2. Analyse des données
a) Nature et source des données
Dans la modélisation de la demande de travail, il est
important de tenir compte aussi bien de l'aspect dynamique des
phénomènes économiques mais aussi de l'aspect individuel
(SEVESTRE et DORMONT, 1986). Ainsi, nous utilisons des données de panel
pour cinq secteurs d'activités au Burkina Faso sur la période de
2002 à 2012.
Nos données sont essentiellement secondaires et nous
les avons collectées à la DGEP, et à l'INSD. Les secteurs
concernés sont : le secteur de l'agriculture et l'élevage, le
secteur des services de l'administration publique, le secteur du commerce, le
secteur industriel, et le secteur de transport et
télécommunication. Chaque secteur pris individuellement regroupe
aussi bien les entreprises publiques que privées. Nous retenons les
secteurs qui contribuent le plus à la formation du PIB sur cette
période d'étude. Le choix de la période est lié aux
différentes politiques d'emplois que le pays a connus sur la
période 2002 à 20012.
b) Analyse descriptive des données de 2002
à 2012
Pour les secteurs étudiés, on note une faible
progression du niveau de l'emploi. Le taux moyen annuel de progression est de
2,41% pour le secteur de l'agriculture et l'élevage, 5,16% pour
l'administration publique, 3,3% pour le commerce, et 1,5% pour l'industrie. Le
secteur de transport et télécommunication a par contre connu une
baisse de son emploi de l'ordre de 4,33% par an sur la période. Il est
à noter que de façon générale, l'emploi
évolue avec des faibles variations et a connu des périodes de
fortes baisses pour la plupart des secteurs. Par exemple, dans le secteur de
transport et télécommunication, l'emploi a baissé de
27,53% entre 2007 et 2008.
26
Tableau 2: Pourcentage de l'emploi par
secteur.
secteurs
|
emploi
|
pourcentage
|
Agriculture et élevage
|
6734399
|
92,74%
|
Administration publique
|
120854,9
|
1,66%
|
commerce
|
78019,27
|
1,07%
|
industrie
|
291362,4
|
4,01%
|
transport et télécommunication
|
36869,45
|
0,51%
|
total
|
7261505,02
|
100%
|
Source : Construit par l'auteur à partir de la base
de données de l'INSD, IAP 2012
L'emploi est dominé par l'agriculture et l'élevage
qui occupent 92,74% de l'emploi total de la période. Le deuxième
secteur qui emploie le plus est celui de l'industrie (4,01%), suivi du secteur
de l'administration publique (1,66%) et du secteur de commerce (1,07%). Le
secteur de transport et télécommunication s'avère
être le secteur qui emploie le moins (0,51%). Graphique
: Evolution de l'emploi
Evolution de l'emploi
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
Emplois
Années
2002
2003
Source : Construit par l'auteur à partir de la base
de données de l'INSD, IAP 2012.
Le graphique montre une distribution d'emploi à deux
niveaux. Le côté supérieur présente
l'évolution de l'emploi dans le secteur de l'agriculture et
l'élevage8 et au niveau inférieur, se trouve les
courbes représentant l'emploi dans les autres secteurs. En effet, hors
mis le secteur de l'agriculture et l'élevage qui a un niveau d'emploi
moyen de 6 734 399 employés
8Pour une question de bonne représentation,
nous avons divisé l'emploi dans le secteur de l'agriculture et
l'élevage par 10 donc la vraie valeur s'obtient en multipliant la valeur
sur l'axe des valeurs par 10.
27
par an, les autres secteurs ont un niveau moyen d'emploi par
an inférieur à 400 000 employés. La chute brutale de la
courbe dans l'industrie traduit une baisse de l'emploi dans ce secteur. Les
courbes ont des allures instables de 2005 jusqu'à la fin de
l'année 2008, année à laquelle le pays s'est doté
d'une politique nationale de l'emploi. Cela traduit une instabilité de
l'emploi dans certains secteurs comme l'industrie, le commerce, le transport et
télécommunication.
Tableau 3: Production, emploi, salaire et
capital de 2002-2012(En million).
|
Production
|
emploi
|
salaire
|
capital
|
|
moyenne
|
678 000
|
7,261505
|
195 000
|
32 000
|
total
|
minimum
|
99 300
|
6,138614
|
26 400
|
6680
|
|
maximum
|
8 700 000
|
8,384732
|
1 070 000
|
85 400
|
Source : calcul de l'auteur à partir de la base de
données de l'INSD, IAP 2012.
La production moyenne des cinq secteurs est de 678 000
milliards de FCFA, la masse salariale moyenne de 195 000, capital moyen de
1641,95 milliards de FCFA. Cette production est intensive en travail qu'en
capital. La production minimale est de 99 300 milliards contre une maximale de
8 700 000 milliards. Cet écart traduit que production est volatile. Les
masses salariales minimales et maximales étaient respectivement de
195000 milliards et 1 070 000 milliards. Le capital minimal et maximal est
respectivement de 32000 milliards et 85 400milliards. La production moyenne par
tête sur la période est 53369 FCFA et celle par unité de
capital de 125,72 FCFA. L'intensité capitalistique représentant
le rapport entre le capital moyen utilisé et le travail moyen est 0,16.
Cette faible intensité capitalistique indique que l'économie
Burkinabè est faiblement capitalistique et utilise de ce fait plus de
travail que de capital.
Etude de la corrélation entre les
différentes variables
Elle permet de déterminer à l'avance la nature
des liens entre les variables. Tableau 4 : Corrélation
entre l'emploi, la production, le salaire et le capital
28
|
Emploi
|
Salaire
|
Capital
|
Production
|
Emploi
|
1
|
|
|
|
Salaire
|
0,2353***
|
1
|
|
|
Capital
|
-0,0623***
|
-0,1437***
|
1
|
|
Production
|
0,5961***
|
0,4719***
|
-0,1767***
|
1
|
*** : significatif au seuil de 1%
Source : calcul de l'auteur sur stata11à partir de
la base de données de l'étude.
Le tableau de corrélation montre que l'emploi et le
salaire sont liés positivement. La production et l'emploi sont
également liés positivement ainsi que la production et le
salaire. Par contre, le capital est lié négativement à
toutes les autres variables. Ce dernier lien confirme la structure de
l'économie qui utilise peu de capital par rapport au travail.
|