3.1.2. Flux humains
Sur la base des observations et enquêtes
répétitives menées au carrefour, nous pouvons confirmer
qu'en moyenne 5420 personnes transitent par jour au carrefour. Ce nombre est
constitué de :
- Des voyageurs : environs 4920 personnes par jour, qui
profitent de l'arrêt des bus ou minibus (pour manger, aller aux
toilettes, etc.) ;
- Des gérants ou ouvriers des services offerts au
carrefour (station d'essence, commerçants, gargotières, bouchers,
mécaniciens, etc.) ;
- Des acheteurs venant des villages environnants
s'approvisionner au carrefour (farine, sucre, huile, essence, etc.) ;
- Enfin, les résidents de Diéma qui viennent
pour des besoins divers.
Ces flux énormes de voyageurs sont dus essentiellement
aux faits que 99% des voyageurs à l'intérieur du Mali empruntent
la voie terrestre (principalement la route, et le rail qui concerne uniquement
la région de Kayes en reliant Bamako à Dakar en passant par
Kayes). La région
48
de Kayes ne fait pas exception à cette
réalité nationale bien qu'elle soit dotée d'un
aéroport les voyageurs empruntent à 95% les voies terrestres
(route, rail) seul les migrants de la région installés (en
France, en Espagne etc.) empruntent les voies aériennes lors de leur
vacance dans la région. Cette réalité nationale et
régionale se répercute sur le niveau local (ville, commune).
Enfin, ces flux importants de voyageurs constituent des opportunités du
commerce, d'écoulement de produits locaux (lait, viande,
céréales etc.).
Le graphique ci-après synthétise le flux de
voyageurs au carrefour de Diéma.
Graphique n°7 : Moyenne journalière
des flux de voyageurs au carrefour
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
6000
5000 4000 3000 2000 1000
0
|
|
Nombre de voyageurs
|
|
|
|
Source : enquête ADTRK, Juin
2014
Parmi ces voyageurs :
- 90% empruntent le trajet Bamako-Diéma-Kayes- Dakar
dans les deux sens ;
- Et que les jours de voyage les plus prisés restent le
Mardi, le Jeudi et le Samedi (sachant qu'en région de Kayes, le Jeudi et
le Samedi sont traditionnellement des jours de voyage).
3.1.3. Flux marchandises
Le rapport de la BAD3 cité
précédemment informe que 51% du trafic international de
marchandise du Mali passe par le port de Dakar et 0,1% pour celui de
Nouakchott. Cela place la région de Kayes en tête du transit des
marchandises avec 51,1% du trafic international de marchandise du Mali.
En fonction du rapport BAD et des enquêtes menées
au carrefour de Diéma, les camions proviennent :
3 Banque Africaine de Développement, rapport
49
- Pour 99% de Dakar avec des produits d'importation dont les
plus fréquents sont : ciment 50%, fer de construction 15%, les
carburants 10%, le riz, le poisson de mer, etc.
- Pour 1% de Nouakchott avec des produits d'importation dont
les plus fréquents restent : la farine, la poudre du lait, l'huile, le
sucre etc.
Aussi, il ressort de l'enquête que 95% des
véhicules en provenance de Bamako sont vides. Ces véhicules
partent vides aux ports d'approvisionnement (Dakar et Nouakchott) pour se
charger aux produits d'importation du Mali (carte des flux de transport
marchandise en annexe II).
En outre, parmi les camions en provenance de Bamako, seulement
3% de ces véhicules sont chargés en chevron (bois), en fruits
(mangue, pastèque), en céréales (mil, etc.) pour la
Mauritanie. Le reste des 2% est chargé en balle de coton, ou se charge
en cours de route en bétail et en mil pour le Sénégal
selon les périodes.
Par ailleurs, les enquêtes nous révèlent
que la ville de Diéma, reçoit en moyenne 7 camions de
marchandises par semaine pour ses propres consommations. Ils sont
généralement chargés de fruits et légumes (en
provenance de Sikasso, de Kita), de ciments (pour les grossistes de
Diéma) et de carburants pour les stations d'essence. Des camions aussi
sont déchargés au carrefour de façon normale, mais
très souvent frauduleusement.
Le graphique ci-après récapitule les flux de
marchandises à partir du carrefour de Diéma. Graphique
n°8 : Les flux de marchandises au carrefour de
Diéma
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Echanges en %
ECHANGES COMMERCIAUX
Source : Enquête de terrain, Juin
20014
50
Enfin, nous constatons que la ville de Diéma tire peu
de profit aux flux importants de marchandises qui transitent au carrefour. La
ville ne dispose ni d'entrepôt, ni de magasin pour le stockage des
marchandises en cas de panne d'un camion, elle ne dispose pas de chaîne
de froids ou de chambres froides pour la conservation des produits
périssables. La construction de magasins ou de chambres froides
constitue des opportunités d'affaire pour la ville. Cependant, nous
avons constaté lors des enquêtes que les produits importés
(ciment, fer de construction, le sucre, la poudre du lait, la farine etc.)
coûtent moins chers à Diéma qu'à Bamako.
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