1.1 Le problème de l'identification
Le problème de l'identification se situe sur les
conditions requises pour déduire les estimateurs des paramètres
de la forme structurelle à partir des estimateurs des paramètres
de la forme réduite. Le problème provient de la
compatibilité qui peut être existée entre plusieurs
estimations de coefficients structurels avec les mêmes séries de
données. Autrement dit, à une équation de forme
réduite peuvent correspondre plusieurs équations
structurelles.
63 La matrice B est dite non singulière selon
la condition intitulée `'condition de
complétude».
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Les conditions d'identification se déterminent
équation par équation. Trois scénarios sont susceptibles
d'apparaître :
- Au cas où il est impossible de déduire les
estimateurs des paramètres de la forme structurelle à partir des
estimateurs de la forme réduite, le modèle est dit non
identifié ou sous-identifié. Ainsi, un modèle est
sous-identifié si une équation du modèle est
sous-identifiable. Cela sous-entend que le nombre d'équations est
inférieur au nombre de paramètres à identifier dans la
forme structurelle et il n'est plus possible de résoudre le
système.
- Si les estimateurs des paramètres de la forme
structurelle peuvent être déterminés de la forme
réduite, le modèle est dit identifié. Ici, on peut
repérer deux cas de figure :
- Le modèle est exactement (ou pleinement ou
strictement ou juste) identifié si toutes ses équations sont
strictement identifiables, c'est-à-dire si des valeurs uniques des
paramètres structurels peuvent être déduites.
- Le modèle est sur-identifié si les
équations sont sur-identifiables, c'est-à-dire si plusieurs
valeurs peuvent correspondre aux paramètres structurels.
1.2.1 Conditions de rang et d'ordre d'identification
Rappelons que la forme structurelle est donnée par
l'expression :
BY + IX = E
Et la forme réduite par :Y =
-B-' IX +
B-'E Soit : Y= IIX + t avec II =
-B-' I et t = B-'E
Ainsi, trois paramètres sont à déterminer :
- La matrice B qui est une matrice non singulière de
taille (M X M).
- La matrice de variance-covariance des perturbations
structurelles, notée ?E.
La forme réduite renferme les paramètres connus
suivants :
- La matrice des coefficients de la forme réduite II de
taille (M × k).
- La matrice de variance-covariance des perturbations de la forme
réduite notée ?t.
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Le nombre de paramètres structurels est égal
à M2 + Mk + et le nombre de paramètres
de la forme réduite est donnée par : Mk + .
L'écart entre le nombre de paramètres
structurels et celui de la forme réduite est donc
égal à M2, ce qui correspond au nombre
d'éléments inconnus dans la matrice B. Par conséquent, si
l'on ne détient aucune information supplémentaire
l'identification est impossible. L'information supplémentaire peut
être de plusieurs types, en fonction de la nature des contraintes ou des
restrictions que l'on impose sur les coefficients de la forme structurelle :
Normalisation, identités, relations d'exclusions, restrictions
linéaires ou encore restrictions sur la matrice de variance-covariance
des perturbations. Etalons successivement ces cinq points.
- Normalisation : Comme nous l'avons déjà
mentionné, dans chaque équation, une des variables
endogènes a son coefficient égal à 1 : il s'agit de la
variable dépendante. L'imposition de la valeur 1 à un coefficient
est appelé normalisation. Ce processus rend possible la
réduction du nombre d'inconnus dans la matrice B, puisque l'on a alors M
(M-1) et non plus M2 éléments à
déterminer.
- Identités : les relations d'équilibre et
identités comptables n'ont pas à être identifiées :
les coefficients associés aux variables qui figurent dans ces
modèles sont fréquemment égaux à 1.
- Relations d'exclusion : le fait d'omettre une des variables
dans l'une des équations du modèle est pris comme une relation
d'exclusion. En ce sens, on affecte à la variable en question un
coefficient nul. En d'autres termes, cela revient à mettre des
zéros dans les éléments des matrices B et/ou . Une
pareille démarche permet de toute évidence de diminuer le nombre
de paramètres inconnus et rend plus accessible l'identification.
- Restrictions linéaires : En relation avec la
théorie économique, bon nombre de modèles comprennent des
variables affectées d'un coefficient identique. L'imposition de
pareilles restrictions sur les paramètres rend plausible la
méthode d'estimation en réduisant le nombre de paramètres
inconnus.
- Restrictions sur la matrice de variance-covariance des
perturbations : Ces dites restrictions sont semblables à celles
imposées sur les paramètres du modèle. Il revient à
placer des zéros dans certains éléments de la matrice de
variance-covariance lorsqu'on impose la non-corrélation entre les
perturbations structurelles de plusieurs équations.
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