Des ressources humaines pour des humains sans ressources ... Comment appréhender la fonction ressource humaine en milieu associatif ?( Télécharger le fichier original )par Aubin OUEDRAOGO ISEM Nice - Master 1 2013 |
2) Réalisations et Commissionsa. RéalisationsISN fonctionne donc régulièrement depuis plus de 28 ans ; de par sa présence sur le territoire niçois et l'animation de commissions s'attachant à poser les problématiques à partir des besoins des personnes, ISN a contribué à la création de réalisations indispensables dont voici un récapitulatif : 1988 : L'ALAM (Association Logement des Alpes-Maritimes) Courant 1986, onze associations, dont ALC, se sont regroupées dans un collectif intitulé Inter Secours Nice (ISN). Son objectif : réfléchir et proposer des solutions aux problèmes de l'exclusion et de la marginalité. ISN est à l'origine de l'ALAM. L'ALAM (Association Logement des Alpes-Maritimes), créée en 1988, est une association loi 1901. Son objectif est de permettre l'accès au logement de familles modestes, soit en aidant à la location directe, soit par le biais de la sous-location de logements loués par l'ALAM aux HLM ou à des propriétaires privés consentant des loyers modérés en contrepartie de la garantie de loyer. Dans le parc privé, l'ALAM sert d'intermédiaire entre le bailleur et le futur occupant, prépare les dossiers, veille à la rédaction des baux, vérifie le bon état des logements et assure leur entretien. Le candidat fait l'objet d'un suivi social et peut bénéficier du FSL (Fonds Solidarité Logement). 1989: Mise en place de "l'opération urgence" Cette opération a été prévue afin
de mettre en place lors de la fermeture des services sociaux, la
proposition d'une nuit par semaine et de 3 nuits pour le week-end pour
l'hébergement des personnes en
difficultés. Face à la montée de la précarité, devant la multiplication du nombre de demandes, l'opération urgence s'est étendue de façon beaucoup plus conséquente. Des nuitées en meublé ou en hôtel ont été recherchées et louées à l'année. En 1990, dans l'opération urgence : · 433 situations ont été hébergées. · 795 personnes dont 258 enfants en ont bénéficié. · Ceci représente 1458 nuitées soit une durée moyenne de 1,8 nuitée par personne. Concernant le public, le constat est : · Augmentation des personnes isolés (68.3%) et notamment des hommes ; · Un vieillissement de la population hébergée (40- 64 ans). 1992 : Cellule de Liaison Inter Accueils, commission au sein d'ISN La CLIA cellule de liaison inter accueil, au 1 er octobre 1992 regroupe 25 associations du groupe ISN dont 3 CHRS et associations caritatives (secours catholique, Equipe Saint Vincent, Croix Rouge), avec trois axes principaux :
Son but est d'établir une liaison aussi étroite que possible entre tous les organismes qui accueillent des personnes en difficulté. Trois axes sont définis. 1) Collecter les informations au moyen d'un guide départemental qui répertorie toutes les actions entreprises par les organismes publics ou associatifs du département. La première édition sort en octobre 1994. 2) Renforcer la cohérence des accueils et la complémentarité des services rendus. 3) Assurer la gestion d'un hébergement en hôtels meublés. Ce sera chose faite en janvier 1994 avec la mise en place d'»Inter Meublés», petit parc de 13 chambres meublées permettant d'accueillir 17 personnes. À cela s'ajoute le SCHEMA DEPARTEMENTAL de L'URGENCE avec 80 places en hôtel meublé. 1994 : La Banque Alimentaire née d'une commission ISN alimentation La banque alimentaire des Alpes Maritimes fut créée en juillet 1994 sous l'impulsion d'André Cathagneet de trois associations humanitaires : Action Educative et Sociale (ACTES), l'Armée du Salut et Inter Secours Nice avec ces fondateurs, qui est elle-même un groupement de plusieurs associations, et c'est Éric Vandroux, de l'Armée du Salut qui en est le premier président. Et ce sont 25 tonnes de nourriture qui ont ainsi pu être récoltées et distribuées par la Banque Alimentaire des Alpes Maritimes dès sa première année d'activité. La première campagne de collecte dans 4 magasins ramène 6 tonnes de nourriture. En créant la Banque Alimentaire, les associations regroupaient leurs capacités de collecte et de gestion des denrées alimentaires pour une meilleure efficacité dans la lutte contre le gaspillage et l'aide aux démunis du département. Les fondateurs pensaient alors que cette Banque Alimentaire
n'aurait une durée de vie que de quelques années, le temps de
