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L'ONU et la résolution de la crise du Darfour.

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par Guylain MURHULA MUHIGWA
Université Officielle de Bukavu "UOB" - Licence en Relations Intérnationales 2010
  

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IV.3.Le Bilan des actions de l'ONU au Darfour

Après avoir examiné l'ampleur de la crise depuis son déclenchement en 2003 et compris l'intervention de la communauté internationale cherchant à stabilisé et rétablir la paix au Darfour par des processus politiques pacifique, à lutter contre une catastrophe humanitaire au Darfour et promouvoir le développement du Darfour ; il est maintenant temps de voir quel bilan on peut faire des actions de l'ONU et de la MINUAD au Darfour.

Dans un rapport du secrétaire général des nations unies couvrant la période du 1er mai au 30 juin 2010, en application de l'alinéa c) du paragraphe 6 de la résolution 1881 (2009) du Conseil de sécurité, par laquelle le Conseil prie au secrétaire général de lui faire rapport tous les 90 jours sur les progrès réalisés dans l'exécution du mandat de

169 Cour pénale internationale, situation au Darfour, Soudan, « requête du procureur aux fins de délivrance d'un mandat d'arrêt en vertu de l'article 58 contre Omar Hassan Ahmad AL BASHIR ».

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l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) dans l'ensemble du Darfour, ainsi que sur les progrès concernant le processus politique, les conditions de sécurité et la situation humanitaire, et le respect par toutes les parties de leurs obligations internationales. En outre, il contient une évaluation des tendances générales en ce qui concerne la situation dans le Darfour au cours de l'année écoulée.

Ainsi cette démarche examinera le bilan de l'ONU sur le plan politique, économique et humanitaire avant de réfléchir sur le perspectif avenir du Darfour.

IV.3.1.Bilan de l'ONU sur le plan politique

Dans son rapport couvrant la période du 1ermai au 30 juin 2010, le secrétaire général des Nations Unies montres des avancés significatives enregistrées sur le plan politique malgré que d'autres efforts restent a déployé pour un règlement définitif de la crise du Darfour.

Les élections nationales tenues en avril 2010 représentent une avancée notable dans la vie politique du Soudan. Le 20 mai 2010, la Commission électorale nationale a annoncé les résultats des élections législatives générales. Sur les 67 % des personnes en droit de voter dans le Darfour qui s'étaient inscrites sur les listes électorales en décembre 2009, un peu moins de la moitié ont participé aux élections. Il est évident que la participation des personnes déplacées a été limitée et que des problèmes de sécurité ont également limité les possibilités de participation au scrutin dans les zones contrôlées par des mouvements armés non signataires.

Dans le but de respecter les accords de paix pour le Darfour que le 14 juin, le Président Omar Al-Bachir a nommé neuf Darfouriens dans son cabinet, cinq en tant que ministres et quatre en tant que ministres d'État (le Gouvernement précédent comprenait sept représentants du Darfour, au niveau de ministres et de secrétaires d'État). Deux Darfouriens ont reçu des portefeuilles clefs en tant que ministres de la justice et des finances et de l'économie nationale. Le Président Al-Bachir a commencé à nommer ses conseillers présidentiels le 24 juin en publiant un décret dans lequel il reconduisait M.

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Nafie Ali Nafie et M. Musa Mohamed Ahmed dans leurs fonctions d'assistant à la présidence. (170)

Le poste d'assistant principal, établi par l'Accord de paix pour le Darfour et occupé par Minni Minnawi jusqu'aux élections, n'avait toutefois pas encore été pourvu au 30 juin. Des négociations semblent se poursuivre en ce qui concerne la possibilité de renommer Minni Minnawi en tant qu'assistant principal à la présidence et Président de l'Autorité régionale de transition pour le Darfour. En ce qui concerne la transformation des mouvements rebelles en partis politique il faut noter que ni le Mouvement de libération du Soudan-Minni Minnawi, ni les signataires de la Déclaration d'attachement à l'Accord de paix pour le Darfour, à l'exception de la faction favorable à la paix du Mouvement de libération du Soudan, n'ont réussi à se transformer en partis politiques du fait qu'ils ne se sont pas démobilisés. De nombreux membres de ces mouvements se sont présentés aux élections, soit en tant que candidats de différents partis politiques, soit en tant que candidats indépendants.

C'est ainsi que les membres de la faction Minni Minnawi ont remporté deux sièges, l'un à l'Assemblée nationale et l'autre à l'Assemblée législative de l'État du Darfour-Sud. (171)

Plusieurs avancées notables ont été enregistrées dans le processus de paix au Darfour, souligne le secrétaire général, précisant que le 23février 2010,un accord-cadre pour le règlement du conflit au Darfour a été signé à Doha entre le gouvernement pour la justice et l'Egalité(MJE) et d'un accord-cadre et d'un accord de cessez-le feu entre le Gouvernement et le Mouvement de libération pour la justice le 18 mars 2010, au début du mois d'avril, les nouvelles négociations ont été suspendues quand le Gouvernement a retiré sa délégation durant la période électorale.

La Médiation conjointe Union Africaine-ONU dirigée par le Médiateur en chef conjoint, Djibril BASSOLE, a organisé une série d'ateliers à l'intention des mouvements armés afin d'accroître leur cohésion, ainsi que leurs capacités et leur aptitude à engager des négociations directes avec le Gouvernement. (172)

170 Conseil de Sécurité/210/382/, Op. cit, §2- 3.

171 Idem, §5-6.

172 Idem, §.13

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Depuis la signature de l'Accord-cadre du 23 février, le MJE et le Gouvernement n'ont réalisé aucun progrès nouveau sur la voie de l'adoption d'un protocole de mise en oeuvre du cessez-le-feu ou d'un accord final.

