WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Des ressources humaines pour des humains sans ressources ... Comment appréhender la fonction ressource humaine en milieu associatif ?

( Télécharger le fichier original )
par Aubin OUEDRAOGO
ISEM Nice - Master 1 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2) Associations et Dignité Humaine

Les associations sont aujourd'hui, principalement au plan local, le principal vecteur d'intégration, constituant des groupes d'appartenance dans lesquels peuvent se retrouver des personnes isolées, endifficulté, exclues.

L'exclusion sociale est avant tout une dépossession de soi, une individualisation de sa trajectoire personnelle, on ne maîtrise dès lors plus ses problèmes et on perd l'essentiel, son rôle social et sa capacité d'agir. Ces phénomènes touchent en priorité les populations défavorisées, au sein desquelles les femmes sont particulièrement touchées, résidant le plus souvent en zone d'habitation défavorisée et, d'une manière encore différente, les populations issues de l'immigration. Une politique de lutte contre l'exclusion sociale, en faveur de l'intégration, est nécessairement globale, cohérente, pérenne et passe avant tout par une reconnaissance de la dignité humaine.

La dignité de la personne humaine n'est pas seulement un droit fondamental, mais constitue la base même des droits fondamentaux.

La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 a inscrit la dignité humaine dans son préambule: "... considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde"

Dans ce cadre, la dignité est considérée comme partie intégrante des droits inaliénable de la personnalité. C'est ainsi que Jean PRADEL, dans son ouvrage intitulé Droit Pénal Spécial, définit les infractions portant atteinte à la dignité comme « celles qui, hors les cas d'attentat à la vie, à l'intégrité ou à la liberté, ont pour effet essentiel de traiter la personne comme une chose, comme un animal ou, dans le meilleur des cas, comme un être auquel serait dénié tout droit à l'honneur et à son honorabilité ».Ainsi, les atteintes à la dignité humaine se déclineraient en atteintes à l'égalité, au respect dû à la personne et à son honorabilité. La société doit être organisée de manière à donner sa chance à chacun.

Malgré l'affirmation de grands principes démocratiques et du respect des droits de l'homme dans les fondements de la République tel que le respect des droits de l'homme, la situation des personnes en difficulté, des exclus, demeure précaire. Sans domicile fixe, allocataires de minima sociaux, jeunes issus des banlieues, jeunes femmes s'occupant seules de leurs enfants, chômeurs de longue durée, jeunes couples dépassés par les traites et loyers, familles du quart-monde, marginalisés de l'âge ou du handicap,... « Les exclus ont mille noms, mille visages, mille voix »2(*). Il apparait difficile de tracer le contour de cet ensemble de personnes vivant dans des situations de pauvreté, car elles ne représentent pas une catégorie sociale distincte.Il reste que l'exclusion est devenue en quelques années la notion par laquelle sont nommées et pensées les questions de la pauvreté, de l'inégalité, de la citoyenneté3(*).Dans son enquête sur les bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, Serge Paugam évoque ainsi « les lignes de fracture »qui traversent le monde social et rendent compte de ces « figures nouvelles de la pauvreté »4(*).Dans leur étude de la politique de la ville, Jacques Donzelot et Philippe Estèbe parlent eux aussi de « risque d'une fracture de la société », dans la mesure où « il y a, à présent, "la société utile", celle des ingénieurs, techniciens et cadres, et celle des exclus vivant d'allocations diverses»5(*). Vouloir comptabiliser les personnes en difficulté (notamment du fait de leur hétérogénéité) s'avère des plus périlleux comme le précise PierreRosanvallon « compter les exclus ne sert à rien ».

Toutefois, si l'on se réfère au rapport du Conseil Économique Social et Environnemental6(*), 8,7 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2012 (qui correspond à 60% du niveau médian de la population) soit un revenu de 977 euros par mois en fin 2011.La moitié vit avec moins de 790 euros par mois. Le taux de pauvreté monétaire s'établit en 2011 à 14,3% de la population contre 14% en 2010. Pour l'INSEE, en début2012, 103 000 adultes ont utilisé au moins une fois les services d'hébergement ou de restauration dans les agglomérations de 20 000 habitants ou plus, 141 500 personnes étaient sans domicile en France métropolitaine, soit une progression de près de 50 % depuis 2001. Ces chiffres sont révélateurs d'un problème de cohésion sociale de notre pays, que monsieur Chirac qualifie pour la première fois lors de sa campagne pour les élections présidentielles de 1995, « de fracture sociale ».

