CHAPITRE 4 : LE CARREFOUR UNE ZONE SPONTANEE QUI
NECESSITE DES AMENAGEMENTS URBAINS
4.1. Les enjeux d'aménagement au carrefour
Le carrefour, de part sa position stratégique de
développement des activités économiques (le transport, le
commerce etc.) à cause des flux importants de transport et de son
influence sur les territoires voisins, est devenue un lieu prisé pour
l'installation des activités. Tous les opérateurs
économiques (commerçants, artisans, gargotières etc.) de
Diéma veulent avoir une place au carrefour. A l'absence de
l'aménagement préalable du site, cela a été traduit
par une occupation anarchique de l'espace, par une production importante de
déchets solides anarchiques, mais aussi par des difficultés de
stationnement des véhicules qui occasionnent des accidents de
circulation.
4.1.1. La circulation et le stationnement
L'abondance de véhicules de toutes sortes au carrefour,
cause d'énormes difficultés de circulation à
l'entrée et à la sortie sur environ deux kilomètres. Ce
désordre pose des problèmes de stationnement et provoque de
nombreux accidents.
Selon nos enquêtes, nous dénombrons en moyenne
110 camions qui stationnent au carrefour pendant au moins trois heures de temps
selon les périodes de la journée. Les causes de ces
stationnements sont entre autre (poste de contrôle de la douane,
réparation du véhicule, pour se reposer et manger).
Et en absence d'une gare routière (un lieu
aménagé pour le départ et l'arrivé des autocars et
camions de transport), ces stationnements anarchiques créent des
encombrements fatigants pour les chauffeurs qui, du coup
préfèrent observer leur temps de repos dans les villages
environnants de Diéma comme Diangounté Camara, Dioumara, Torodo,
et même Sandaré, etc.).
Par ailleurs, dans le cercle de Diéma, nous avons
recensé de nombreux accidents sur les personnes ainsi que sur le
bétail. Cette situation peut être dû au fait que le sens de
déplacement du bétail est Nord- Sud/ Sud- Nord et celui des
routes est d'Est-Ouest, surtout que les axes routiers manquent suffisamment de
panneaux de signalisation de passage des animaux.
57
Photo n°5 : Stationnement
désordonné des remorques et semi-remorque au
carrefour
Source : A. TRAORE, Mai 2014
4.1.2. L'occupation anarchique du site :
Au carrefour, l'évolution des activités a
provoqué une occupation anarchique de l'espace parce qu'il n'y a aucune
forme d'organisation, aucune anticipation. Il s'apparente à une zone de
non droit où chacun se débat comme il peut.
Au cours de nos enquêtes, nous avons observé des
vendeurs ambulants d'essence à côté des dibiteries
(grillades viandes) ou encore des stations d'essence à côté
des ateliers de soudure, cela constitue un danger permanent d'incendie.
Aussi, il ressort de nos enquêtes des
spéculations foncières du domaine public de la part des
occupants. Certains boutiquiers font installer devant leur boutique des
gargotières, des dibitiers (grilleurs de viande) ou d'autres vendeurs
ambulants au prix de 1000 Francs CFA par jour soit 30 000 Francs CFA par
mois.
D'autres occupants sont installés par la Mairie, mais
aucun plan d'occupation d'espace n'existe pour le carrefour car sa mise en
place est postérieure à l'élaboration du Schéma
Directeur d'Urbanisme de la ville de Diéma et environs.
58
Ces différents facteurs mettent les occupants du
carrefour dans des conditions d'insécurité juridique et
administrative. Ainsi, le développement des activités s'en trouve
fortement entravé.
Photo n°6 : les Grilleurs de viande
installés devant des boutiques
Source : A. TRAORE, Mai 2014
|