2.5.5 Crédit accordé au secteur privé
par les banques commerciales en Haïti
Les banques commerciales ont pour fonction principale de faire
des prêts c'est-à-dire d'accorder des crédits car l'offre
de monnaie par les banques est réputée comme déterminante
pour l'investissement, par extension pour la croissance économique.
À noter que, les banques commerciales, en octroyant des crédits,
créent de la monnaie mais elles ne créent pas pour autant de la
richesse. Car, l'augmentation de l'offre de monnaie ne peut pas faire varier
à priori la quantité de biens et services produits dans
l'économie, mais de toute façon elle peut faire varier à
la hausse le niveau des prix sur le marché.
62 Voir Doura, 2003.
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Selon l'économiste haïtien Fred DOURA(2002), dans
le système financier haïtien, moins de 1% de détenteurs de
comptes courants et d'épargne arrivent à détenir un octroi
de prêt de ce dit système. Il poursuit pour dire que, plus
précisément des prêts sont octroyés à 0,4% de
l'élite de la population.
Graphique XI: Évolution du taux de crédit
et du taux d'investissement de 1981 à 2010
-10.00%
40.00%
50.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
cred/pib Inv-priv/pib
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : Calculs propres éffectués à
partir des données de la BRH
En observant le graphique, nous constatatons que le
crédit accordé au secteur privé évolue au dessous
de 10% du PIB au cours de la période sous-étude. Il
représente en moyenne 0.66% en pourcentage du PIB de 1981 à 2010.
Cependant, pour cette même période, l'investissement privé
affichait un taux de 18.40% en pourcentage du PIB.
Ce manque de crédit officiel engendre des
conséquences néfastes tant au niveau microéconomique que
macroéconomique : au niveau microéconomique, il peut être
considéré comme l'une des raisons fondamentales à
l'explication de l'exclusion sociale et de la pauvreté que connait
Haïti. Au niveau macroéconomique, il peut être
considéré comme un obstacle majeur à la croissance et au
développement du pays.
En somme, l'un des facteurs majeurs qui influent tant sur le
volume que sur la productivité des investissements est la qualité
des institutions et de la gouvernance. Des institutions plus solides et une
gouvernance meilleure peuvent contribuer à réduire les risques et
à abaisser les coûts, ce qui devrait à la fois favoriser le
développement des investissements et de leur productivité. Nous
allons modéliser cette assertion à travers le chapitre qui
suit.
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