IV.2.2. L'ONU et les missions de paix au Darfour
Bien que l'intervention des Nations unies dans les
opérations de maintien de la paix date de 2008, il faut signaler son
soutient à l'union Africaines et autre opération de paix
exercés avant lui.
154 Conseil de sécurité S/2O1O/382 ; op. cit,
§ 34
155 S/2010/213.Rapport du Secrétaire
Général sur l'opération de la MINUAD au Darfour
période ; allant du 1er mai au 30 Juin 2010 §.2
86
Ainsi, dans cette partie du travail nous tacherons de brosser
sur la mission de l'UA au Darfour avant d'examiner la réalité sur
la mission conjointe de l'UA et de l'ONU dans le même Darfour.
IV.2.2.1. La MUAS une opération difficile pour
le maintien de la paix au
Darfour
. A l'instar des discussions menées à
Abéché, celles-ci, qui se tiendront à N'Djamena, mettront
en avant la question de l'aide humanitaire à apporter aux populations,
sans que celle de leur protection soit toutefois prévue. Un nouveau
cessez-le-feu était conclu début avril et pour la première
fois aussi, une mission internationale d'observation militaire était
constituée pour veiller à son application : « la Mission
de l'Union africaine au Soudan, » MUAS L'extrême modestie des
moyens de la mission et surtout des équipes d'observation sur le terrain
- 60 observateurs et 300 militaires, dans un premier temps, à pied
d'oeuvre à partir du mois de juin -, ne pouvait permettre à la
Mission de tenter quelque action que ce soit à l'encontre de ceux qui
violeraient l'accord sur un territoire de la surface de celui de l'Espagne. Cet
accord ne pouvait qu'être piétiné et le fut effectivement,
par toutes les parties. Outre la mission d'observation de la MUAS, celle-ci
verra son mandat élargit à la protection des civils en octobre
2004.
Très vite, il apparaît aussi qu'augmenter les
effectifs de quelques dizaines de personnels ne servirait non plus à
rien : ce qui se passe au Darfour est d'une telle échelle que c'est
à une opération d'une autre nature qu'il convient de
réfléchir si la communauté internationale entend avoir un
rôle positif dans cette crise. A la faiblesse du dispositif s'ajoutait
aussi l'ampleur des problèmes logistiques, sur ce territoire la fois
gigantesque, éloigné et isolé, qui rendaient le mandat de
la mission définitivement impossible à remplir : comment
espérer neutraliser les janjawids, et assurer la protection des
populations civiles victimes de leurs exactions, en mobilisant en tout et pour
tout quelque 300 hommes sur 500 000 km2 ?...(156) La prise en compte
de ces réalités ouvrit rapidement la porte à la
transformation de cette mission de l'Union africaine irréaliste et
irréalisable en une opération de maintien de la paix des Nations
Unies.
D'abord dès l'année 2006 l'UE s'était
investie au près de l'UA à la planification des opérations
dans le quartier général de la MUAS contre les positions rebelles
au Darfour et
156 Rapport d'information sur la situation du soudan et la
question du Darfour ; op cit, p.172
87
pour le transport des troupes. Afin de respecter son principe
phare, l'UE allait devoir accepter le rôle d'acteur « secondaire
» pour le retour de la paix au Darfour. La capacité
Européenne pour la paix au Darfour date de depuis février 2006,
année au cours de laquelle l'UE à financer La MUAS avec environ
212 millions d'euros.
Si La MUAS avait déjà fait l'objet d'une
collaboration avec l'UE et les Nations Unies, une étape devait
être franchie rapidement. Un nouveau formatage de la MUAS fut d'abord
proposé à l'été 2004 et, en octobre, les effectifs
totaux étaient portés à 3320 membres, à raison de
2341 personnels militaires dont 450 observateurs, et d'un maximum de 815
policiers, le reste étant composé de personnels civils
nécessaires. Un mécanisme de coordination était
également prévu avec les parties en présence, de
manière à garantir la bonne marche du processus. D'autres
suivraient. (157)
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