Introduction générale
Le secteur de l'élevage est l'un des principaux axes de
la politique agricole marocaine. Le secteur de l'élevage contribue pour
25 à 30% au PIBA. Il emploie 20 % de la population active dans le monde
rural et constitue une source de liquidité permanente facilement
mobilisable pour la plupart des agriculteurs. La valeur ajoutée des
productions animales est estimée à 10 milliards de DH par an,
soit 33% de la valeur ajoutée agricole (ADA, 2011).
Le secteur laitier génère un chiffre d'affaire
de 8 milliards de DH/an et participe à la formation de revenu de
près de 300000 producteurs permanents et 100000 producteurs saisonniers
assurant un revenu d'appoint stable. Il génère par ailleurs
461000 emplois permanents dont 13000 au niveau de l'industrie laitière
(environ 10% des entreprises agricoles). Le cheptel laitier est
constitué de 1,58 millions de vaches reproductrices et le nombre de
centres de collecte de lait dépasse un millier (DS, 2011). Le secteur
contribue également à l'approvisionnement de la population en
protéines alimentaires, et fournit environ
100g/j par habitant de produits laitiers (60% des
protéines d'origine animale), ce qui correspond à la
moitié des besoins nutritionnels (ADA, 2011).
Dans ce contexte, la production laitière fait l'objet
d'une intervention étatique massive visant l'extension de cette
activité et la mise à niveau des unités de production
existantes.
En effet, la production laitière nationale est
menacée par les conditions climatiques telles que la sécheresse
et les précipitations irrégulières notamment dans les
zones Bour dont le mode d'irrigation dépend principalement des pluies.
D'ailleurs, ces zones-là occupent une part de
90% de la SAU nationale (DFA, 2010) bien qu'elles ne sont pas
totalement exploitées à cause des contraintes liées
à l'investissement agricole.
La production laitière au niveau des exploitations
agricoles joue un rôle déterminant en ce qui concerne le
fonctionnement de la filière dans son ensemble. Par conséquent,
l'analyse économique de ces exploitations devient nécessaire pour
mieux apprécier la contribution de la production laitière aux
indicateurs de performance, notamment dans les régions relevant de
l'agriculture pluviale, comme c'est le cas de la zone d'action du DPA de
Meknès.
C'est dans ce cadre que s'inscrit notre projet de fin
d'étude, dont les objectifs spécifiques sont :
· La viabilité du secteur de l'élevage bovin
laitier dans les zones d'étude, vis-à-vis de la production
avantagée dans les zones irriguées.
· La rentabilité de l'élevage laitier (aussi
bien le lait que le gain de poids) tout en étudiant la marge
bénéficiaire en relation avec le taux de couverture des charges
variables.
· Qu'ils sont les obstacles qui freinent ou ralentissent les
progrès et les identifier pour qu'ils puissent être
éliminés par des mesures pragmatiques et des interventions
ciblées ?
Afin de répondre à ces interrogations, le
présent travail vise à présenter les indicateurs majeurs
caractérisant l'élevage laitier dans la zone d'étude,
ainsi de connaitre le bénéfice provenant de la production
laitière des éleveurs de la région.
Pour répondre aux objectifs du PFE, le présent
document est structuré en quatre chapitres.
CHAPITRE I. APERÇU SUR LA FILIERE LAITIERE AU MAROC
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1.1 Organisation de la filière lait au Maroc
La filière laitière au Maroc comporte quatre
maillons distincts groupant divers opérateurs de l'amont à
l'aval.
· Les producteurs livrent le lait principalement aux
centres de collecte privés ou collectifs des coopératives de
collecte, voire directement aux industries lorsqu'il s'agit de grands
producteurs.
· Les organismes de collecte du lait qui assurent le lien
entre les exploitations agricoles et les industriels.
· Les unités de transformation du lait cru
(unités industrielles et coopératives) et,
· Les consommateurs approvisionnés par des
unités de distribution (épiceries, grandes surfaces,
supérettes...).
Une partie du lait transite par le secteur informel. Le lait
est collecté par des collecteurs ou colporteurs approvisionnant les
cafés, laiteries traditionnelles ou directement les consommateurs. Les
laiteries traditionnelles jouent un rôle sans doute important dans la
consommation en produits laitiers dans certains centres urbains proches de
zones de production en raison de la croissance de la restauration hors domicile
et du nombre de laiteries traditionnelles.
Les principales organisations professionnelles opérant
dans la filière lait sont comme suit :
ü En amont: Fédération nationale des
éleveurs producteurs laitiers (FENEPROL), groupant les producteurs
laitiers à l'échelle nationale.
ü En aval: Fédération nationale de l'industrie
laitière (FNIL), groupant les industriels laitiers privés et les
coopératives.
Ces deux fédérations sont organisés en
Interprofession dénommée Fédération
Interprofessionnelle Marocaine du lait (FIMALAIT). FIMALAIT a été
le 16 Avril 2008 en marge du salon international de l'agriculture de
Meknès (SIAM). Organiser et professionnaliser, est la mission que se
donne FIMALAIT afin de développer la filière lait et de tripler
la production nationale à l'horizon 2020.
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