faire face à la crise (déjà !). Après un démarrage dans des locaux provisoires, la BA AM 06 déménage en 1997 dans un entrepôt de 400 m2 à Saint Laurent du Var. Avec une vingtaine de bénévoles, elle distribue cette année-là près de 400 tonnes de nourriture à ses 80 associations partenaires. Fin 2011, la BA AM 06 a dû déménager dans de nouveaux locaux à Nice Lingostière pour faire face à une demande d'aide toujours croissante d'aide alimentaire. Avec 1 300 m2 d'entrepôt, une chambre froide et un sas de tri réfrigéré de 250 m3, les 110 bénévoles et 5 salariés sont à présent équipés pour recevoir, gérer et distribuer dans de bonnes conditions les 1 400 tonnes de nourriture annuellement nécessaires à ses 108 Associations Partenaires. Les 255 m2 de bureaux et salles de formation permettent aussi d'accueillir dans de bonnes conditions les Associations Partenaires et leurs bénéficiaires. Afin de répondre aux exigences des pouvoirs publics quant à la traçabilité des produits et au respect tout au long de la chaîne alimentaire des règles d'hygiène les plus strictes, la BA AM 06 a entrepris depuis quelques temps déjà sa professionnalisation et la modernisation de ses outils informatique. Elle fournit aussi assistance et formation aux associations et CCAS partenaires pour qu'ils puissent eux-mêmes satisfaire au mieux à ces exigences. Précisons que les associations membres d'ISN sont pour la plupart toutes partenaires de la Banque Alimentaire. Cette dernière est aujourd'hui un acteur incontournable dans le paysage de l'aide sociale niçoise. Elle collabore avec ISN afin de préparer la distribution alimentaire estivale qui s'annonce, chaque année problématique. En effet, que ce soit en hivers ou en été, la précarité reste la même sinon qu'elle augmente quand « il fait chaud dans le sud » et plusieurs associations sont fermées. Seules quelques associations dont la Croix Rouge Française, MIR, la légion de Marie continuent la distribution. Au vu des restrictions budgétaires de la collectivité, Mme Joëlle MARTINAUX, adjointe au maire déléguée aux affaires sociales, a souhaité associer la Ville de Nice à travers l'organisation d'une opération caritative en partenariat avec l'OGC Nice. Des contacts ont été pris avec l'OGN Nice depuis novembre 2010. Ainsi, chaque année 1 euro est reversé sur chaque place vendue lors d'un match au profit des associations membres de l'I.S.N contribuant à financer en partie la campagne d'été. Inter Secours Nice n'étant pas une entité juridique à part entière mais un groupement de fait, ne peut pas recevoir directement les fonds et sollicite la Banque Alimentaire afin de percevoir le chèque et redistribuer la somme aux associations de l'ISN en les faisant bénéficier de colis alimentaires à hauteur du montant récolté, colis qui seront eux-mêmes distribués aux plus démunis. 1994 : Le Schéma Départemental d'Urgence (S.D.U.) Dispositif financé par l'Etat, il assure un hébergement limité dans le temps. Le SDU totalise en 2004, 80 logements dans le département (Nice, Cannes, Menton, Grasse). Il s'agit d'un hébergement d'urgence, assuré en hôtels meublés et chambres d'hôtel répartis sur l'ensemble du département, s'adressant aux personnes avec ou sans enfant(s), suivies par des services sociaux (publics et associatifs), inscrites dans une démarche d'insertion et qui ne peuvent pas accéder immédiatement aux dispositifs de droit commun (service d'accueil et d'orientation, FSL, loi Besson ou RMI, CHRS, Secours Hébergement du Conseil Général...). Ce dispositif d'hébergement des personnes et familles en difficulté est essentiellement activé au travers d'un accueil téléphonique permanent. La durée d'hébergement est de 1 à 8 jours, éventuellement renouvelable 1 fois. 1997:Ouverture du 115 géré par ALC, partenaire naturel d'ISN (Confère page 54) 2002 : De l'annuaire départemental papier réactualisé au site internet et au Nice urgence Avec l'apparition du 115, la rédactrice embauchée, toujours en lien avec le SAO de l'association ALC a exprimé son envie de mettre en place un répertoire papier avec toutes les informations sur le fonctionnement des associations et services partenaires. Toutefois, elle a été confrontée aux contraintes administratives vu la complexité de cet annuaire. C'est pourquoi, ISN a repris le projet et a permis de le réaliser. Celui-ci a donné lieu à la mise en place de « Nice Urgence ». Il s'agit d'une plaquette avec toutes les informations pour les personnes en difficulté. Les informations sont réactualisées chaque période. Il y a la plaquette Nice Urgence Sociale du printemps et la plaquette Nice Urgence Sociale de l'hiver. On y trouve des informations sur les lieux : où manger, où se laver, où dormir, où se poser, où aller pour des démarches administratives, où se soigner et les horaires de passage de l'équipe mobile du Centre d'Accueil, d'Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues. Ces informations sont aujourd'hui sur le site internet du115 http://www.le-115-06.org/veille-sociale/infos-du-115-32 Précisons également que le site internet du 115 fut créé en 2002 par la société i2N. Avec la rédactrice documentaliste du 115, conception et rédaction commune du document NICE urgence été -hiver destiné aux personnes sans abri traduit en anglais, italien et roumain. Diffusé dans toutes les associations niçoises et services d'accueil dont la gare et l'hôpital. 