II. Environnement et
structure de l'organisation
Les formes des organisations sont mises en évidence au
début du 20esiècle par Taylor (1856-1930) avec
l'organisation scientifique du travail ; Henri Ford (1873-1947) avec le travail
à la chaine ; Henri Fayol (1841-1925) avec la fonction administrative et
Max Weber (1864-1920) avec l'organisation bureaucratique. L'environnement a
été présenté comme un des principaux
déterminants structurels des entreprises. Parmi les travaux qui ont
traité de cette problématique nous présenterons ceux de
Burns et Stalker ainsi que ceux de Lawrence et Lorsch
1. Les travaux de Burns et Stalker
A partir d'une enquête sur une vingtaine de compagnies
industrielles anglaises de tous secteurs d'activité Burns et Stalker
(1961) ont étudié l'influence de l'environnement sur la structure
des entreprises. Sur la base de l'appréciation de l'environnement par le
taux de changement de technologie et du marché, ils montrent que la
structure d'une organisation est fonction de l'environnement dans lequel elle
évolue.
En guise de résultats, ils ont énoncé que
la structure d'une organisation dépend des facteurs externes, qui ne
sont rien d'autre que l'incertitude de l'environnement dont la mesure se fait
à l'aide des taux de changement de la technologie et du marché.
Ainsi, il distique selon le type d'environnement deux type de
structures :
Ø la structure d'organisation de type mécaniste
: elle correspond à l'organisation bureaucratique décrite par
Weber, et convient mieux de ce fait à un environnement
instable ;
Ø la structure d'organisation de type organique : elle
convient à environnement stable.
Le type de structure dépend alors du degré de
stabilité de l'environnement d'une entreprise.
2. Les travaux de Lawrence et Lorsch
A la suite travaux de Burns et Stalker (1961), de nombreuses
recherches se sont penchées sur les effets induits de l'environnement
sur la structure de l'organisation notamment ceux de Lawrence et Lorsch,
professeurs d'organisations à Harvard.
Quelles sortes d'organisation sont nécessaires pour
faire face aux différents environnements de l'entreprise ? C'est la
question à laquelle ils ont essayé de répondre entre 1967
et 1972. En effet, ils ont menée entre 1963 et 1966 une étude
expérimentale sur dix entreprises aux Etats Unis. Ces entreprises ont
été choisies volontairement dans des secteurs différents
(l'industrie plastique, industrie alimentaire.) car elles montraient ainsi des
différences importantes sur les caractéristiques d'incertitude et
de diversité de leur environnement respectif. Les travaux ont abouti
à deux principales conclusions.
D'une part, en analysant la relation entre l'incertitude de
l'environnement d'une organisation et sa structure interne, sous
l'hypothèse que la structure de chaque entreprise devait varier avec
l'incertitude de son propre environnement, ils sont parvenus à la
conclusion que plus grand est le degré de certitude de l'environnement
plus formalisé doit être la structure de l'entreprise.
D'autre part, en observant comment les différences dans
les sous environnements génèrent des structures
différentes, ils ont constaté que plus les sous-systèmes
sont différenciés, plus il faut trouver des instruments pour les
intégrer. D'où la règle d'organisation suivante : plus
l'environnement est turbulent, complexe, incertain plus les organisations
doivent être diversifiées.
Nous venons ainsi de voir qu'il n'existe pas un mode
d'organisation ou de réflexion stratégique qui soit
supérieur aux autres, mais que certaines structures ou certains
processus de prise de décision sont plus adaptés dans certaines
configurations environnementales (théorie de la contingence).
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