Conclusion Partie 3
Nous venons de proposer deux outils méthodologiques
quantitatifs pour vérifier nos deux dernières hypothèses.
Il s'agit d'une grille d'analyse du dossier de presse du festival Cira et d'un
questionnaire de satisfaction concernant les relations entre l'univers
numérique et circassien. Ces deux outils nous serviront l'année
prochaine dans notre démarche de vérification des
hypothèses.
Par ailleurs, nous avons émis l'idée de venir
compléter ces méthodes d'analyses quantitatives avec des
entretiens semi-directifs qualitatifs. Ainsi, nous aurons des chiffres sur nos
différentes hypothèses et surtout des explications qui viendront
nous éclairer sur ces données quantitatives.
Nos premiers entretiens, dont l'objectif n'était pas
spécialement de venir approuver ou non nos propositions, se sont
avérés utiles dans notre phase de vérification. Il est
donc très important de mener en Master 2, des entretiens
spécifiquement destinés à venir donner des
précisions ou à contredire nos hypothèses.
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CONCLUSION GENERALE
Les arts du cirque constituent un réel
intérêt pour moi depuis longtemps, mais ils ont pris une nouvelle
dimension dès que j'ai entrepris des études dans le tourisme.
Cette approche m'a donné une autre vision sur cette ressource culturelle
et le cirque me semble de plus en plus un bon facteur d'attractivité
pour les territoires. C'est pour cela que j'ai choisi d'étudier cette
année la relation entre le cirque et le tourisme. En effet, il est
intéressant d'identifier le lien qui peut exister entre cette pratique
et l'activité touristique. Nous essaierons de vérifier si elle
peut effectivement constituer un levier d'attractivité et de
développement.
Pour commencer, il a fallu s'approprier la notion de cirque et
en particulier celle de cirque contemporain. Par le biais d'une approche
diachronique, nous avons pu cerner ce courant artistique, depuis son apparition
jusqu'aux formes nouvelles qui existent aujourd'hui. Nous avons ensuite
défini le tourisme. Un focus sur le tourisme culturel immatériel
était nécessaire puisqu'il englobe tous les arts du spectacle,
dont ceux du cirque. La notion de développement territorial était
aussi importante car notre recherche vise à faire des arts du cirque un
atout de développement touristique. Nous sommes donc partis du fait que
le cirque appartient au patrimoine culturel immatériel d'une
région ou d'une ville, ainsi, il serait possible de s'en servir comme
facteur de développement, selon certaines conditions bien entendu.
Nous avons terminé notre première partie en
évoquant les problématiques et les enjeux liés à la
mise en tourisme du cirque.
En réalisant les difficultés que connait le
monde du tourisme aujourd'hui (la forte concurrence entre les destinations, la
compétitivité entre les territoire), il est apparu que les
territoires gagnaient à se différencier des destinations voisines
grâce à leur une spécificité ou en se créant
une identité forte pour rester attractifs.
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A partir de ce constat et avec les concepts que nous avons
développés, nous avons posé une problématique qui a
guidé notre seconde partie :
Dans un contexte touristique très concurrentiel dans
lequel la différenciation est un enjeu majeur, comment les territoires
peuvent-ils se créer une identité en jouant la carte du cirque
?
Trois hypothèses ont été proposées et
ont fait l'objet de notre seconde partie :
- La visibilité d'un territoire est accrue par le
travail en réseau des acteurs touristiques.
- Les festivals de cirque apportent une couverture
médiatique non négligeable. - Les nouvelles technologies
participent grandement à la notoriété des territoires.
Nous avons tout d'abord évoqué la question des
réseaux d'acteurs et mis en évidence leur importance dans une
stratégie de développement territorial. Depuis quelques
années, les arts du cirque disposent du soutien de plusieurs acteurs
dont celui des instances du tourisme. Cela consolide l'image circassienne que
peut avoir un territoire. Nous nous sommes rendu compte, notamment à
travers l'étude de cas du projet Pyrénées de
cirque, que le travail en réseau pouvait participer à la
diffusion et au développement des arts du cirque. Le maillage
territorial est alors apparu comme un élément essentiel dans la
visibilité d'un territoire.
