Partie A
1) Les Associations
La France compte un 1,3 millions d'associations en
activité en 2013 et ce nombre ne cesse de s'accroître.
La loi du 1er juillet 1901 définit
en ces termes : «L'association est la convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun, d'une façon permanente, leurs
connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des
bénéfices".
Cette loi institue un régime très
libéral, en rupture complète avec une tradition séculaire
de méfiance à l'égard de toute coalition hors du
contrôle des pouvoirs publics. Ainsi, les citoyens se voient
reconnaître l'entière liberté de s'associer et l'objet
de l'association est laissé au libre choix de ses membres fondateurs.
Unélément vient confirmer le caractère libéral du
régime des associations. Il s'agit de la très grande latitude
laissée aux membres pour la rédaction des statuts de
l'association. Cependant les associations reconnues d'utilité publique,
qui obtiennent certains avantages en matière de financement, se voient
imposer des règles qui sont définies par décrets en
Conseil d'État.
La liberté d'association est la conquête d'une
liberté, un moyen de libération individuelle.
Elle est une construction volontaire, et de ce fait dépasse les
autres appartenances : statut social, professionnel, lieu de naissance,
héritage religieux ou spirituel. Cette évolution
génère une richesse de choix inégalée dans
l'histoire du monde. Pour ceux qui le souhaitent et en voient
l'intérêt, toutes les portes se sont ouvertes. Il n'y a,
légalement, plus d'interdits ni de numerus clausus. L'individu qui en
profite peut utiliser tous ses droits pour se défendre, se cultiver,
rencontrer des gens qui ont les mêmes intérêts que lui, agir
sur la société grâce aux lois républicaines.
En ce sens, on peut dire que la liberté d'association
contribue, avec toutes les autres transformations du monde,à modifier et
transformer les individus. Les associations remplissent plusieurs rôles
étant donné la diversité des motivations qui animent ceux
qui en sont à l'origine. Ellepeut jouer un rôle à
destination essentiellement de ses membres ou de l'ensemble de la
société.
On en distingue quatre grandes fonctions:
· partage d'un loisir entre membres :
associations sportives par exemple
· défense des intérêts des
membres : association de locataires par exemple. Ces associations
peuvent constituer des groupes de pression, des lobbies.
· rôle caritatif,
humanitaire :associations venant en aide aux autres, que ce soit
à l'échelle d'un quartier comme par exemple un cours de
rattrapage scolaire, d'une ville avec la distribution de nourriture comme MIR,
cas sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
· expression, diffusion et promotion d'idées ou
d'oeuvres : il peut s'agir de principes démocratiques tel
qu'Amnesty International ou la Ligue des droits de l'homme, de créations
artistiques.
Les associations crées pour les habitants dans la
proximité et la souplesse, constituent des groupes, libres, où il
est possible de s'exprimer, de se confronter, de faire part de ses
difficultés, de ses projets, de se former par la pratique, de
s'intégrer par un emploi de proximité et d'utilité
sociale. Le « faire ensemble » produit
« un vivre ensemble », c'est là la principale
fonction socialisatrice de l'association qui est avant tout une création
culturelle. Si le premier centenaire de la loi 1901 vient d'être
célébré, consacrant l'utilité sociale et le
rôle majeur de l'association comme vecteur d'intégration, de
promotion sociale et d'intermédiaire démocratique, force est de
constater que la pratique associative commence à faire ses preuves dans
certains milieux, tels que le logement, la santé, l'intégration
sociale, en particulier l'immigration où le droit d'association n'est
reconnu que depuis 1981, ou encore les associations caritatives et humanitaires
auxquelles nous allons nous intéresser. Elles sont à l'origine du
travail social et leurs actions se sont fortement développées
avec la crise au travers de toutes les oeuvres et organismes qui font appel
à la générosité publique. Elles constituent un
corps intermédiaire à part entière, essentiel à
l'exercice de la démocratie et au développement des
solidarités.
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