4.2.3.2 - La pratique du paillage
Le paillage à Belgou consiste à recouvrir les
sols épuisés de tiges de mil ainsi que de brindilles
d'épineux. Sous l'effet conjugué de la chaleur, de
l'humidité et des termites, les branches et les tiges se transforment en
humus qui contribuent à l'enrichissement des sols. En plus de ce
rôle, les dépôts permettent de lutter contre la
déflation éolienne et participent au ralentissement de la vitesse
de ruissellement des eaux. Cette pratique est sur le point d'être
abandonnée à cause de l'insuffisance des pailles qui servent dans
un premier temps à l'alimentation du bétail. Quant aux branches
mortes, elles sont devenues très rares. Ainsi elle n'a été
constatée que dans cinq parcelles de culture.
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4.2.3.3 - Le détournement et le comblement des
ravines
Tous les paysans luttent contre les ravines soit en les
comblant soit en modifiant l'itinéraire de leur écoulement. En
effet, pour permettre le comblement des ravines, les populations y
déposent du bois qui bloque le sable décapé depuis
l'amont. Le sable remplit de façon progressive le lit de la ravine
grâce à l'effet de l'érosion hydrique. Le complément
permet donc d'éviter l'agrandissement de la ravine. D'autres paysans
modifient le cours des ravines en les transformant en vue d'amener l'eau dans
les champs. Pour pallier le manque de bois, les paysans déposent
quelquefois des sacs remplis de terre au fond des ravines.
4.2.3.4 - La pratique de la jachère
Même si elle est en train de disparaître dans le
village en raison du manque de terre, c'est une des vieilles pratiques de
récupération de terres dégradées. Pour les paysans,
elle consiste à laisser reposer pendant un certain nombre
d'années une terre appauvrie par une longue exploitation. Selon un doyen
du village, la jachère était l'une des techniques phares de
récupération de terre. Mais aujourd'hui, avec l'augmentation de
la pression démographique, le manque de terres ne permet plus la
pratique efficace de la jachère. De ce fait, pour tout le village, on a
identifié deux jachères qui représentent moins de 1% du
terroir.
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