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L'ONU et la résolution de la crise du Darfour.

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par Guylain MURHULA MUHIGWA
Université Officielle de Bukavu "UOB" - Licence en Relations Intérnationales 2010
  

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2. Marginalisation des cultures paysannes

Que le Darfour ait été confronté à cette explosion de violence, alors que s'achevait la logique la longue guerre entre la SPLA/M et le pouvoir central et que se préparait un accord pour une paix définitive, n'est pas une simple coïncidence. Car cet accord était perçu par les élites du Darfour comme représentatif de l'indifférence traditionnelle du pouvoir central aux problèmes socio-économiques et écologiques des populations de leurs régions.

Celles-ci avaient été en effet parmi les principales victimes de l'orientation productiviste agro-pastorale du gouvernement, imposée par les institutions de Breton Word, dans le cadre d'un ajustement structurel précoce, initié dès 1978.

L'appropriation des terres communautaires paysannes par l'Etat en fait par la hiérarchie militaire et par des privés soudanais et étrangers a appauvri la petite paysannerie (agraire et pastorale).

Elle a aussi suscités des rivalités aigues pour l'accès aux terres encore productives, vu la dégradation des sols consécutives au développement d'une agriculture de plus en plus intense. (91 )

De surcroît, la petite paysannerie, déjà démunie, a encore souffert de la sécheresse des années 80.Cette rébellion survient dans une région déjà au bord de l'explosion.

Comme dans toute la bande sahélienne, la cohabitation entre nomades et sédentaires au Darfour a été mis à mal depuis le milieu des années soixante -dix par la dégradation de l'environnement.

Autre fois, la terre appartenait aux sédentaires, essentiellement four et Massalit, mais les nomades y disposaient d'un droit de passage pour leurs troupeaux.

90Jean. Nanga, Darfour : les enjeux du conflit meurtrier, solidarités, 19 Octobre 2004, N° 35 91 Jean. Nanga, op.cit, N°53

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Les deux groupes vivaient dans une imbrication complémentaire. La sécheresse, l'avancée du désert couplé avec l'accroissement des populations ont rendu bien plus difficile l'application des anciennes règles de partage des terres. Les nomades ont due descendre leurs troupeaux de plus en plus bas, les routes de transhumance ont été de plus en plus rendues impraticables par l'extension des cultures, générant des tensions croissantes entre communautés.

A partir de la grande famine de 1984-1985, ces tensions vont de plus en plus se dégrader en affrontements armés, notamment en 1987 et 1989. La ligne de fraction n'est pas entre arabes et noirs, mais entre nomades et sédentaires opposant des groupes comme les Zaghawas et les Fours, aujourd'hui dans le même camp. (92 )

Il y a conjonction des multiples facteurs dans un contexte de différenciation des droits à la terre et l'impossibilité de régler les conflits ancestraux par des modes de régulation traditionnels. Ces conflit s'expliquent historiquement à la fois par la marginalisation des razzias ancestrales et par des conflits fonciers apparus alors des sécheresses de 1979-1985 qui ont sédentarisés les éleveurs nomades arabes. (93 )

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