2004 : Création de la Halte de nuit géré par ACTES ; fruit de la commission ISN grands marginaux. La Halte de Nuit est un lieu d'accueil immédiat, inconditionnel, anonyme et sans jugement, dans le respect de la dignité des personnes. Elle se veut d'accueillir les personnes seules ou en couple, comme elles se présentent ; c'est-à-dire avec leurs problèmes d'addictions (tabac, alcool, substances psycho actives), leurs problèmes psychiatriques, leur état de souffrance psychique, une hygiène parfois relative et aussi avec leur animal de compagnie. Les personnes se présentent spontanément à la porte de la Halte de Nuit, il n'est pas indispensable d'être orienté par un service partenaire ou un travailleur social, toutefois l'orientation vers la Halte de Nuit peut être réalisée aussi par : (115, SAMU Sociaux, Services d'Accueil et d'Hébergement, Associations Caritatives, CHU, ...). Une priorité à l'accueil est donnée aux personnes que l'équipe considère comme vulnérables, c'est à dire aux personnes âgées, où fortement alcoolisées, les malades, aux femmes et aux nouveaux arrivants ainsi qu'aux personnes accompagnées d'un animal qui ne sont reçues nulle ne part ailleurs. Afin de garantir l'accès de la Halte de Nuit à des personnes très désocialisées et/ou fragiles, un protocole a été mis en place avec le 115. Il s'agit pour la Halte de Nuit de "réserver" cinq places d'accueil à l'équipe de maraude du SAMU Social Croix Rouge et ce jusqu'à 22h00. Pour les ayant-droit, lorsqu'il y a de la place, une orientation vers le gymnase (structure du CCAS) peut être proposée. La Halte de nuit, propose d'octobre à mars, une mise à l'abri temporaire, des prestations d'hygiène et d'alimentation pour 35 places. Elle complète son offre par l'accueil de passagers Capacité : 35 couchages - Un espace réservé aux femmes Cuisine industrielle - 35 repas prévus + 15 pour les personnes de passage Equipes mobiles de santé le mercredi soir : les médecins du CLUB FRANCO-AFRICAIN en alternance avec les équipes médicales de MEDECINS DU MONDE. Public visé : Public majeur en grande précarité - Sans Domicile Stable 2010 : Les Consignes -Vestiaire, un projet ISN en instance Un travail regroupant de nombreux partenaires s'est déroulé lors du premier trimestre 2010 suite au constat suivant : quand on vit dans la rue, laisser un sac dans un coin revient à prendre le risque de perdre ses affaires. Quelle que soit la saison, les conditions peuvent être difficiles pour les sans-abris. Le projet présenté à la Mairie de Nice et à aux services décentralisés de l'Etat a donné lieu à un dépôt de dossier comprenant le projet en soi, le résultat du questionnaire « usagers potentiels », un règlement intérieur de la structure. Il s'est inspiré du fonctionnement de consignes sur Paris et Marseille. A ce jour, il n'a pu se mettre en place faute de subventions. Par contre il a rendu évident le fait de concevoir chaque création d'un nouveau service en y intégrer d'office une consigne pour les personnes accueillies. Ce projet est donc toujours légitime et la demande de son ouverture réapparait avec force lors de la démarche actuelle : « diagnostic coeur de ville ». 2010 : Répertoire jeunes réactualisé en 2014 Commission ISN jeunes Depuis quelques années en France, une série d'acteurs situés principalement dans le champ social et sanitaire se préoccupe d'un problème d'envergure : celui des jeunes en errance. Il était certes déjà question de sans domicile fixe (SDF), et parmi eux de jeunes39(*). Les jeunes en errance sont apparus récemment en France, et s'y multiplient. Ils sont âgés pour la plupart de seize à trente ans, souvent accompagnés de nombreux chiens, se déplaçant sans but et sans projet en petits groupes informels à la structuration éphémère, utilisant massivement l'alcool et des psychotropes divers, errant du printemps à l'automne au hasard des occasions et des rencontres. « Bien qu'ils ne soient pas les produits directs de la crise économique comme le sont les jeunes sans domicile fixe sédentarisés des grandes villes, ou comme l'étaient les hobos nord-américains de la crise économique des années trente, ils [les jeunes en errance] sont bien plus les produits et les victimes d'un affaiblissement des liens sociaux et de fragilités familiales, que les acteurs et les créateurs conscients et responsables d'un nouveau style de vie »Chobeaux, 1996,23. Les errants