1.1.3 L'investissement et la demande anticipée :
Formulation de l'accélérateur simple.
Cette théorie stipule que plus l'output s'accroitra,
plus le capital nécessaire pour le fabriquer est important, et donc plus
il est susceptible d'investir. L'idée sous-jacente de cette
théorie s'inscrit dans le principe d'accélération.
Albert Aftalion18 écrivait
déjà en 1913 sur le phénomène : « Il suffit
d'insensibles oscillations à la base de la pyramide économique
pour déterminer de terribles ébranlements, des
écroulements retentissants parmi les constructions qui sont au sommet
». Le principe d'accélération permet de saisir la
détermination de l'investissement induit.
Trois conditions, au moins, doivent être
vérifiées pour qu'une variation de la demande se traduise par un
accroissement des capacités de production :
-Il faut qu'il n'y ait pas de capitaux oisifs,
c'est-à-dire les capacités de production sont pleinement
utilisées.
-On fait l'hypothèse que la production s'ajuste
immédiatement à la demande de sorte que la production substitue
la demande dans la fonction d'investissement.
-On suppose une fonction de production à coefficients
fixes et des rendements d'échelle constants.
En admettant que la production s'adapte momentanément
à la demande anticipée, l'accélérateur simple
suppose que l'investissement d'une période est proportionnel à la
variation de la production de la même période, d'où :
Kt= U Yt ? Inet =
U(?Yt)=U(Yt-Yt-1)
18Aftalion(1913;cf.Bernier,2001)
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Où á est le coefficient
d'accélération, égal au coefficient de capital ( /
)19, Etant donné Yt-1 est
une constante, il s'ensuit que l'investissement net est une
fonction croissante du niveau de production :
Inet = f(Y) avec > 0.
L'investissement nouveau nécessaire pour supporter
l'accroissement de la demande correspondante est appelé investissement
induit. L'investissement brut sera donc égal l'investissement induit
plus l'investissement de remplacement.
L'accélérateur est fonctionnel au cas où la
demande est croissante. Si la demande baisse, il y aura de capitaux oisifs,
l'investissement sera nul. Si il y a une reprise de la demande, les capitaux
oisifs doivent être utilisés pour relancer de nouveaux
investissements.
En somme, les déterminants de l'investissement dans la
théorie keynésienne dépendent aussi bien du taux
d'intérêt que du volume des ventes anticipé :
Inet=f(r, y) avec >0
1.1.4 Le modèle Harrod-Domar20 : Productivité
marginale du capital (ICOR)
Le modèle Harrod-Domar est d'inspiration
keynésienne. Il établit une relation stable entre production (Y)
et stock de capital (K) :
(1) Y=K/k où k est le rapport capital /production (K/Y).
L'hypothèse retenue est celle d'une constance de k. En dynamique la
relation devient :
(2) AY= AK/k. Le taux de croissance (g=AY/Y) s'écrit
alors comme le produit du taux d'investissement (AK/Y = I/Y) et de la
productivité marginale du capital (AY/AK).
(3) AY/Y = AK/Y * AY/AK. En considérant qu'en
économie fermée, l'investissement est égal
l'épargne, il vient :
(4) g = s/k avec s, le taux d'épargne (S/K) et k
l'inverse de la productivité marginale du capital appelée ICOR
(Incremental Capital-Output Ratio = AK/AY).
19Dans cette expression, le coefficient moyen de
capital est égal au coefficient marginal de capital. 20Cf.
MONTALIEU Thierry, Économie du Développement. Edition De Boeck,
2008. p. 72.
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Le taux de croissance d'une économie résultera
de la capacité à mobiliser l'épargne se transformant
ensuite en investissement et de l'efficacité avec laquelle on utilise
les ressources en capital.
Sous l'hypothèse d'un ICOR constant, la relation entre
taux d'épargne et taux de croissance devient directe. Mais La question
qui est posée est celle de la stabilité et de
l'exogénéité de l'ICOR. De nombreuses études
empiriques indiquent qu'il n'est pas constant, ni dans le temps et ni dans
l'espace. La productivité marginale du capital n'est pas un
paramètre purement technique, elle dépend également du
système économique dans lequel les projets d'investissement
prennent place mais aussi de la conjoncture.
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