Ø Compétences des ASC
v Caractéristiques professionnelles §
Qualification professionnelle:
Tous les six agents enquêtés au bloc
opératoire sont des ASC. Au regard de cette qualification on pourrait
dire que ces agents ont des connaissances poussées à même
de minimiser le risque infectieux dans le bloc opératoire. Ces
connaissances qui sont liées à leur qualification est un atout
fort appréciable à l'application des règles de la PI et la
PEC des plaies opératoires.
§ Ancienneté dans le service
La majorité, soit 83,33% des ASC enquêtés
ont une ancienneté professionnelle dans le service de plus de 05 ans.
OUEDRAOGO. R dans son étude avait trouvé que 75%
des ASC avaient une ancienneté de plus de 05 ans dans le service
[35].Cette équipe est expérimentée. A
notre avis, elle constitue un avantage pour le service dans l'application
correcte des règles d'asepsie et dans la maitrise des gestes
opératoires. Ce qui pourrait améliorer la qualité des
interventions et
minimiser la survenue des IPO.
§ Formation/recyclagesen PI
Seulement 33,33% des ASC ont bénéficié
d'une formation de remise à niveau en matière de PI. Ce taux est
proche de celui trouvé par OUEDRAOGO. R qui est de 37,
5% [35]. La formation ou le recyclage est indispensable et
reste un moyen de renforcement des compétences des professionnels de
santé dans leurs pratiques quotidiennes. Cette absence de formations
continues pourrait expliquer l'insuffisance de connaissances théoriques
des ASC et le non-respect des règles de la PI lors des soins. Ce qui
pourrait être un facteur favorisant la contamination de la plaie
opératoire au cours de l'intervention et lors des soins.
v Connaissance en matière de PI
§ Connaissances sur la définition des
concepts
100% des ASC connaissent non seulement La définition
de la PI mais aussi l'infection nosocomiale. Cela est encourageant et constitue
déjà un atout pour le service, car connaitre et à
appliquerles règles d'asepsie en PI et à la PEC desplaies
opératoires, pourrait contribuer à minimiser les infections des
plaies opératoires lors des interventions.
§ Connaissance sur les types de lavage des
mains
Notre étude a noté que le lavage aseptique des
mains n'est connu que par 50% des ASC. Ce résultat est supérieur
à celui de N'DO. J qui avait trouvé en 2012 au
CHR/OHG que 37,5% des ASC et 10% des sages-femmes/maïeuticiens d'Etat
connaissaient ce type de lavage [15]. Le lavage
hygiénique des mains est indispensable au bloc opératoire au
cours des interventions et lors des pansements s'il y'a besoin de servir ou de
toucher du matériel stérile (boite à instrument
stérile, matériel emballé, faire un pansement...). C'est
un geste essentiel car il permet d'éliminer la flore transitoire et
diminuer la flore commensale. Non effectué selon les normes, les
micro-organismes ne sont pas éliminés des mains des prestataires;
cela pourrait constituer un risque d'infection manu-portés dans la salle
opératoire ou au cours des interventions.
96
§ Connaissance sur le lavage chirurgical des
mains
97
Notre étude a montré que 100% des ASC
connaissent le lavage chirurgical des mains ainsi que les trois phases et la
durée minimale de plus de 5 mn. Ce taux est supérieur à
celui trouvé par OUEDRAOGO. R qui est de 93,30%
trouvé par le personnel chirurgical [35]. Ce constat
jugé satisfaisant nous fait dire que c'est un avantage pour le service,
car l'objectif du lavage chirurgical des mains est d'éliminer la flore
transitoire et diminuer la flore résidente. Il est essentiel et permet
de réduire la transmission des micro-organismes au cours des actes
chirurgicaux.
§ Connaissance sur le traitement du
matériel
Notre étude a noté qu'aucun ASC n'a pu citer
correctement l'ordre chronologique des étapes du traitement du
matériel jusqu'à la stérilisation. Ce qui expliquerait que
certaines étapes sont méconnues par eux tels que: le tri et la
pré décontamination; le stockage. Par contre, ILBOUDO. I
avait trouvé que 67% des ASC ne peuvent pas citer dans l'ordre
les étapes du traitement du matériel souillé
[13]. De notre point de vue, cette méconnaissance sur
les étapes du traitement et la conservation du matériel
stérile n'est pas sans conséquences pour le service en termes de
l'application de la PI. L'usage du matériel souillé ou mal
stérilisé au cours des interventions chirurgicales ou lors des
pansements pourrait être à l'origine d'une porte d'IPO. Cela
témoigne l'existence des IPO dans le service. Cet état de cause
résulte aussi de l'insuffisance de formation en PI entrainant des
conséquences telles que les délais de séjour,
d'hospitalisation prolongée dû à certaines complications
post- opératoires.
§ Connaissances sur les sources d'infections des
plaies opératoires
- L'existence des cas des suppurations dans le
service de chirurgie : il est affirmé par tout le personnel
ASC. Cette affirmation nous permet de savoir que tous les ASC reconnaissent
qu'il existe descas de suppuration.
- Les principales sources d'infection les
plus connues et incriminées par les ASC sont représentés
par l'ordre suivant : les instruments 100% et 83,33% chacun par
l'environnement, les patient et le personnel. Les sources des IPO citées
sont similaires à celles connues des ASC enquêtés par
OUEDRAOGO. R à 75% chacun sauf 62,50% pour les patients
[35]. Ces sources d'infections étant connues par les
ASC, cela montre qu'ils sont déjà conscients de la situation.