Le 6 juin, sous la médiation de l'Etat du Qatar, de l'ONU, de l'UA et du médiateur conjoint ont repris les négociations entre le Mouvement de libération pour la justice et le Gouvernement soudanais ont repris à Doha. Les deux parties se sont entendues sur un programme de travail et ont constitué six commissions chargées des négociations sur les sujets suivants : partage du pouvoir et statut administratif du Darfour; partage des richesses, y compris des droits fonciers; indemnisation et retour des personnes déplacées et des réfugiés; arrangements en matière de sécurité; justice et réconciliation; et accords et règlements des différends.

Le Gouvernement et le Mouvement de libération pour la justice ont indiqué qu'ils s'engageaient à progresser rapidement et qu'ils étaient favorables à l'inclusion de la société civile dans les entretiens. Le 3 juillet, le Comité conjoint Gouvernement soudanais/Mouvement de libération pour la justice sur l'indemnisation et le retour des réfugiés et des déplacés s'est réuni en présence de 85 déplacés et réfugiés. La Médiation conjointe, avec l'appui de la MINUAD, a facilité leur participation à la réunion pour s'assurer qu'ils comprenaient bien le processus de négociation qui les concernait directement et qu'ils pouvaient faire entendre leur voix. Les responsables gouvernementaux au Soudan ont autorisé les vols de la MINUAD trois jours après la date prévue pour leur départ, ce qui a retardé le début des consultations. Suite à l'intervention de hauts représentants du Gouvernement, la plupart des 100 participants invités ont participé aux consultations, à l'exception des représentants de Zalingei. Le Gouvernement s'est engagé à mettre fin à ces obstacles bureaucratiques, qui soulevaient des préoccupations en ce qui concerne tant la tenue du deuxième Forum de la société civile du 12 au 15 juillet à Doha que le message qu'ils donnent à la population. (173)

Les efforts déployés pour faciliter un règlement inclusif et global du conflit au Darfour continuent à se heurter à d'importants obstacles. Au cours des semaines à venir, la médiation conjointe continuera à appuyer les entretiens directs entre le Mouvement pour la libération et la justice et le Gouvernement soudanais.

173 Conseil de sécurité /2O10/382/0p cit, § 19.

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Simultanément, la Médiation conjointe, avec l'appui de la MINUAD, continuera à promouvoir la participation de représentants de la société civile, des personnes déplacées et des réfugiés aux discussions, en travaillant avec ces groupes sur le terrain et en facilitant leur participation aux entretiens de Doha. En coordination avec les dirigeants de la MINUAD et des acteurs régionaux et autres, elle poursuivra aussi ses efforts auprès du MJE et de l'Armée de libération du Soudan-Abdul Wahid (SLA), en vue de les faire participer aux entretiens. S'il est possible que des discussions parallèles aient lieu avec les parties, avec la participation de la société civile, il est envisagé de fusionner ensuite les deux séries d'entretiens en vue de parvenir à des protocoles et des accords communs. La Médiation conjointe continuera également à promouvoir la consolidation de l'amélioration des relations entre le Tchad et le Soudan.

Au cours de la période considérée, la MINUAD a continué à apporter un soutien à la médiation conjointe pour le Darfour, en particulier pour faciliter la participation de la société civile au processus de paix. Outre qu'elle appuie la participation directe de Darfouriens aux entretiens, la MINUAD, en collaboration avec la Médiation conjointe, a entamé des consultations avec des représentants de la société civile et de collectivités à travers le Darfour. Le 8 juin, le Représentant spécial conjoint et Médiateur en chef conjoint a rencontré 80 membres de la société civile à Nyala (Darfour-Sud), pour discuter de leurs préoccupations et de l'état du processus de paix.

En outre, en collaboration avec le Groupe de mise en oeuvre de haut niveau de l'Union africaine, la MINUAD envisage d'organiser une conférence consultative sur le Darfour pour faciliter l'adhésion de l'opinion publique sur ce qui concerne les questions liées au processus de paix. La MINUAD fournit également des services d'experts sur les mécanismes de cessez-le-feu et d'autres mécanismes d'application à la Médiation conjointe à Doha. Pour faciliter le règlement des conflits locaux, la MINUAD collabore avec le Conseil de développement nomade à l'établissement d'une carte des bassins d'eau et des réservoirs (hafir) dans le Darfour. Au total, 303 bassins naturels et 29 hafirs ont été recensés dans l'ensemble de la région, leurs coordonnées ont été relevées. Par ailleurs, 356 points d'eau supplémentaires ont été identifiés et pourront être développés le long des voies de migration des nomades et dans les zones d'élevage et d'agriculture. La remise en état des réservoirs et des bassins et le développement de nouveaux points d'eau pourraient contribuer à régler les conflits locaux et faciliter la relation symbiotique entre nomades, éleveurs et agriculteurs.

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« Dans ce bilan plutôt politique pour le Darfour, le secrétaire général cite également l'amélioration des relations entre le Tchad et le processus électoral qui a eu lieu pratiquement sans violence. »(174)

Conformément à l'Accord du 15 Janvier 2010,le Tchad et le soudan ont déployé une force commune de 3000 hommes pour intensifier la sécurité de la Zone ce qui a permis la réouverture en avril dernier, du principal point de passage entre le deux pays ,situé au Darfour Ouest. (175)

De ce qui précède il est de constater que malgré les efforts entrepris par les nations unies pour le rétablissement de la paix au Darfour le bilan reste largement négatif du fait que de sérieuses difficultés à surmonter pour instaurer une paix durable dans la région, parmi les quelles les violences continues reste signalés dans de nombreuses régions du Darfour, le manque des participation de parties prenantes clefs au processus politique et le fait que le processus électoral ait exclu d'importants groupes de population du Darfour.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon