4.1.8 - La capitalisation en bétail
Les populations capitalisent en bétail ce qui
correspond à une forme d'épargne qui comporte moins de risque
qu'un stock de céréales. Cette capitalisation concerne plus les
petits ruminants comme en témoigne leur nombre élevé
(environ 72% de l'effectif du cheptel du village). Cependant dans les familles
Le cheptel se compose de différentes espèces et races. En outre,
l'accent est mis sur les espèces les plus résistantes afin de
mettre le patrimoine à l'abri des épizooties. Cette
diversité du cheptel s'explique aussi par le fait qu'à Belgou les
populations vendent généralement les animaux pour résoudre
les problèmes circonstanciels. Les animaux sont alors vendus en tenant
compte de la taille du problème à résoudre. Par exemple,
pour la scolarisation des enfants, l'accent sera mis sur la vente des petits
ruminants; pour l'achat d'une moto ou la célébration d'un mariage
la vente concernera les gros ruminants tels les bovins.
4.1.9 - Le refus d'utiliser les engrais chimiques
Les enquêtes réalisées ont
révélé que les agriculteurs de Belgou connaissent
l'importance et l'utilité du recours aux engrais chimiques. Cependant,
ils refusent de les utiliser dans leur
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champ. Pour eux, la pluviométrie étant variable
et très souvent déficitaire, l'utilisation des engrais chimiques
pourrait brûler les plantes en cas d'insuffisance pluviométrique.
Ils refusent l'utilisation de tout engrais chimique pour se mettre à
l'abri d'éventuels désagréments. Ils utilisent
plutôt la fumure organique.
4.1.10 - L'utilisation de la fumure organique
Pour accroître leur production, les agriculteurs de
Belgou fertilisent leur champ à base de fumure organique produite sur
place. Les paysans ont bénéficié grâce à
l'appui du PSB/DANIDA en 1997 et du PLCE en 2007 de formations pour la
construction des fosses fumières (cf photo7). Dans ces fosses sont
déversés les résidus agricoles, les déjections des
animaux et les déchets ménagers biodégradables. Les fosses
sont régulièrement arrosées et l'ensemble des
déchets se transforme en fumure organique. Le fertilisant ainsi obtenu
est répandu dans les champs quelques jours avant le début de
l'hivernage.
Photo 7 : Une fosse fumière
Source : cliché de l'auteur, Août 2007
En plus de la fumure obtenue à partir des fosses
fumières, les paysans fertilisent les champs grâce à la
vaine pâture. En effet, après les récoltes, les animaux qui
paissent librement les résidus des cultures dans les champs y
déposent leurs déjections (Photo 8) ; ce qui contribue
à
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la fertilisation du sol. A ces deux possibilités
d'obtention de fumière s'ajoute le fait que les paysans transportent
souvent les déjections d'animaux des parcs vers les champs.
Photo 8 : Epandage de bouses dans un champ
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