Source : cliché de l'auteur, Août 2007 4.1.11
- L'utilisation de certains ligneux
Souvent, face aux pénuries alimentaires, les
Rimaybé exploitent certains ligneux. Ils utilisent les grains,
l'écorce ou les feuilles. Des ligneux exploités, Panicum
laetum (fonio sauvage) est la plante la plus recherchée car ses
grains sont utilisés au même titre que les céréales.
Il permet la préparation de tô « gniri », de la bouillie
« bita » et du couscous « latchiri ».
Pour ce qui concerne les grands ligneux, ce sont les fruits et
les feuilles qui sont importants. Cependant, un doyen du village a
signifié l'existence autrefois d'une pratique très importante
liée à l'utilisation des grands ligneux. Cette pratique
consistait à utiliser la décoction fermentée d'une plante
comme conservateur. La décoction s'obtient à partir de la
préparation de quelques branches d'un arbre nommé « sinsin
n'wonyi ». Elle était utilisée pour la préparation de
beignets de mil qui étaient conservés pendant une longue
période (plus de trois mois). Les beignets étaient
généralement faits juste après les récoltes et
étaient consommés en milieu de saison sèche. La
consommation des beignets nécessitait leur hydratation. A la question de
savoir pourquoi cette stratégie qui permettait d'atténuer la faim
en saison sèche a été abandonnée, le doyen a fait
savoir que c'est un travail très compliqué qui demandait beaucoup
de temps et d'effort physique.
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4.1.12 - Le regroupement des populations autour des points
d'eau
Pour faire face aux difficultés d'approvisionnement en eau
pendant la saison sèche, les populations bellas et gaobés du
quartier tchadi viennent s'installer autour du village centre, dans le but de
profiter des forages qui s'y trouvent et des puisards qu'ils creusent dans le
lit du cours d'eau. En saison sèche, les pénuries d'eau sont
souvent source de querelles. Les mésententes sont le plus souvent le
fait des femmes. Elles sont liées au non-respect de l'ordre
d'arrivée sur les points d'eau, chaque femme voulant se servir la
première
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