CHAPITRE 2 : CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES DU
DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE DIEMA
2.1. Bref aperçu sur la situation
socio-économique d'avant route
Avant la réalisation de la route, les activités
économiques étaient largement dominées par celles du
secteur primaire : agriculture, élevage, chasse et exploitation
forestière. Elles occupaient plus de 80% de la population active. Cette
situation s'explique par l'existence des potentialités hydro-agricoles
et des échanges établis essentiellement autour des produits
agricoles. Les autres secteurs de l'économie (secondaire et tertiaire)
étaient timidement exercés. Les activités du commerce
étaient largement focalisées sur le jour de foire hebdomadaire
(les jeudis) et quelques boutiques autour du Marché. La ville
était desservie par une seule compagnie de transport (Diéma
transport) et quelques taxis-brousses. Il n'y avait ni
électricité, ni eau de la fontaine.
D'après le témoignage des autochtones de la
ville, avant la réalisation de la route les passagers pouvaient faire 15
jours de voyage entre Bamako et Diéma distant de 350 Kilomètres
et de 7 jours entre Diéma et Nioro distant de seulement 95
Kilomètres surtout pendant la saison des pluies.
D'autres témoignages et informations recueillies sur la
ville d'avant route, confirment que la ville de Diéma était
exclue des circuits de commercialisation et de l'économie nationale par
défaut d'existence d'une route praticable pendant toute
l'année.
Carte n°4 : la ville de Diéma d'avant route
en 2004
29
2.2. Les actions d'aménagement
L'évolution spatiale de la ville de Diéma et les
dynamiques actuelles de son paysage sont les résultats des politiques
d'aménagement et leurs corollaires sur l'espace. Au cours de ces
derniers temps, nous observons une volonté affichée des
décideurs de maîtriser l'espace afin d'éviter la
création spontanée des quartiers.
Dans l'aménagement de la ville, nous identifions deux
phases : une première phase dite des opérations de lotissements
et leurs extensions successives qui correspond à la création du
cercle de Diéma en 1977 ; et une seconde phase d'aménagement
basée sur l'élaboration et la mise en oeuvre des outils de
planification qui coïncide avec la mise en oeuvre de la
décentralisation au Mali en 2000.
2.2.1. Les opérations de lotissements
En 1977, avec la création du cercle (ou
Département) de Diéma et la nomination de la ville de
Diéma comme chef-lieu de cercle (réforme administrative), un
premier lotissement fut effectué en 1979 au sud et à l'ouest du
noyau central du village. Ce lotissement comportait une zone d'habitation, une
zone commerciale notamment le marché et une zone de loisir qui comporte
le terrain de sport. Il a été suivi par quatre autres
lotissements d'extensions que sont : les lotissements de 1989, de 1991, de 1995
et 2001, situés au sud, à l'Est et à l'ouest du premier
lotissement. Ces différents lotissements comportaient des zones
d'habitation, un champ d'hippisme, une zone scolaire notamment un lycée,
une école professionnelle et deux écoles primaires (voir carte
n°4 ci-dessous P.29).
Ces différentes politiques de lotissement ont
donné à Diéma un début d'organisation de son site
et les prémisses d'une ville en devenir. Surtout avec la reforme
administrative de 1977, du chef-lieu d'Arrondissement en chef-lieu de cercle,
le quartier administratif se renforce avec l'ouverture d'autres services
déconcentrés de l'Etat notamment la construction du bureau du
préfet, le Palais de justice, les services financiers (Impôts et
contrôle financier) etc.
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