VII-2) -Questions de la recherche
La question principale de notre recherche s'énonce
comme suit : Au regard de la production théâtrale
camerounaise d'aujourd'hui, à bout de souffle, mettre en lumière
la nouvelle dramaturgie camerounaise contemporaine pourrait-il apporter un
souffle nouveau au théâtre camerounais?
A cette question principale s'ajoutent trois questions
secondaires.
-Pourquoi le besoin de renouveler le répertoire
dramatique du théâtre au Cameroun s'impose-t-il ?
-Qui sont les auteurs dramatiques camerounais contemporains,
en particulier ceux de la nouvelle vague ?
- Quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle
forme d'écriture dramatique et comment la valoriser ?
VIII) -Hypothèses de la recherche
Halan Cohen, par la voix d'un de ses personnages,
déclare :
« L'un des axiomes de Sherlock est le
suivant : c'est une grossière erreur que d'émettre des
hypothèses avant d'avoir des données...car on a tendance à
déformer les faits pour étayer les hypothèses, au lieu que
les hypothèses viennent étayer les faits. »
(2011 : 253).
Nous inscrivant dans cette logique et dans le souci de
produire des données fiables, nous avons préalablement
procédé à une étude du sujet pour émettre
l'hypothèse principale suivante :
-La mise en lumière des ouvrages des auteurs
camerounais contemporains de la nouvelle vague peut apporter un souffle nouveau
à la création dramatique ; et partant, à la
production théâtrale camerounaise.
A cette hypothèse principale se greffent trois
hypothèses secondaires :
-Le répertoire camerounais actuel présente des
insuffisances.
-L'établissement d'une fiche signalétique
permet de découvrir les dramaturges camerounais contemporains de la
nouvelle vague.
-La valorisation du savoir-faire de ces auteurs passe par une
étude de quelques oeuvres représentatives.
IX-) - Intérêt du sujet
En 2011, Jacques Raymond Fofié
postulait que :
« Le théâtre camerounais est l'un
des plus remarqués en Afrique grâce à quelques dramaturges
dont les noms tendent à présent à faire plus partie de
l'histoire que de l'actualité. Du coup se pose la question du
renouvellement de la classe des écrivains de théâtre dans
ce pays bilingue (français/anglais) de l'Afrique central qu'est le
Cameroun. L'intérêt de la recherche effectuée sur
l'écriture dramatique contemporaine camerounaise est
double. » (2011 : 165).
Notre recherche est donc digne d'intérêt parce
que comme le souhaitait Jacques Raymond Fofié, le renouvellement de la
classe des écrivains de théâtre au Cameroun par la
découverte des dramaturges et de leur palmarès est l'un des buts
de cette étude. Notre recherche est le lieu de poser un regard critique
sur le travail de la génération actuelle d'auteurs qui souffrent
d'une légitimation insuffisante. Elle contribue à
l'enrichissement de données sur le théâtre camerounais pour
sa société mais aussi pour toute personne qui souhaiterait aller
à la rencontre de ces dramaturges d'un autre genre. Les résultats
obtenus pourront servir à d'autres chercheurs, à des praticiens
et même à la postérité.
Elle permettra de démontrer les limites de
l'écriture dramatique camerounaise antérieure. Nous montrerons
comment la thématique, l'angle de traitement ou l'esthétique
utilisé ne sont plus en adéquation avec la société
camerounaise d'aujourd'hui qui a muté. Plusieurs pièces
s'étant ancrées dans le repli identitaire tandis que la
société évoluait, ont entrainé une
déconnexion du théâtre d'avec son public.
Notre recherche est intéressante parce qu'elle prouve
que le théâtre au Cameroun peut connaitre des jours meilleurs si
les artistes du milieu le pensent différemment, que l'état y
mette la main ou non. Les praticiens du secteur doivent ramener à leur
esprit les lois fondamentales de l'art. Ces dernières étant le
socle qui assure à une discipline artistique les caractéristiques
qui permettent au consommateur de toujours être solidaire d'elle. En
somme, ce n'est pas l'état qui rend le théâtre
intéressant mais ses acteurs qui doivent revoir les esthétiques
qu'ils proposent. L'introduction de nouvelles écritures, qui se penchent
sur un angle de traitement qui correspond au public camerounais, est requise.
Les considérations socio-culturelles que le camerounais a du
théâtre pourront évoluer et relancer la machine
théâtrale. Ces conclusions révèlent un
intérêt socio-culturel de cette recherche.
Enfin, le dernier intérêt et pas des moindres est
économique. En effet, un secteur théâtral en bonne
santé et bien structuré attire les regards du public et celui des
mécènes. Le théâtre devient ainsi une
nécessité sociale et non un art peu connu et sans
intérêt.
En bref, cette étude est d'un apport certain pour la
communauté scientifique, les artistes et techniciens de
théâtre, mais également pour la société
camerounaise et pour tous ceux qui de près ou de loin
s'intéressent au phénomène théâtral de notre
pays.
|