sont des personnes rejetées de la famille, du foyer, de l'hôpital, des copains, du travail, du RMI [revenu minimum d'insertion]. Rejetées de l'avenir, ils arrivent sans projet, sans espérance. Rien n'est moins initiatique que l'errance. Rien n'est plus mortifère. Ainsi aucun préjugé ne doit-il nous faire oublier que l'errant est un être humain. Ne pas oublier non plus que l'errant est un citoyen à part entière40(*). De l'errance il est encore largement question dans les Diagnostics partagés sur l'errance des jeunes et la grande marginalité. Indiquons ici la définition retenue par la DAS (1999,5):(...) l'errance peut recouvrir deux acceptions selon qu'on la considère : dans un sens restrictif comme le passage par la rue et des formes de désinsertion grave; dans un sens plus large, comme décrivant les trajectoires complexes et chaotiques au sein desquelles les jeunes ne cessent de circuler. Les jeunes sont présentés comme des victimes de la crise, qui deviennent parfois des rebelles. Ils vivent un réel malaise, rejettent cette société ou cachent leur situation. Même chez les plus « menaçants » d'entre eux, qui se posent en rebelles, et défendent leur errance comme choix de vie, on découvre, lorsqu'un contact a pu se créer, qu'il s'agit en fait d'un choix par défaut: faute d'une autre solution; dans la plupart des cas c'est d'une errance forcée et non choisie qu'il s'agit. Concrètement, jeunes en errance signifie tantôt jeunes SDF, tantôt jeunes en difficulté en proie à des parcours précaires et des situations instables. Les jeunes en errance refusent les contraintes liées à l'inscription dans les dispositifs sociaux d'insertion. D'où la nécessité, sociale, de développer de nouvelles techniques qui s'inscrivent largement dans l'accueil inconditionnel, l'écoute, les techniques dites à bas seuil d'exigence. Les acteurs concernés par la démarche de diagnostic partagé ne se limitent pas à ceux de l'urgence sociale et ceux de l'hébergement. La réflexion doit être élargie à l'ensemble des acteurs et institutions intervenant par rapport à des jeunes marginalisés ou en difficulté, pour questionner la cohérence des interventions. Ainsi à Nice, le problème des jeunes a été posé au sein d'Inter-Secours Nice. Ces jeunes ont une tranche d'âge allant de 18 à 30 ans, car les mineurs relèvent du Conseil Général. Les associations membres d'ISN avec les différents partenaires sociaux et les pouvoirs publics ont mis en place un répertoire destiné uniquement aux professionnels et bénévoles de services ou associations intervenant auprès des 18 -30 ans ; ils pourront y trouver ou non des informations. On y trouve : l'accueil téléphonique, information et orientation, accueils de jour (généralistes et spécialisés), les droits, consultation et santé, consultation et soutien psychologique, l'hébergement, l'alimentation, les vêtements, et les questions relatives à l'hygiène et l'entretien du linge. Ce répertoire a été réactualisé en 2014 2011 : Fiche unique d'orientation vers les associations Commission Epicerie Sociale Dans le cadre de l'Inter Secours Nice ISN, les associations partenaires ont établi une Fiche d'Orientation Sociale Unique à laquelle se référer lors d'une demande d'aide alimentaire (colis alimentaire, épicerie sociale ou solidaire, bon ou ticket service). Document "unique" comme indiqué, elle constitue une information commune et claire, nécessaire entre les différents services sociaux et les bénévoles des associations caritatives, tout en simplifiant la démarche de l'usager. Le calcul du Restant à Vivre RAV demeure à l'appréciation de chacune des associations proposant de l'aide. La Fiche sociale unique est toujours utilisé à ce jour et circule des services sociaux demandeurs CCAS et Maison des solidarités 2012 : mise en place d'un COPIL Le comité de pilotage est composé d'un représentant de la Croix rouge, du 115, de l'Armée du salut, d'habiter la rue, de médiation cité, du secours catholique, des deux animateurs bénévoles d'ISN Le COPIL se réunit tous les deux mois pour échanger sur : - l'actualité locale, - un point sur les différentes commissions et la réunion générale, - sur l'organisation et le contenu de la réflexion sur ce qui peut être mis en place dans les deux mois à venir. C'est un lieu essentiel de concertation et de stratégie d'ISN * 39Paugam Serge, Parizot Isabelle, Damon Julien, Firdion Jean-Marie., 1996 :« La relation humanitaire ». Patients et bénévoles à la Mission France de Médecins du Monde, Observatoire sociologique du changement, Rapport pour Médecins du Monde. * 40QUARETTA Bernard,Novembre 1995 : « Face à l'errance et à l'urgence sociale »Secrétariat d'Etat à l'action humanitaire d'urgence page 10 |
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