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Le plaidoyer politique d'associations féministes et de promotion de la santé des femmes à  Bruxelles. Quels apports à  de nouvelles façons de porter les revendications ?

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par Timothée Delescluse
Université Catholique de Louvain - Master en Sciences de la Santé Publique 2015
  

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3. Le Genre comme concept et déterminant de santé :

Suite à la description du plaidoyer et fait un retour sur les mouvements féministes et les mouvements pour la santé des femmes, nous allons dans cette dernière section décrire brièvement le genre comme concept récurrent dans le discours féministe. Nous présenterons en particulier son lien avec la santé.

3.1. Le concept de Genre:

Nous pouvons, pour mieux cerner le caractère polysémique du concept « genre », nous baser sur ses usages. Il s'applique aux deux sexes et amène à distinguer le statut social de l'état biologique. Il peut être défini comme « Un système de bi-catégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leurs sont associées (masculin/féminin) »24. Ce concept nait de travaux dans les années 50 de John Money s'inspirant de Margaret Mead 25 qui propose une autre notion que le « sexe » pour désigner les différences sociales entre hommes et femmes.

Par la suite, le courant féministe va s'en servir pour « dénaturaliser » le sexe. Comme l'indique la formule de Simone de Beauvoir « On ne nait pas femme, on le devient ». Ce courant alimente dans les années 60 les premiers travaux féministes à ce sujet. Notamment Gayle Rubin qui, en s'inspirant des travaux de Levi-Strauss et Freud va montrer que « le système de genre n'est pas immuablement oppressif et il a perdu beaucoup de sa fonction traditionnelle. Néanmoins, il ne s'évanouira pas en l'absence d'opposition. (...) le système/genre doit être réorganisé par l'action politique. En fin de compte l'exégèse de Levi-Strauss et de Freud incite à une certaine vision de la politique et de l'utopie féministe, à savoir que notre visée doit être, non l'élimination des hommes, mais l'élimination du système social qui crée le sexisme et le genre »26.

Les différents courants féministes et les autres usages amènent à adopter de nouvelles caractéristiques. Comme le précise Bereni, ce deuxième âge des théories du genre peut être schématisé de la façon suivante : « 1. Le genre n'exprime pas la part sociale de la division mais il est la division 2. Le genre précède et détermine donc les sexes, qui en font partie 3. Le genre n'est pas simplement un système de différenciation mais aussi un système de domination »

24 BERENI L., CHAUVIN S., JAUNAIT A., REVILLARD A. Introduction aux études sur le genre, Bruxelles : de Boeck Supérieur, 2012. 256 pages

25 FASSIN E., (2008) L'empire du genre. L'histoire politique ambiguë d'un outil conceptuel, L'Homme /Vol 4 n. 3, n° 187-188, p. 375-392

26 RUBIN G. Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe Paris : EPEL, 2010, 485p.

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Pour résumer, adopter une posture genrée permet de mettre en évidence quatre dimensions analytiques qui se retrouvent dans la majorité des études sur le genre:

1. Le genre est une construction sociale : il existe un apprentissage tout au long de la vie des comportements des femmes et des hommes.

2. Le genre est un processus relationnel : les caractéristiques associées à chaque sexe sont socialement construites dans une relation d'opposition nécessitant une articulation entre féminin et masculin.

3. Le genre est un rapport de pouvoir : Les relations sociales entre les sexes sont appréhendées comme un rapport de pouvoir où les deux sexes ne sont pas uniquement différents, il existe aussi une distinction hiérarchisée.

4. Le genre est imbriqué dans d'autres rapports de pouvoir, à l'intersection avec d'autres tensions et clivages comme la classe sociale, l'âge ou encore l' « ethnie » d'origine.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery