage, du
comblement et de déviation des ravines, et de la jachère.
4.2.3.1 - Les dépôts de branches et de
troncs d'arbres
Les paysans prélèvent ces objets sur des arbres
morts et les déposent perpendiculairement au sens de l'écoulement
des eaux dans les champs. Cette pratique vise à ralentir le
ruissellement des eaux, donc à atténuer l'érosion. De
même, elle participe à l'augmentation de l'infiltration ; elle est
pratiquée par environ 75% des agriculteurs. Mais cette technique
rencontre de nos jours des difficultés liées à la
raréfaction du bois mort.
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