Pour certains, la précarité peut s'interpréter comme un phénomène de rupture dans les trajectoires individuelles. Une première rupture peut intervenir dans le domaine professionnel et conduire à un enchainement successif de plusieurs autres types de rupture : perte de logement, décomposition de la cellule familiale,...

Le caractère permanent de toutes ces précarités cumulées dans plusieurs domaines de l'existence peut conduire des personnes et des familles à basculer dans des situations de grande pauvreté. Cette dernière constitue un cercle vicieux duquel il est possible de sortir comme de s'y enfermer. L'exclusion recouvre une dimension plus englobante, mais ce qui la caractérise serait l'isolement relationnel. Elle s'apparente à la pauvreté dans le sens où elle résulte d'un cumul de plusieurs handicaps (travail, logement, santé, éducation,....) mais revêtirait un aspect plus dangereux, celui de l'affaiblissement des liens sociaux, soit une rupture d'appartenance à un groupe. En effet, le sociologue Robert Castel, analyse ce phénomène et considère que la population touchée par l'exclusion est « non seulement en voie de paupérisation mais aussi en cours de désaffiliation »7(*)c'est-à-dire menacée par l'absence ou la précarisation du travail mais également par la dégradation du lien sociétal.

L'évolution de la société française se caractérise donc par une certaine désocialisation : les liens sociaux traditionnels paraissent fragilisés, même si à côté de ceux-ci, de nouvelles formes de solidarités émergent.

Les associations, notamment caritatives et humanitaires, trouvent ici une place fondamentale pour essayer de restituer ce qui « fait société » entre les individus, dans une ère d'individualisme prononcé. Partenaires des pouvoirs publics, elles contribuent à la prise en compte de l'intérêt général par leurs fonctions de veille, d'innovation et d'animation des territoires. Lavitalité associative en 2013s'appuie sur plus de 12,5 millions de français bénévoles8(*)qui, de façon désintéressée, consacrent chaque jour du temps pour animer les associations. Mais, il ne faut pas non plus oublier les 2 millions de salariés des associations9(*)qui, par leur professionnalisme, participent au développement associatif.

* 2Jean Pradel « Droit pénal spécial » édition Cujas  Etude (broché). Paru en 09/2007

* 3Voir notamment les contributions au livre Justice sociale et inégalités, sous la direction de Joëlle Affichard et Jean-Baptiste de Foucauld (1992).

* 4Deux évolutions structurelles sous-tendent cette évolution de la société : « la dégradation du marché de l'emploi et la montée du chômage de longue durée », « l'affaiblissement des liens sociaux qui prend deux formes différentes : l'instabilité du lien familial et le déclin relatif des solidarités de classe ». Voir La société française et ses pauvres

* 5: L'élément nouveau, c'est que la catégorie des exclus ne sert plus, « designer les marginaux délibères, les recalés du service du travail pour cause d'anormalité, mais les normaux inutiles », L'Etat animateur. Essai sur la politique de la ville.

* 6:Conseil Economique Social et Environnemental est une assemblée constitutionnelle consultative, a vu ses compétences et missions élargies suite à la réforme de la Constitution de 2008 et à la loi organique du 28 juin 2010. Il favorise la collaboration des différentes catégories socio professionnelles entre elles et assure leur participation à la définition et l'évaluation des politiques publiques.

* 7Robert Castel, De l'indigence à l'exclusion : la désaffiliation in Face à l'exclusion, sous la direction de Donzelot Ed. Esprit, 1991

* 8Données recueillies de l'association RECHERCHEECHERCHES & SOLIDARITES, un réseau d'experts au service de toutes les formes de solidarités dont l'objectif d'apporter aux acteurs et aux décideurs les informations les plus récentes, avec une préoccupation de complémentarité utile par rapport aux travaux qui sont menés et publiés par ailleurs. Elle s'appuie sur des données provenant d'organismes officiels et sur ses enquêtes annuelles pour produire des publications nationales, régionales et départementales qui sont en libre accès sur www.recherches-solidarites.org.

Ceci en appliquant, strate par strate, les résultats obtenus, aux dernières statistiques de l'INSEE, et en considérant la population française entre 17 et 85 ans

* 9Chiffre donné à la 11ème édition - Septembre 2013 «LA FRANCE ASSOCIATIVE

EN MOUVEMENT » de l'association Recherche et Solidarité

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore