IX-) -Une autre forme de questionnement
Cette nouvelle tendance d'écriture, loin
d'évoluer sur les sentiers battus, est la conséquence d'une
recherche sans cesse renouvelée. De plus, elle ne se veut pas
« donneuse » de leçon mais
« poseuse de questions ». La lecture des
différents textes impose un voyage psychologique et spirituel duquel le
lecteur-spectateur revient, la tête et l'esprit chargé de
questions. Dans Debout un pied, Sufo Sufo ne résout pas la
question de l'immigration posée dans le texte, il nous conduit
plutôt dans un tourbillon d'interrogations, qui force chacun des lecteurs
à se créer ses propres solutions et raisons.
De même Edouard Elvis Bvouma dans A la guerre comme
à la Gameboy, emmène celui qui le lit avec lui, pour
qu'ensemble ils se glissent dans le quotidien combien atroce de ces enfants
soldats.
On est bien loin des Happy-end qui pour Mesima font oublier
la gravité et la profondeur du sujet. C'est la raison pour laquelle,
Dans Le Parfum du souvenir elle imputera un nouveau viol à son
héroïne pour que le lecteur se demande : Pourquoi ?
X-) -Une écriture qui rencontre des
difficultés
X-1-) -Le scepticisme des critiques
Il est fréquent de pointer du doigt l'Occident et de
dire qu'il s'investit à tirer l'Afrique vers le bas. Pourtant ce sont
souvent les Africains les premiers à émettre des oppositions
quant à un quelconque changement. La règle s'applique bien au
Cameroun et par conséquent à l'écriture dramatique.
Pendant que certains ont un souci d'innovation, d'autres les combattent en leur
imposant sans cesse un retour aux sources qui ne tient pas toujours compte du
contexte social actuel.
Les linguistes, les littéraires et les
pédagogues peuvent être mentionnés parmi les
détracteurs du théâtre tel qu'il se présente
aujourd'hui. Il serait difficile de leur en vouloir car ils considèrent,
à tort, le théâtre commede la littérature ce qui
explique le jugement porté sur l'écriture dramatique. Car, ils
sont principalement des critiques littéraires.
X-2-) -Le manque de support physique
Le monde de l'édition au Cameroun ne s'arrache plus
les pièces de théâtre. En d'autres termes, les
pièces éditées manquent sur le marché. Elles font
l'objet de productions artisanales et de ce fait, elles sont retrouvées
en très faible quantité. C'est pourquoi il n'est pas facile
d'entrer en leur possession. « Mais il faut avouer que
l'émergence comme dramaturge, c'est-à-dire, auteur
maîtrisant la composition de pièce de théâtre n'est
complète que par l'édition de renommée nationale et
internationale. »(2011 : 209). Nous partageons ce point de
vue de Jacques Raymond Fofié. Trop de pièces restent non
éditées ce qui ralentit leur processus de valorisation.
Les pièces qui ne sont pas éditées
circulent néanmoins. A l'époque d'internet, contacter les
dramaturges est chose souvent aisée pour entrer en possession de leurs
tapuscrits. Les pièces circulent entre auteurs, entre auteurs et
metteurs en scène et comédiens ; mais aussi entre auteurs et
amoureux du théâtre.
Cette section nous a donné d'appréhender les
différents éléments qui constituent le système
« texte » et qui l'influencent. Ce sont eux qui donnent
à la pièce de théâtre son identité.
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