Quant aux causes probables des IPO, les plus
citées par les ASC sont :
98
100% chacun pour la stérilisation des instruments et le
non-respect de la technique des pansements, 83,33% pour la négligence du
personnel et 50% pour l'insuffisance dans la préparation du patient.
Le fait que les ASC soient conscients de ces sources
d'infections incriminées comme responsables des infections des plaies
chirurgicales est déjà un avantage pour le service en
matière de PI. Il est de leur devoir à appliquer les
règles de la PI lors des interventions et des pansements afin de
réduire la survenue des IPO.
v Pratiques des ASC
§ Pratiques des ASC observées pendant la
préparation du champ opératoire
Au regard de nos résultats sur de la
préparation du champ opératoire, 17 activités sur 19 ont
été bien exécutées soit 85,05% qui est
supérieur au NAP. Ce taux constaté est nettement supérieur
à celui trouvé par WIND YAM. A qui était
de 74 ,73% [36]. Ce taux obtenu est jugé satisfaisant
et permet de minimiser le risque d'IPO.
§ Pratiques des ASC observées pendant le
lavage chirurgical des mains
Tenant compte des normes, seulement un ASC sur six soit
16,67% respecte le lavage chirurgical des mains de plus de 5mn. Ce taux est
similaire à celui de PELEDE. O [33] et de
OUDRAOGO. R [35] qui trouvaient respectivement 05,71% et
03,12% des ASC respectaient le temps de 5 à 10mn. Ce taux jugé
insatisfaisant révèle une ignorance des ASC et un manque de
rigueur dans l'exécution de cette tâche. Pourtant, l"objectif du
lavage chirurgical des mains est d'éliminer la flore transitoire et
diminuer la flore résidente. Ce geste, mal effectué pourrait
être à l'origine de la transmission des germes au patient durant
l'intervention. Cette situation pourrait s'expliquer par une absence de
supervisions dans les services de chirurgie en générale, le
manque de motivation à bien faire, et le manque de remise à
niveau au cours des formations continues en PI.
§ Pratiques des ASC observées sur les
étapes de la stérilisation
Les résultats de notre étude sur les
étapes de la stérilisation révèlent que 05
activités sur 07 ont été exécutées et donne
un taux global d'appréciation de 88,09% qui est supérieur au NAP
fixé à 80%. Ce taux est supérieur à celui de
Bamouni B.
99
Bruno [37] qui avait trouvé en 2014 au
CMA de Zorgho un taux de 64,58%. Ce taux satisfaisant constitue un avantage
pour service en matière prévention de l'infection et permet de
minimiserla survenue des IPO au cours des interventions chirurgicales.
Ø Compétences du personnel de soutien
v Caractéristiques socioprofessionnelles
§ Qualification
Notre étude a révélé que le
personnel de soutien est composé de 25% de Garçons et filles de
salle et de 75% de manoeuvre. Ce taux est égal à celui de
PELEDE. O qui trouvait qu'un sur quatre de ce personnel soit
25% avait reçu une formation spécifique [33]. A
notre avis, ce taux est insatisfaisant et constitue un obstacle pour le service
en PI, car ce personnel de soutien n'est pas qualifié et doté de
connaissance en matière de PI ; aussi ce nombre est satisfaisant pour
assurer la continuité du service et l'entretien du matériel ;
ILBOUDO. I avait trouvé deux personnels de soutien en
chirurgie du CHU-CDG [13].
§ Ancienneté dans le corps et dans le
service
Dans notre étude, 100% du personnel de soutien a plus
de cinq ans dans le service. Ce taux est le même que ILBOUDO. I
qui avait trouvé un personnel de plus de 05 ans
d'expérience professionnelle [13]. A notre avis, cela
est un atout pour le service en matière de PI sur l'hygiène
hospitalière du fait que tout le personnel de soutien est
expérimenté dans le corps et motivé dans le travail.
v Connaissances théoriques
§ Formation/Recyclage en PI et
supervision
75% du personnel de soutien n'ont pas reçu une
formation de mise à niveau en PI et 100% n'ont pas été
supervisés en matière d'hygiène hospitalière par
ses supérieurs hiérarchiques. Ce constat est inférieur
à celui de PELEDE.O qui avait trouvé dans son
étude que deux sur quatre soit 50% avait reçu une formation en PI
[33]. Ce taux est insatisfaisant et ne constitue pas un
avantage pour le service en matière d'hygiène
hospitalière. Cela s'expliquerait par la présence IPO dans le
service. Pour réussir l'hygiène hospitalière il faut
renforcer les compétences de ce personnel par des formations contenues
et par des supervisions.
100
v Hygiène hospitalière et PI
Le nettoyage obligatoire de la table d'opération
après chaque intervention et nettoyage du bloc opératoire sont
connu par tous les agents du personnel de soutien soit 100%. Ce résultat
est similaire à celui trouvé par Bamouni B. Bruno [37]
en 2014 au CMA de Zorgho. Ce taux satisfaisant constitue un avantage
pour le service en matière de PI et permet de minimiser le risque de
survenue des IPO.
§ Pratiques du personnel de soutien sur
l'entretien des salles et le traitement des instruments
L'ensemble des tâches observées du personnel de
soutien sur l'entretien des salles et le traitement du matériel a
donné un score global de 88,88%, qui est supérieur au NAP
fixé à 80%. Ce score est supérieur à
Bamouni B. Bruno [37] qui trouvait en 2014 au CMA de Zorgho un
score de 66,67%. Ce taux satisfaisant constitue un atout pour le service en
matière d'hygiène hospitalière et permet de réduire
la survenue des IPO.