Selon l'encyclopédie Wikipédia [28],
le terme « bonnes pratiques» désigne, dans un milieu
professionnel donné, un ensemble de comportements qui font consensus et
qui sont considérés comme indispensables par la plupart des
professionnels du domaine, qu'on peut trouver sous forme de guides de bonnes
pratiques (GBP). Ces guides sont conçus par les filières ou par
les autorités. Ils peuvent se limiter aux obligations légales, ou
les dépasser. Comme les chartes ils ne sont opposables que s'ils ont
été rendus publics. Ils sont souvent établis dans le cadre
d'une démarche de qualité. Dans le cadre de notre étude,
les bonnes pratiques de pansement sont un ensemble de mesures
et manipulations exécutées de façon aseptiques au niveau
d'une lésion des téguments en vue de prévenir une
infection ou assurer la guérison de cette lésion, avec un
matériel adapté, dans un environnement adéquat et selon
les normes et protocoles établies.
Après l'intervention chirurgicale, le chirurgien va
donner les consignes à suivre pour la prise en charge de
l'opéré. La qualité des soins en post-opératoire
dépendra de l'efficacité et des connaissances des professionnels
de santé. En effet, la surveillance clinique des opérés
est obligatoire. Les complications postopératoires doivent être
notées et signalées rapidement au chirurgien. Les consignes
postopératoires sont à respecter. Les soins
généraux sont représentés par la voie
parentérale et le relais par la voie orale. Les soins locaux sont des
pansements des plaies opératoires et des drains qui doivent être
indépendamment réalisés. Le rythme des pansements va donc
dépendre de l'état de la plaie, qui peut être quotidien
voire plus. Pour le pansement des plaies opératoires, le groupe de
travail de la région de Midi Pyrénées
différencie deux groupes de paies : les plaies septiques et les
plaies aseptiques [29].
- les plaies septiques sont des plaies qui
représentent des signes inflammatoires ou un écoulement purulent
;
- les plaies aseptiques sont celles qui sont propres et les
sutures non infectées.
Afin de réduire les infections des plaies
chirurgicales en post-opératoire par les micro-organismes lors des
pansements, la technique des pansements doit obéir à des
règles générales d'asepsie. Avant tout, le malade doit
être confortablement installé et le lit protégé d'un
champ imperméable. Après les soins, il faut éliminer les
instruments et pansements usagés.
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El Définition
Un pansement est un dispositif de protection destiné
à recouvrir une plaie, une lésion au moyen de compresses de
manière stérile et fixées soit par un bandage soit par
adhésif. [17]. Alors, des recommandations sont
proposées par les Nouveaux cahiers de l'infirmière [25]
:
El Les objectifs des pansements
La prise en charge des plaies vise plusieurs objectifs:
- favoriser la cicatrisation
- prévenir l'infection
- protéger la plaie contre d'éventuels
traumatismes
El Les types de pansements
Pour PH DETRIE [30], le pansement peut
être:
- protecteur pour les plaies sans écoulements (plaies
suturées, plaies sans drainage, plaies superficielles);
- absorbant pour toutes les plaies sécrétant,
les plaies drainées, les plaies communiquant avec une cavité
sécrétant (intestins, voies urinaires,...);
- compressif dans un but d'hémostase quand une
hémorragie en nappe est à craindre.
El L'exécution du pansement des plaies
opératoires
L'exécution des pansements des plaies
opératoires passe les étapes suivantes:
· Les règles générales
d'asepsie
- Dans la prise en charge des plaies, le pansement doit
être réalisé dans un environnement propre: salle de
pansement bien nettoyée au quotidien, les tables de soins
désinfectées après chaque patient.
- Le soin doit être individuel. Le matériel
nécessaire est préparé à l'avance et placé
sur un chariot, pour un seul malade. Il faut introduire uniquement dans la
salle le matériel nécessaire à la réfection du
pansement.
- Se laver soigneusement les mains avant chaque pansement et
après
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enlevés bandages ou sparadrap lors d'un nouveau soin ou
l'utilisation de solution désinfectante
Commencer toujours par les plaies les plus propres en allant
vers les plus
sales.
· La salle de pansement
- Le pansement se fait au lit du malade, au bloc
opératoire ou une salle réservée à cet effet. Elle
sera choisie en fonction de l'état du malade, des conditions de travail
ainsi que de l'importance de la plaie.
- Dans tous les cas, on veillera à l'hygiène de
la salle de pansement, à un bon éclairage et au respect des
conditions de discrétion.
· La préparation du malade
- Le malade sera informé de l'heure du pansement et du
lieu
- Il faudra prendre soin de protéger le lit ou la table
de pansement avec une
alèze ;
- En fonction de son état et du siège de la
plaie, l'installer de façon confortable;
- Après son installation, on l'isolera avec un
paravent s'il s'agit d'une salle commune.
· La préparation de l'agent
L'agent doit :
- Se revêtir d'une blouse propre en manche courte, les
bras doivent être découvert jusqu'au coude;
- Se désinfecter les mains et avant-bras (lavage,
savonnage, brossage, rinçage à l'eau propre puis passés
à l'alcool), après avoir enlevé les bagues, bracelets et
les ongles taillés courts;
- Travailler à bout de pinces
· La préparation du
matériel
Le matériel de pansement est disposé sur un
chariot à pansement de la manière suivante:
Sur l'étage supérieur sera placé le
matériel et consommables médicaux
stériles:
- Une boite d'instruments contenant une pince à
disséquer, une paire de
ciseaux, une pince hémostatique de péan, une pince
de Terrier, une sonde cannelée;
- Descompresses stériles et champs propres;
- Un plateau à pansement propre;
- Un flacon d'antiseptique
- Un drain ou une mèche
- Des gants stériles
Sur l'étage moyen, on disposera:
- Le matériel de contention (bande, sparadrap...)
- Le matériel de protection comme les alèzes, des
produits médicaux(les pommades, le sérum, physiologique, les
solutions antiseptiques)
Sur l'étage inférieur, on
disposera:
- Le haricot;
- La poubelle.
Le but de cette préparation est de pouvoir
réaliser un pansement répondant aux critères suivants :
stérile, protecteur tant mécanique que bactérien, non
adhérent avec la plaie avec une bonne capacité d'absorption, non
toxique et confortable.
· Technique de pansement des paies
opératoires et ablation du pansement précédent
Après l'ensemble des préparations ci-dessus
citées, le panseur doit :
- Se laver les mains ou utiliser une solution
hydro-alcoolique(SHA) et porter des gants à usage unique, enlever le
pansement souiller et le mettre à la poubelle; - Se laver les mains ou
utiliser une SHA et porter des gants stériles;
- Ouvrir ou faire ouvrir la boite à instruments sans le
souiller ou un kit de pansement;
- Procéder à l'ablation des compresses du dernier
pansement en utilisant une pince stériles (si elles sont
adhérentes, les imbiber au sérum physiologique en agissant
doucement pour ne pas arracher l'épiderme en voie de cicatrisation;
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- Déposer les compresses dans la poubelle.
Ø L'examen de la plaie
Selon Mme VERRIER [31], l'examen de la plaie
permet de vérifier l'évolution
de la cicatrisation, l'existence d'un suintement, l'apparition
d'un hématome ou d'une
infection. Les étapes de l'examen de la plaie passent
parles éléments suivants:
- Aspect
- Profondeur
- Dimension
- Douleurs
- Ecoulements :
· Couleur: séreux, sanguinolent ou
purulent
· Quantité
· Consistance
· Odeur
- Coloration des tissus:
· Noire : correspond à la
coagulation des éléments du derme et de l'épiderme en cas
de nécrose `cartonnées', luisante, croute superficielles
sèches ou très peu humides.
· Jaune: correspond à la
production de fibrine pour les plaies très humides, fibrineuse. On
observe des situations intermédiaires:
§plaies modérément humides : plaques de
nécroses et sillon d'élimination en périphérie,
nécrose noires molles;
§plaies fibrineuses ou nécroses jaunes
correspondant au tissu graisseux revascularisé avec évolution
vers la fibrose
§surinfection possible pour ce type de plaie
favorisée par l'exsudat et les produits de dégradation de la
fibrine
· Rouge: représente le tissu de
granulation, plaie proche de l'épidémisation
· Rose ; traduit la phase
d'épidémisation
· Blanche : signe d'évolution vers
la fibrose
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- Phase de cicatrisation:
· Nécrose
· Bourgeonnement
· Maturation
Appliquer une ou plusieurs compresses stériles sur la
plaie puis appliquer des bandes ou un ruban adhésif poreux
hypoallergique perpendiculaire à l'axe du corps ou du membre.
Le matériel utiliser après le pansement doit
être plongé dans une solution chloré diluée à
0,5% pendant au moins 10 minutes.
La fréquence des pansements des plaies
opératoires infectées dépend du niveau d'hygiène
des patients parce que moins on touche une plaie propre, moins elle a de chance
de s'infecter.
Le pansement doit être protégé au premier
jour, puis les pansements suivants toutes les 48 à 72h.
- pour les fixateurs: vérification systématique de
la propreté du fixateur (vernis
chirurgical type Ercefilm®est parfois posé en
per-opératoire pour protéger tous les
sites d'insertion des fixateurs. Il ne doit pas être lors
des soins post-opératoires)
- prélèvement microbiologiques en cas de signes
cliniques d'infection.