Nous avons abordé ensuite le cas des festivals de
cirque et des retombées médiatiques qu'ils apportent aux
territoires. Ces derniers étant en vogue aujourd'hui, il était
important de faire un paragraphe sur ce type d'évènement qui est
aussi un atout de communication territoriale. Il est ressorti que ces
manifestations participaient automatiquement à la promotion d'une
destination : les organisateurs devant communiquer pour augmenter les chances
de succès du festival, le territoire en perçoit les
retombées.
Comme dernière piste de réflexion, nous avons
choisi de considérer les NTIC comme un support de création et de
diffusion identitaire. En effet, le numérique
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est un outil puissant ancré dans le monde professionnel
et dans la vie quotidienne. Les territoires feraient une erreur de ne pas le
prendre en compte.
La dernière partie est venue concrétiser tous
nos concepts et toutes nos idées (plus ou moins claires...)
développées dans la première et seconde partie. Nous avons
tenté de vérifier si les hypothèses que nous avions
formulées répondaient ou non à notre
problématique.
Notre étude de cas sur Auch nous a permis de constater
que les arts du cirque étaient bien une ressource territoriale. Les
acteurs locaux en ont conscience et sont en train de s'organiser pour ouvrir ce
patrimoine culturel au tourisme. Nous avons identifié les
différentes structures en relation directe ou indirecte avec les arts du
cirque. Nous avons pu constater qu'il existe des partenariats et que d'autres
démarches de mise en réseau sont à venir.
En ce qui concerne la validation des hypothèses, j'ai
fait le choix de me concentrer seulement sur les deux dernières, la
première étant plus complexe et impliquant une approche
systémique, il serait préférable de s'y pencher plus
longuement l'année prochaine.
Nous avons proposé deux outils quantitatifs : une
grille d'analyse du bilan du festival Circa, pour vérifier la seconde
hypothèse et un questionnaire sur la relation entre les NTIC et le
nouveau cirque à destination des festivaliers, pour la dernière
hypothèse. L'année prochaine, il serait intéressant de
compléter cette étude quantitative par des données
qualitatives. Nous avons déjà mené des entretiens terrain
semi-directifs qui nous ont apporté quelques éléments de
réponse. Il serait cependant nécessaire d'interroger d'autres
acteurs pour avoir une vision plus objective sur nos hypothèses. Ces
entretiens expliqueront de manière qualitative les résultats
quantitatifs recueillis par nos deux outils (grille d'analyse et
questionnaire).
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Ce travail de recherche m'a permis d'acquérir des
connaissances sur un type de tourisme particulier qui m'intéresse. Cela
fut enrichissant car je n'avais pas complètement fait le lien entre ces
deux milieux. Aujourd'hui, je m'aperçois que les politiques culturelles
et touristiques sont dans une démarche de diffusion et de valorisation
des arts du cirque. Je me réjouis de voir que ce milieu artistique,
relativement fermé, commence à s'ouvrir au tourisme et à
participer à l'attractivité d'une ville ou d'une
région.
La problématique soulevée à la fin de la
première partie reste floue et complexe. Nos premiers entretiens ont en
partie confirmé nos hypothèses, même s'ils ont mis en
évidence certaines limites. Il me semble, en arrivant à la fin de
ce mémoire et sûrement avec un regard plus objectif, qu'un
territoire ne peut pas miser seulement sur les arts du cirque pour se
créer une identité et espérer attirer des touristes. C'est
une vision utopique qui n'atteindra peut-être pas un public assez large
pour être efficace en termes d'attractivité. En effet,
malgré leur démocratisation, les arts du cirque ne concernent pas
un très grand nombre de touristes et l'offre est majoritairement
évènementielle (spectacles, festivals...). Or, pour faire d'une
activité touristique un bon facteur de développement, cette
dernière doit être vivante et présente sur le territoire
tout au long de l'année.
En revanche, j'aimerais approfondir ces hypothèses
l'année prochaine en les testant réellement grâce aux
outils méthodologiques. Il me faudra réaliser d'autres entretiens
plus axés sur la validation ou la correction des hypothèses. Il
serait sûrement plus perspicace de nuancer cette approche d'image de
marque par la seule dimension circassienne.
Pourquoi ne pas intégrer les arts du cirque à
une politique de communication territoriale déjà existante ? Il
s'agirait d'apporter une plus value à la destination par l'association
des valeurs du cirque au territoire.
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