1.2 La théorie néoclassique de la demande
d'investissement
Dans le modèle néoclassique de l'investissement,
on tient compte des délais d'ajustement où l'investissement est
défini comme étant la différence entre le stock de capital
désiré (K*t) et le stock de capital existant ( -
1) moyennant un coefficient d'ajustement X. Ce paradigme
constitue
le fondement des modèles d'accélérateurs
flexibles comme celui de Koyck21(1954) et de Jorgenson(1963).
1.2.1 La Décision d'investissement
Chez les néoclassiques, la décision
d'investissement résulte de la comparaison entre le gain net ou
rendement de l'investissement et le coût d'opportunité des fonds
investis22. En d'autres termes dans l'analyse microéconomique
néoclassique, la fléxibilité des prix des marchés
permet à la firme de choisir la meilleure combinaison des facteurs
productifs en vue de maximiser son profit. Ce modèle de l'investissement
repose principalement sur la comparaison par l'entrepreneur des coûts
relatifs de ces facteurs. Il s'agit du coût d'usage du capital et le
coût réel du travail. Le rendement de l'investissement est
constitué de deux éléments :
Cet investissement d'une unité augmente la production
Yt+1 de la Productivité marginale du capital
PmK qui sera vendue au prix
Pt+1 c'est-à-dire que le revenu additionnel
sera : (Pt+1)
21Koyck(1954;cf.Alphandery,1976)
22 Stroh, K. J. 2000 << Investissement et
croissance de la productivité : étude inspirée de la
théorie néoclassique et de la nouvelle théorie de la
croissance>>. Document hors série no 24 Programme des
publications de recherche d'industrie Canada, juin.
(PmK). En tenant compte d'un taux
d'amortissement ä, à la fin de la période, de cet
investissement, il en restera (1-ä). Faisant l'hypothèse que le
producteur vend tout son capital à la fin de chaque période, la
valeur résiduelle est :(Pt+1)
(1-ä).
Ainsi, une unité d'investissement coûte Pt en t et
rapporte en (t+1) : (Pt+1) [PmK + (1-ä)].
D'ou le rendement en valeur de cet investissement qui correspond au
:
Gain net=
(Pt+1) [PmK + (1-ä)]
- Pt.
Gain net= Recette marginale + valeur résiduelle +
Prix d'achat
Par ailleurs, le montant Pt
dépensé pour l'achat du capital a un coût
d'opportunité, c'est-a-dire un revenu ou un gain qui aurait pu
être réalisé si Pt était placé. En supposant
que le taux d'intérêt débiteur est égal au
d'intérêt créditeur (R), nous pouvons déduire que
:
Le coût d'opportunité des fonds investis=
R*Pt
Les entreprises augmenteraient leur stock de capital,
c'est-à-dire investir, au cas où le rendement du capital est
supérieur au coût d'opportunité du capital.
L'égalisation entre ces deux derniers permet de déterminer
le stock de capital optimum.
(Pt+1) [PmK + (1-ä)] - Pt=
R*Pt
Sachant que: t = - 1 => Pt+1 = ( t
+1)(Pt) L'équation (1) devient:
= ( t +1) )(Pt)[PmK + (1-ä)] - Pt=
R*Pt
Si nous simplifions par Pt, nous obtenons:
( ^ +1) )[PmKt + (1-ä)] - 1= R
«Rendement nominal de l'investissement = Taux
d'intérêt nominal
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«( ^ +1) )[PmK + (1-ä)] = R+1
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?PmKt + (1-ä) = ^
Remarque: On démontre que si 0 < ^ < 1, alors ^ 1 +
R - ^
réel(r) ).
Il s'ensuit que: Soit PmKt - ä = r (2) et PmKt = r + ä
(3)
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(avec R - ^ = taux d'intérêt
|
Avec r + ä = cu : Le coût d'utilisation du capital
pendant une période de production. Ce coût est appelé
coût d'usage du capital.
La relation (3) établit la condition d'obtention du
capital optimum : l'égalité entre ce que rapporte une
unité de capital et ce que coûte l'usage de cette unité de
capital : Pmkt = cu.
En somme,le stock de capital optimum est une fonction
décroissante du coût d'usage du capital23 :
Kt*= f(cu) avec < 0, et comme r24+
ä = cu = R- ^ + ä,
Alors : K*t = f(r+ ä) (avec < 0 et < 0.
)
Étant donné que l'investissement brut(IBt ) est
égal à l'investissement net augmenté de son amortissement,
on a :
IBt = ( - ) +ä _ ( _ est supposée constante), alors
:
IBt = f(r+ä) avec < 0 et < 0.
comme Kt*= f(r+ä) avec < 0 et < 0.
On peut en déduire la relation : IBt = f(R - ^ + ä)
avec < 0 et < 0. Avec ^ > 0.
23 Car on suppose que la productivité marginale
du capital est décroissante. 24Remarquons que r varie si
l'une de ses composantes R ou ^ varient.
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En substance, l'investissement est en relation
décroissante avec le taux d'intérêt nominal et le taux
d'amortissement, et en relation croissante avec le taux d'inflation
anticipé.
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